La flamme de la résistance ne doit pas s'éteindre...

PUT Marcel

Marcel PUT est né à Sisteron le 28 juillet 1923, – Mars 2021, Héros de l’attaque de la Citadelle de SISTERON

Son père né en 1882 qui était l’aîné de famille nombreuse de sept enfants avait été placé comme domestique dans une ferme dès l’âge de douze ans et cela jusqu’à sa mobilisation pour la guerre de 1914-1918. Dès son à retour à la vie civile après avoir été prisonnier de guerre de 17 à 18, il a occupé un emploi de Facteur au PTT de Sisteron, puis, après s’être marié en 1920, il a exploité avec sa femme un commerce de débit de boissons jusqu’en 1937.

Elevé avec la rigueur de cette époque et l’exigence de ses parents sur la moralité et le respect d’autrui, Marcel PUT se retrouve à l’âge de dix-sept ans confronté à la deuxième guerre mondiale ; il est alors en zone dite libre, soumise au régime de Vichy.

Son premier engagement civique a lieu en 1940 où il participe à la défense passive à Sisteron, assurant des tours de garde la nuit à la Mairie ainsi qu’au corps des Sapeurs Pompiers.

Au printemps 43, il est arrêté par la gendarmerie allemande sous prétexte d’avoir tenu des propos insultants à leur encontre, en traitant de bôches une de leurs patrouilles.

En juillet 43, il est convoqué pour se présenter à Nyons dans la Drôme pour effectuer 8 mois de service obligatoire dans les Chantiers de Jeunesse ; il décide très vite de déserter en octobre 43 et rentre de ce fait dans la clandestinité.

Retourné dans les Basses Alpes (le département deviendra les Alpes de Haute Provence en 1970), il intégrera une unité combattante de Francs Tireurs et Partisans d’abord installés sur la commune deSigoyer située à 4 kms de Thèze qui lui donnera l’occasion de mener diverses actions de surveillance et de contrôle de la nationale 85, au lieu dit Trou de Beynon, d’intercepter des véhicules de ravitaillement, sabotage du canal d’alimentation d’eau de l’usine hydroélectrique de Ventavon, destruction des groupes électriques de l’usine de Ventavon.

Puis, le secteur de Sigoyer ne convenant plus, son groupe ira s’installer sur le site de Bayons situé à 24 kms au nord de Sisteron, le long de la vallée du torrent de La Sasse.

Le titre de gloire du maquis de Bayons est l’attaque et la prise de la citadelle de Sisteron, la libération de 41 patriotes et de 11 prisonniers allemands, ainsi que d’un milicien arrêté, le tout avec la récupération de nombreuses armes et munitions.

Malheureusement, le maquis de Bayons suite à cette action d’éclats fut attaqué par les troupes allemandes du 4/194 bataillon de sécurité allemande qui entraîna 21 tués, plus 3 civiles et 2 prisonniers, le reste du maquis ayant pu s’échapper.

La dernière opération avant l’arrivée des troupes alliées fut la destruction des ponts de Château Arnoux et de Volonne sur la Durance au sud de Sisteron.

En septembre 1944, la ville de Sisteron est libérée ; Marcel PUT intègre alors le 63ème régiment d’artillerie de la 2ème division marocaine de l’armée du Maréchal De Lattre qui avait débarqué à Saint-Tropez pour libérer le sud de la France et faire route vers Briançon, pour empêcher le repli allemand venant d’Italie, puis, participe à l’attaque du fort Italien de Chaberton, et poursuivant la remontée de l’armée, quitte Briançon pour prendre position à Beveuge dans la région du Doubs, poursuit par la conquête de Belfort, Bethoncour et Montbéliard.

Il continue de ce fait toute l’épopée de Rhin et Danube en traversant le Rhin à Gemersheim au nord de l’Alsace pour faire la conquête de l’Allemagne ; cela passera par Manheim, Ludwich Afen,Freydenschdat, Kutingen, Fribourg.

Lors de la libération de la ville de Colmar, il rencontre la jeune Alsacienne qu’il épouse en août 1946

Il est renvoyé dans ses foyers et démobilisé définitivement le 30 décembre 1945 à Marseille.

Il rentrera alors dans la vie civile dans sa famille à SISTERON.

De 1948 à 1950 il trouve un emploi de surveillant général à l’orphelinat de Haute-Savoie à Taninges. Il retourne dans le midi à Manosque, et entre dans les services d’Electricité de France, surveillant général dans l’école de formation professionnelle.

Il prend sa retraite à Sainte-Tulle (04.220) en 1981.

Toujours très sensible à la mémoire de cette époque et de ses camarades tombés au combat, il est aujourd’hui membre de Rhin et Danube, membre de l’UDCVR 04.

Il est vice –président et trésorier de l’association des anciens combattants des villages de Sainte-Tulle et Corbières.

Membre du conseil fédéral des anciens combattants du département 04.

Membre du jury départemental des épreuves du concours national de la résistance et de la déportation.

Président de l’association ‘’ souvenir du maquis de BAYONS ‘’

À ce titre, il organise chaque année à Bayons une cérémonie à la mémoire du massacre du 26 juillet 1944 au pied du monument le commémorant.

Marcel PUT a reçu : le certificat d’appartenance aux forces françaises de l’intérieur, le titre de réfractaire, de combattant volontaire de la résistance, de combattant volontaire avec barrette 39/45, de reconnaissance de la nation et la légion d’honneur.

Discours d’Arthur RICHIER Président de l’UDCVR 04 lors de la remise de la Légion d’Honneur à marcel PUT.

Merci Marcel de me faire l’honneur d’être ton parrain pour la remise de ta médaille dans l’ordre de la Légion d’Honneur. Avec cette distinction, tu entres dans cette grande famille qui a servi la France.

Tu es né à Sisteron le 28 juillet 1923. Ton père, Eugène, ancien poilu de 14-18, t’a élevé avec la rigueur de l’époque.

Tu as 17 ans lorsqu’éclate la 2ème guerre mondiale. En moins de deux mois, l’armée française est défaite et commence alors le cauchemar de l’occupation. Nous étions en zone libre jusqu’en fin 1942 avec un gouvernement installé à Vichy. Les vainqueurs occupent ensuite toute la France et chez nous, réquisitionnent à Sisteron l’École supérieure de jeunes filles pour y installer les éléments de la Wehrmacht.

Au printemps 43, tu es arrêté une première fois par la FeldGendarmerie pour avoir traité les soldats allemands de « bôches », affaire qui se terminera assez bien pour toi.

Tu es arrêté une seconde fois par la Gestapo qui t’emmène à Nîmes pour t’interroger et te brutaliser durant deux jours. Sitôt libéré, tu rejoins Sisteron par tes propres moyens.

En juillet 43, tu es convoqué pour te présenter à Nyons dans la Drôme afin d’effectuer tes huit mois de service „ au groupement 33 des CJF, ces soldats sans arme en habit vert. Tu désertes au bout de trois mois pour te réfugier dans une ferme isolée. A ta recherche, la gendarmerie ne te retrouvera jamais.

Le 6 juin 1944, à l’appel du général De Gaulle invitant les français à la rébellion, tu rejoins le grand rassemblement à St Geniez 04. Engagé dans la 17ème compagnie de Francs-Tireurs et Partisans, tu la suis à Bayons aux lieux-dits Trama lou et Tavanon. Avec le tonus qui habite les sportifs de ta trempe, tu es vite repéré par tes chefs qui t’intègrent dans un commando pour effectuer de nombreux sabotages. A ton actif, les destructions des ponts de Volonne et Château-Arnoux sur la Durance afin de paralyser le repli des troupes allemandes. Mais le titre de gloire du maquis de Bayons reste l’attaque de Ia Citadelle de Sisteron à laquelle tu participes pour libérer 41 détenus politique tout en faisant prisonniers 11 soldats allemands.

Suite à cette audacieuse action, les représailles seront immédiates. Le 26 juillet le camp est attaqué simultanément par le sud en provenance de Sisteron par le nord en provenance de Gap. Durant cette tragédie, 21 maquisard seront tués et trois otages fusillés. Tu participes au combat et a la chance de t’en tirer indemne. Tu ne garderas aucun souvenir des instants qui suivront au point d’oublier notre rencontre dans une ferme en montagne de Faucon du Caire où certains éléments s’étaient repliés.

Une fois la région libérée, tu t’engages dans le 68′ »e régiment d’artillerie de I Division marocaine de l’armée du général De Lattre de Tassigny pour participe à l’épopée de ces valeureux libérateurs jusqu’à la capitulation des nazis.

Démobilisé le 30 décembre 1945 à la caserne du Muy à Marseille, tu reviens à Sisteron, accompagné d’une charmante Alsacienne qui deviendra ton épouse et avec qui vous aurez deux enfants. Ils sont tous à tes côtés aujourd’hui.

Tu reprends ensuite tes activités professionnelles chez EDF à Manosque.

Jusqu’à ta retraite durant laquelle tu vas t’occuper et militer dans d’associations en organisant notamment chaque année la journée du souvenir à Bayons.

Espérons que les jeunes générations ne soient jamais plus confrontées à tous ces drames que nous avons vécus.

Marcel, mon filleul, mon cadet de deux ans, tu fais partie de ces français ont pris des risques au péril de leur vie pour rétablir la Liberté.

Je te souhaite de porter longtemps ce petit ruban rouge, symbole de ton dévouement au service de notre chère France.

Légion d’Honneur : Nommé Chevalier Décret du 07/11/2014

J.0 N° 0260 du 09/11/2014 page 18958

Officialisé le 17février 2015 à Sainte-Tulle

 Marcel PUT : Sainte Tulle le 17/04/2015

Raymond ALEXANDER

              Marcel PUT

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