Jean-Gabriel REVAULT d’ALLONNES est né le 13 août 1914 à Louannec, dans les Côtes-d’Armor, France, et est décédé le 28 mai 1994 à Pagney, dans le Jura, où il a été inhumé.
Jeunesse et formation : Fils de Gabriel REVAULT d’ALLONNES, psychiatre et agrégé de philosophie, et arrière-petit-fils de l’écrivain Ernest Renan, Jean-Gabriel grandit dans un environnement intellectuel. Il effectue ses études secondaires aux lycées Charlemagne, Janson-de-Sailly et Saint-Louis. En 1934, il intègre l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, promotion « Roi Alexandre », et choisit à sa sortie en 1936 de servir dans l’infanterie coloniale. Affecté en Afrique-Occidentale française, il sert au régiment de tirailleurs sénégalais de 1937 à 1938, puis au bataillon de tirailleurs sénégalais au Niger jusqu’en 1939.
Engagement dans la Résistance et la France libre : Refusant l’armistice de juin 1940, Jean-Gabriel REVAULT d’ALLONNES tente de rejoindre les forces britanniques au Nigeria avec vingt-quatre de ses hommes. Arrêté et emprisonné à Zinder par les autorités françaises fidèles au régime de Vichy, il est libéré le 14 juillet 1940. Profitant d’une nouvelle affectation, il s’évade le 17 juillet et rejoint le Nigeria, puis le Cameroun, récemment rallié à la France libre. Il s’engage alors dans les Forces françaises libres et participe à la campagne du Gabon au sein du bataillon de marche n°3.
Missions et actions : En décembre 1940, il prend le commandement d’une compagnie et participe à la campagne de Syrie en juin 1941, où il est blessé à deux reprises. Après avoir servi comme instructeur à Damas, il rejoint le bataillon de marche n°2 en Libye et participe aux combats de Giarabub. En septembre 1942, il intègre la colonne Leclerc au sein du régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad (RTST) et prend part aux campagnes du Fezzan, de Tripolitaine et de Tunisie. En juillet 1943, le RTST devient le régiment de marche du Tchad (RMT), intégré à la 2ᵉ division blindée (2ᵉ DB). En août 1944, il débarque en Normandie avec la 2ᵉ DB et participe à la libération de Paris, puis aux campagnes des Vosges et d’Alsace, avant de terminer la guerre en Allemagne, notamment à Berchtesgaden.
Retour à la vie civile et actions remarquables : Après la guerre, Jean-Gabriel REVAULT d’ALLONNES poursuit une carrière militaire distinguée. Il occupe des postes d’attaché militaire en Colombie, au Venezuela et en Équateur. Promu chef de bataillon en 1948, il commande le 43ᵉ régiment d’infanterie coloniale et sert au Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE). Après un passage à l’École supérieure de guerre (1950-1952), il combat en Indochine (1952-1954), puis sert comme attaché militaire au Portugal (1957-1961). Devenu colonel, il commande le 43ᵉ régiment blindé d’infanterie de marine à Offenbourg (1963-1964). Promu général de brigade en 1966, il est adjoint du gouverneur militaire de Paris, puis commande le groupe militaire Antilles-Guyane (1968-1970). Général de division en 1970, il dirige la 23ᵉ division militaire territoriale à Rouen (1971-1972) et occupe des postes auprès des forces alliées en Europe jusqu’à sa retraite en 1974. De 1974 à 1978, il est expert auprès de l’ONU pour la prévention des catastrophes.
Décorations :
- Commandeur de la Légion d’honneur
- Compagnon de la Libération (décret du 26 septembre 1944)
- Grand-croix de l’Ordre national du Mérite
- Croix de guerre 1939-1945
- Croix de guerre des Théâtres d’opérations extérieurs
- Médaille des évadés
- Croix du combattant volontaire avec agrafe « Guerre 1939-1945″
- Chevalier de l’Ordre du Mérite maritime
- Médaille coloniale avec agrafes « AFL », « Libye », « Fezzan-Tripolitaine », « Tunisie » et « Extrême-Orient »
- Médaille commémorative des services volontaires dans la France libre
- Médaille commémorative de la campagne d’Indochine
- Military Cross (Royaume-Uni)
- Officier de l’Ordre national du Vietnam
- Croix de la Vaillance avec palme (Vietnam)
- Commandeur de l’Ordre du Nichan Iftikhar (Tunisie)
- Officier de l’Ordre de l’Étoile noire (Bénin)
- Commandeur de l’Ordre du Mono (Togo)
Rues ou lieux de mémoire à son nom :
À ce jour, il n’existe pas de rue ou de monument spécifiquement dédié à Jean REVAULT d’ALLONES. Cependant, son nom figure sur plusieurs plaques commémoratives et mémoriaux dédiés aux Compagnons de la Libération, notamment :
- Le Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien.
- Le Mémorial des Compagnons de la Libération au musée de l’Ordre de la Libération, à Paris.
- Une inscription sur le monument aux morts de Louannec, sa commune natale.
Références bibliographiques :
Bien qu’aucun ouvrage ne lui soit exclusivement consacré, Jean REVAULT d’ALLONES est cité dans plusieurs livres traitant de la France libre et de la 2ᵉ Division Blindée :
- « Les Compagnons de la Libération », François BROCHE, Éd. Perrin, 2010.
- « Leclerc et la 2e DB », Jean-François MURACCIOLE, Éd. Tallandier, 2016.
- « Dictionnaire des compagnons de la Libération », sous la direction de Vladimir TROUPLIN, Éd. Elytis, 2010.
- « La 2e DB », Dominique LORMIER, Éd. Pygmalion, 2012.
Références internet :
- Ordre de la Libération : Biographie détaillée de Jean REVAULT d’ALLONES, retraçant son engagement dans la France libre, ses faits d’armes et sa carrière militaire. Disponible sur :
https://www.ordredelaliberation.fr/fr/compagnons/jean-revault-dallones - Mémoire des hommes : Site officiel du ministère des Armées, mentionnant ses actions militaires et décorations. Disponible sur :
https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr - Fondation de la France Libre : Présentation de son parcours au sein de la Résistance et des Forces françaises libres. Disponible sur :
https://www.france-libre.net