Philippe de Hauteclocque Alias LECLERC né le 22 novembre 1902 au château de Belloy-Saint-Léonard, en Picardie, est issu d’une famille nombreuse de tradition catholique et de conviction monarchiste. Élevé dans le culte de la patrie, il choisit la voie des armes et entre à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr. Après un premier poste au 5ème régiment des cuirassiers en Allemagne en 1925, il est affecté en tant qu’instructeur au Maroc, à l’École des officiers de Dar El-Beida. Intéressé par le monde musulman, il apprend l’arabe et le berbère. En 1931, il regagne Saint-Cyr où il devient instructeur. Commence alors un parcours marqué par l’excellence. Promu capitaine, décoré de la légion d’Honneur en 1936, il est reçu major de l’École de guerre en 1938. En 1940, il fait partie de la 4eme division d’infanterie qui est encerclée dans Lille. Capturé, il s’évade pour rejoindre le front dans le 2ême groupement cuirassé. Après avoir été blessé et hospitalisé, il gagne Paris à bicyclette. Ulcéré par l’armistice, il décide de rejoindre le général de Gaulle à Londres en passant par l’Espagne. Pour éviter que sa famille ne soit inquiétée, Philippe de Hauteclocque devient le capitaine François Leclerc.
C’est le 25 juillet 1940 qu’il rencontre pour la première fois, le général de Gaulle qui le nomme commandant et lui donne pour mission de rallier l’Afrique équatoriale française à la cause de la France libre. Le 26 août, le Cameroun est rallié, puis vient le tour du Gabon, le 10 novembre.
Koufra, oasis au sud-est de la Libye, est occupée par les Italiens. Leclerc, qui est depuis décembre 1940• le commandant militaire du Tchad, décide de s’en emparer. Les 18 et 19 février 1941, il lance l’attaque sur Koufra avec 300 hommes. Au bout de quinze jours de siège, l’ennemi se rend : les Français libres entrent dans la légende avec cette première victoire exclusivement française. Leclerc prête alors serment : « de ne déposer les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs, flotteront sur la cathédrale de Strasbourg ».
Un accord franco-britannique a été conclu et Leclerc reçoit la mission de lancer une action depuis le Tchad pour faciliter l’offensive anglaise venant d’Égypte, contre l’Afrikakorps. C’est ainsi, qu’à la tête de 500 hommes et de 150 véhicules, Leclerc, qui a été promu général en août 1941, conquiert le Fezzan en 1942. En 1943, il rejoint avec ses hommes la 8′ »c armée britannique commandée par le général Montgomery. Son groupe prend le nom de « Force L » et s’illustre pendant la campagne de Tunisie. La « Force L » devenue, en août 1943, la 2IneDivision blindée (2ème DB), est riche d’hommes et de femmes venus de divers horizons. En 1944, la 2’ine DB, qui a rejoint l’Angleterre pour préparer le débarquement en France, est intégrée à la 3eme armée du général Patton. Après s’être illustrée à Utah Beach dans la Manche, la 2’ffic DB entre dans Paris le 25 août et après avoir fait prisonnier le commandant de Paris, le général von Choltitz, lui fait signer sa reddition.
Après quelques durs affrontements au Bourget, la division de Leclerc doit aller libérer Épinal dans les Vosges avant de filer sur Strasbourg. La ville est prise le 23 novembre 1944 : Leclerc a honoré son serment. Mais des combats meurtriers l’attendent encore jusqu’à la capitulation allemande. La division du général Leclerc participe aux opérations en Allemagne : le 4 mai 1945, elle entre dans Berchtesgaden. Le cira-peau français est hissé sur la propriété de Hitler au Berghof et sur son chalet au Nid d’Aigle.
Leclerc est ensuite envoyé en Indochine, où la guerre n’est pas finie. Il participe à la reconquête et à la pacification de la Cochinchine et de l’Annam, avant de partir pour le Tonkin. Mais un désaccord avec l’amiral d’Argenlieu l’incite à demander une autre affectation, en avril 1946. Il est alors dépêché en Afrique du Nord comme inspecteur des forces terrestres, de l’air et de mer. Le 28 novembre 1947, le général Leclerc part en mission dans un avion qui n’arrivera pas à destination et s’écrase près de Colomb-Béchar, en Algérie. Le 8 décembre 1947, jour de deuil national, la messe d’obsèques du général Leclerc est célébrée à Notre-Dame de Paris, avant l’inhumation du corps dans la crypte des Invalides.
Le 26 juin 1952, la dignité de maréchal de France est conférée, à titre posthume, au héros qui, tout au long de sa vie, aura manifesté un caractère chevaleresque fondé sur le don de soi et l’esprit de sacrifice.
SOURCE les Chemins de la Gloire N°228