François PELLETIER, naît le 24 décembre 1920 à Milly-sur‑Thérain (Oise), dans une famille d’agriculteurs. Il est le fils aîné de André et Paulette Pelletier, et a deux frères et une sœur. Il grandit au hameau de Courroy, est scolarisé à Beauvais puis en Belgique (Passy‑Froyennes), où il prépare un baccalauréat. En 1939, reçu au baccalauréat de philosophie, il suit ensuite une formation en agriculture avant de partir travailler en Algérie dans des fermes autour de Sétif, puis comme ouvrier dans une usine d’alfa.
Après le débarquement en Afrique du Nord, il s’engage dans l’aviation à Blida (fin 1942), devient instructeur parachutiste à Staouéli près d’Alger, puis rejoint en septembre 1943 les Services Spéciaux (BCRA/SOE).
En mars 1944, avec son opérateur radio Jean Paoli, il est parachuté près du Vaucluse. Il installe en Provence une filière de liaison maritime entre l’Afrique du Nord, la Corse et le Sud-est de la France.
Pilote de la mission C.I.A.–Action des Services Spéciaux, François Pelletier opère dans le cadre du BCRA (Bureau central de renseignement et d’action), sous l’appellation “Ruben”.
Missions et actions
- Organisation d’un point de chute naval (“Djibouti”) dans la baie de Cavalaire, plage des Brouis, pour l’acheminement d’agents, d’armes, de vivres et des conteneurs parachutés – succès établi par le matériel retrouvé chez lui : 6 containers, vivres, 20 mines.
- Participation à l’implantation du maquis de La-Mourre, avec Jean Despas, autour de La Garde-Freinet.
Arrestation / exécution
François Pelletier est arrêté à Saint-Tropez le 24 juillet 1944, suite à une dénonciation de son opérateur radio “Noël”. Transféré à la Gestapo de Marseille (425, rue Paradis), il est torturé. Le rapport “Antoine” du SIPO-SD du 11 août 1944 l’identifie comme chef de la liaison maritime et responsable du dépôt d’armes.
Il est fusillé le 12 août 1944 dans le vallon de Signes (Var), enterré dans une fosse commune (cercueil 694), mort d’un « éclatement complet de l’occipital et des pariétaux ».
Camarades de combat
- Jean Paoli (opérateur radio)
- Jean Despas (chef de la liaison et du maquis de La-Mourre)
- Maurice Seignon de Possel-Deydier (compagnon d’instruction SS/French Special Service)
- Henri Rosencher, instructeur parachutiste
- Muthular d’Errecalde (officier américain) arrêté et fusillé avec lui
Décorations
- Reconnu « Mort pour la France »
- Croix de Guerre avec étoile de bronze, décernée à titre posthume
Rues ou lieux de mémoire
- Rue François Pelletier à Cogolin, La Garde-Freinet et Saint-Tropez (Var)
- Plaque et stèle au col de Vignon (La‑Garde‑Freinet) commémorant le maquis de La‑Mourre et Pelletier
- Mention sur le monument aux morts de Milly-sur-Thérain et plaque à Courroy (ancienne école du hameau)
- Mémorial de Ramatuelle incluant son nom parmi les Services Spéciaux
Références bibliographiques
- Autrement qu’ainsi, Antoine Pelletier, BCRA archives et témoignages familiaux, 1991.
Ce récit rédigé par son frère cadet relate la vie familiale, son itinéraire en Algérie, ses engagements et ses dernières actions en Provence. - Les Services Spéciaux en Provence, Robert Mencherini, préface des archives BCRA, 2017. Analyse détaillée des missions parachutistes, de la logistique navale, des arrestations de l’été 1944 et de l’opération « Antoine », avec portraits de Pelletier, Despas, Rosencher.
Références internet
- Musée de la Résistance en ligne : biographie détaillée, parcours agricole, parachutage, missions, arrestation et exécution de François Pelletier, alias « Ruben » museedelaresistanceenligne.org
- Fusillés 40‑44 – Le Maitron : notice concise du Mouvement social, confirmant ses dates et son rôle de lieutenant des Services Spéciaux fusilles-40-44.maitron.fr
- Brochure de la nécropole nationale de Signes (Var) : mention de Pelletier parmi les Services Spéciaux exécutés et contexte historique des fusillades bouches-du-rhone.gouv.fr