Jean-Maurice MUTHULAR-D’ERRECALDE est né le 10 mai 1911 dans le sixième arrondissement de Paris, au 62, rue Monsieur le Prince. Il a été fusillé par les forces allemandes le 12 août 1944 dans le vallon de Signes, dans le département du Var.
Issu d’une famille basque, Jean-Maurice était le fils de Jeanne-Marie Errecalde, cuisinière, et de Jean-Baptiste Muthular, gardien de la paix. Après des études de droit, il est devenu avocat à New York. En 1935, il épousa Édith Maria Hélène Wertheimer, d’origine juive allemande. Face à la montée du nazisme, la famille émigra aux États-Unis en 1939.
Engagement dans la Résistance: Le 13 octobre 1942, Jean-Maurice s’engagea dans l’armée américaine. Il fut naturalisé citoyen américain le 15 juillet 1943 en Géorgie, adoptant le nom de Jean-Maurice MUTHULAR-D’ERRECALDE. En tant que First Lieutenant (Premier Lieutenant) de l’infanterie, il fut recruté par l’Office of Strategic Services (OSS).
Dans la nuit du 13 juin 1944, sous le pseudonyme de « Lucas », il fut parachuté en Vaucluse, près de Beaumont-de-Pertuis, dans le cadre d’une mission interalliée préparatoire au débarquement en Provence. Sa mission consistait à contacter la Résistance locale et à transmettre des ordres de repli pour les maquis éprouvés par la répression allemande. Il collabora avec des figures telles que Henry Chanay, chef de la mission interalliée « Michel ».
Arrestations et évasions : Après des tensions avec Henry Chanay concernant la stratégie à adopter, Jean-Maurice demanda à retourner à Alger pour faire un rapport. Il se rendit à Saint-Tropez à la mi-juillet 1944, où il fut repéré par les services allemands, notamment en raison de la trahison de Maurice Seignon de Possel-Deydier, un agent double. Arrêté le 24 juillet 1944, il fut transféré au siège de la Gestapo à Marseille, interrogé, puis incarcéré à la prison des Baumettes.
À titre posthume, il reçut la Distinguished Service Cross, l’une des plus hautes distinctions militaires américaines, en reconnaissance de son courage et de son sacrifice.
Rues ou lieux de mémoire à son nom : Le vallon de Signes, où il fut exécuté, est aujourd’hui une nécropole nationale honorant la mémoire des résistants tombés.
Références bibliographiques :
- « Les Alliés et la Résistance. Un combat côte à côte pour libérer le Sud-Est de la France » par Arthur Layton Funk, Éditions Édisud, 2001. Cet ouvrage détaille la collaboration entre les Alliés et la Résistance en Provence, mentionnant la mission de JEAN-MAURICE.
- « La Résistance dans le Var » par Jean-Marie Guillon, thèse de doctorat d’État, Université de Provence, 1989. Cette thèse explore en profondeur les activités de la Résistance dans le Var, incluant les actions de JEAN-MAURICE.
Références internet :
- Musée de la Résistance en ligne : Présente une biographie détaillée de Jean-Maurice ses missions et son engagement dans la Résistance. https://museedelaresistanceenligne.org/media7954-Jean-Maurice-Muthular-dErrecalde
- Maitron, dictionnaire biographique : Fournit des informations biographiques sur Jean-Maurice, notamment sa carrière et son rôle dans la Résistance. https://fusilles-40-44.maitron.fr/spip.php?article171366=