Paul BUFFET alias Jacques BEAUREGARD est né le 6 avril 1914 à Publy, dans le Jura. Il est décédé le 12 août 1990 à Strasbourg.
Fils d’exploitants forestiers, Paul BUFFET poursuit des études d’ingénieur à l’École supérieure d’électricité (Supélec), d’où il sort diplômé. En 1932, il s’engage pour cinq ans dans l’armée, servant au sein de la Défense Contre Avions (DCA). En 1939, il intègre le centre de renseignement de la 14ᵉ région militaire à Lyon.
Engagement dans la Résistance: En juin 1940, alors qu’il se trouve à Port-Vendres, Paul BUFFET entend l’appel du général de Gaulle. Déterminé à poursuivre la lutte, il tente de rejoindre Londres, mais en est empêché par les autorités. En janvier 1941, il rejoint le réseau de résistance « France d’abord » à Lyon. Spécialiste des transmissions, il intercepte des communications téléphoniques et radios allemandes, contribuant notamment au bombardement de Turin et de Milan par la Royal Air Force le 21 février 1941.
Le 1ᵉʳ octobre 1942, sous le pseudonyme de Jacques BEAUREGARD, il s’engage dans les Forces françaises libres en tant que chef national technique des transmissions clandestines en France occupée. Avec des moyens limités, il parvient à fournir le matériel nécessaire aux liaisons clandestines et équipe le plateau du Vercors d’un émetteur ondes-courtes de radiodiffusion de 2 kW.
Le 22 juillet 1943, traqué par la gestapo (Geheime Staat Polizei, police secrète de l’Etat nazi) et la police de l’Etat Français, il est blessé par balle et est arrêté. Il a quand même pu assurer le repli de ses hommes et du matériel.
Torturé et condamné à mort, il est jeté à la prison du Fort de Montiuc à Lyon. Les sévices lui ont abîmé un rein et les coups reçus lui laissent des troubles auditifs irréversibles.
Déterminé à se battre jusqu’au bout, il organise à l’intérieur de la prison un service d’information et aide à évader un grand nombre de ses camarades d’infortune. Ce service d’information aura permis aussi aux internés de trouver des alibis pour assurer leur défense.
Le 11 septembre 1943, il parvient à s’évader; immédiatement après il remet en route ses six ateliers clandestins d’émetteurs-récepteurs.
La citation pour la Croix de la Libération de Paul BUFFET-BEAUREGARD fait le 20 novembre 1944 à Paris est :
«Chef National technique des transmissions d’octobre 1942 à juillet 1943. N’a cessé de donner à maintes reprises la preuve de sa valeur technique et professionnelle, obtenant grâce à son ingéniosité et en dépit de difficultés énormes des réalisations remarquables qui ont rendu à la Résistance des services inappréciables.
Blessé et capturé par l’ennemi, torturé et condamné à mort, a refusé de parler donnant une preuve magnifique de courage et d’abnégation. Evadé dans des circonstances dramatiques, a repris immédiatement son activité. Figure légendaire de la Résistance, il est pour tous un exemple et un modèle.»
Camarades de combat : Parmi ses compagnons de lutte figure Antoine Duchêne, sous-directeur d’une entreprise de fabrication d’appareils de radiologie et d’électricité médicale à Lyon. Antoine Duchêne est assassiné par la Gestapo le 11 septembre 1943 alors qu’il permettait à son chef de réseau, Paul BUFFET de s’évader.
Retour à la vie civile : Après la guerre, Paul BUFFET fonde et dirige plusieurs sociétés d’électronique, mettant à profit son expertise technique dans le domaine civil.
Décorations :
- Commandeur de la Légion d’honneur
- Compagnon de la Libération (décret du 20 novembre 1944)
- Commandeur de l’Ordre national du Mérite
- Croix de Guerre 1939-1945
- Médaille de la Résistance française avec rosette
- Médaille des blessés de guerre
- Médaille des évadés
Rues ou lieux de mémoire à son nom : À ce jour, aucune rue ou lieu de mémoire spécifique n’a été identifié en l’honneur de Paul BUFFET alias Jacques BEAUREGARD.
Références bibliographiques : Bien qu’aucun ouvrage ne soit exclusivement consacré à Paul BUFFET son parcours est mentionné dans des ouvrages généraux sur les Compagnons de la Libération, tels que :
- « 1061 Compagnons : Histoire des Compagnons de la Libération », Auteur : Jean-Christophe Notin, Éditeur : Éditions Perrin, Date de publication : 2000
- « Dictionnaire des Compagnons de la Libération »,Auteur : Vladimir Trouplin, Éditeur : Éditions Elytis , Date de publication : 2010
Références internet :
- Ordre de la Libération – Biographie de Paul Buffet-Beauregard : Ce site officiel présente une biographie détaillée de Paul BUFFET alias Jacques BEAUREGARD, mettant en lumière sa jeunesse, sa formation, son engagement dans la Résistance, ses missions et ses décorations.
- Wikipédia – Paul Buffet-Beauregard : L’article de Wikipédia retrace la biographie de Paul BUFFET alias Jacques BEAUREGARD, en mettant l’accent sur son engagement dans la Résistance, ses missions et les distinctions qu’il a reçues.