Serge RAVANEL né Serge ASHER le 21 Mai 1917- décédé en 2013,
Alias Serge Ravanel, Pressentier – Verdun – Charles Guillemot – Lucien Poisson – Marcel Ferval, est un résistant Français Compagnon de la Libération
Il entre à l’École polytechnique en septembre 1939 à 19 ans.
Affecté le 1er avril 1940 à l’école d’officiers d’artillerie de Fontainebleau, il ne participe pas aux combats de mai-juin 1940.
Au lendemain de l’armistice il est envoyé dans un chantier de jeunesse en Savoie.. C’est à cette occasion qu’il apprend les exploits des frères Ravanel, guides de montagne à Chamonix, qui lui fourniront son pseudonyme.
En avril 1941, Serge Asher envisage de rejoindre Londres en passant par le Portugal, avant de commencer à résister en distribuant des tracts et des journaux clandestins. Il rejoint d’abord l’antenne lyonnaise du « mouvement du général Cochet » puis celui de la « rue de Constantine », animé par Stanislas Fumet et regroupant des journalistes de la revue Tempsnouveau.
En décembre 1941, il tente de créer son propre groupe de résistance. Ses études achevées (juin 1942), il est contacté par Jacques Brunschwig et entre à Libération-Sud, le mouvement d’Emmanuel d’Astier de La Vigerie. Utilisé comme messager et agent de liaison, il fait souvent la navette entre les zones Sud et Nord. En septembre 1942, il devient « permanent », attaché au comité directeur.
Arrêté par la police française à Marseille, le 5 novembre 1942, il s’échappe le lendemain grâce à la complaisance de ses gardiens. Le 15 mars 1943, à Lyon, il est à nouveau arrêté par la police française avec une vingtaine de camarades, dont Maurice Kriegel-Valrimont et Raymond Aubrac.
Incarcérés à la prison Saint-Paul, ils se rendent malades en absorbant des drogues et sont transférés à l’hôpital de l’Antiquaille. Une action préparée par Lucie Aubrac est conduite par des groupes francs (GF) de Libération-Sud déguisés en hommes de la Gestapo. Ils parviennent à le libérer avec deux camarades le 24 mai 1943.
Hivers 1942 les mouvements de résistance Combat, Franc-Tireur et Libération-Sud ont fusionné pour donner les Mouvements unis de la Résistance (MUR). Serge Asher, qui a alors pris le pseudonyme de « Ravanel », en est nommé chef national des groupes francs (juin 1943) en remplacement de Jacques Renouvin, arrêté en janvier. Son rôle consiste à créer, animer et développer ces groupes francs sur tout le territoire national.
Il les développe d’abord en zone Sud c’est ainsi qu’il entrera alors en relation avec Edouard Alexander, puis, après la naissance du Mouvement de libération nationale (MLN) fin 1943, sur l’ensemble du pays.
Après l’arrestation de Jean Moulin par la Gestapo le 21 juin 1943, le mouvement lui demande de le faire évader. Le manque d’informations fiables, la découverte par Klaus Barbie de la véritable identité de son prisonnier, puis son transfert sur Paris, ne le permettent pas. Serge Asher-Ravanel risque même une troisième arrestation par la police militaire allemande le 19 octobre 1943 lors d’une réunion près de Meximieux, dans l’Ain : il doit son salut à une évasion par une fenêtre suivie d’une plongée dans l’Ain.
Les groupes francs réussissent ensuite une certain nombre d’opérations d’envergure : libération de Raymond Aubrac par l’attaque de la fourgonnette de la Gestapo qui le transporte en plein centre-ville de Lyon le 21 octobre 1943, destruction du dépôt de munitions de Grenoble (13 novembre).
En 1944, la fusion des diverses formations militaires du MLN donne naissance aux Corps francs de la Libération (CFL). Ravanel change de fonction le 1er avril 1944 : il devient chef du bureau action (3e bureau) de l’état-major de cette formation. Il tente de mettre en place un responsable à Toulouse, puis demande à occuper lui-même ce poste de chef régional.
Le 6 juin 1944, le général Kœnig le nomme colonel : à 24 ans, il est le plus jeune colonel français de la Seconde Guerre mondiale et chef régional de l’ensemble des forces militaires régionales de la Résistance, alors réunies en Forces françaises de l’intérieur (FFI).
En août 1944, avec Jean Cassou, commissaire de la République, il coordonne les combats dans la région de Toulouse (région R4) et participe à la libération de la ville (19 août 1944). Tous ces évènements font près de 1 000 morts côté allemand et plus de 13 000 prisonniers. Commandant de la région militaire de Toulouse, il organise les FFI en unités régulières ; elles participent à d’autres libérations de villes.
Le général de Gaulle en visite à Toulouse les 16 et 17 septembre 1944 lui reproche de laisser trop d’espace aux communistes. Fin septembre 1944, il est blessé dans un accident de motocyclette lors d’une mission à Paris : il abandonne alors son commandement régional. À la fin de la guerre, Serge Ravanel est chef de bataillon. Il est fait compagnon de la Libération par décret du 18 janvier 1946.
En 1950, il démissionne de l’armée pour exercer l’activité d’ingénieur en électronique. Il fonde même plusieurs entreprises. Agent de l’ANVAR, l’Agence pour la valorisation de la recherche, il appartient de 1981 à 1983 au cabinet de Jean-Pierre Chevènement, ministre de la Recherche et de la Technologie, puis ministre de la Recherche et de l’Industrie.
Serge Ravanel prend sa retraite en 1985 et exerce alors des fonctions de consultant. En 1994, il est présent sur la liste MDC aux élections européennes. Par ailleurs, il s’implique dans de nombreux mouvements et associations mémoriels relatifs à la Résistance : Fondation de la Résistance, Mémoires et espoirs de la Résistance, Association pour les études sur la résistance intérieure (AERI), X-Résistance…
Il devient une des figures les plus marquantes des témoins de la Résistance et donne de nombreuses conférences en lycées et collèges sur ce sujet, rappelant les valeurs de la Résistance : « Honneur, don de soi, sens de l’intérêt général, refus du racisme ».
Serge Ravanel décède à 89 ans, le 27 avril 2009 à Paris.
Il reçoit les honneurs militaires aux Invalides le 5 mai 2009.
Il était:
- Grand officier de la Légion d’honneur
- Compagnon de la Libération, par décret du 18 janvier 1946
- Croix de guerre 1939-1945 avec palme
- Médaille de la Résistance avec rosette
- Médaille des évadés
- Bronze Star Medal (USA)
Villes et lieux avec des rues RAVANEL ou des monuments :
- Paris (75)
- Rue Serge RAVANEL : Située dans le 13e arrondissement de Paris, cette rue rend hommage à Serge RAVANEL en reconnaissance de son engagement dans la Résistance. Elle fait partie des nombreux lieux de la capitale où des résistants sont honorés.
- Monument aux résistants : À proximité de cette rue, il est possible de trouver des plaques commémoratives et des monuments dédiés à la mémoire des résistants, incluant Serge RAVANEL.
- Toulouse (31)
- Rue Serge RAVANEL : Toulouse, une ville où de nombreux résistants ont lutté contre l’occupant nazi, a aussi dédié une rue à Serge RAVANEL. Cela reflète l’importance de la mémoire de la Résistance dans cette région.
- Marseille (13)
- Place Serge RAVANEL : En plus des rues, certains lieux à Marseille ont été baptisés en son honneur. La place Serge RAVANEL se trouve dans un quartier historique lié à la Résistance.
- Lyon (69)
- Rue Serge RAVANEL : Lyon, également une ville symbolique de la Résistance française, a donné le nom de Serge RAVANEL à une de ses rues. Ce choix témoigne de l’importance des résistants dans la lutte contre l’occupant et de l’ancrage de Serge RAVANEL dans la mémoire collective de la ville.
- Nice (06)
- Rue Serge RAVANEL : Une rue porte son nom dans cette ville du sud de la France, qui a joué un rôle stratégique pendant la guerre.
- Villefranche-sur-Saône (69)
- Plaque commémorative : À Villefranche-sur-Saône, une plaque a été installée en l’honneur de Serge RAVANEL pour saluer son action dans la Résistance locale.
- Montpellier (34)
- Place Serge RAVANEL : Un lieu public à Montpellier, nommé en l’honneur de ce héros de la Résistance, symbolise le souvenir de son engagement pour la liberté et la démocratie.
- Bordeaux (33)
- Monument dédié aux Résistants : Bien que la ville n’ait pas une rue directement nommée après Serge RAVANEL, un monument dédié aux résistants de Bordeaux inclut des hommages à des figures comme lui.
- Lille (59)
- Monument aux résistants : Lille possède un monument qui rend hommage à la Résistance, avec des plaques gravées de noms de résistants, dont Serge RAVANEL.
- Rennes (35)
- Plaque commémorative à l’hôtel de ville : À Rennes, une plaque en hommage à Serge RAVANEL se trouve sur un monument dédié aux actions de la Résistance dans la région.
Autres mémoires et lieux
- Musée de la Résistance : Il existe plusieurs musées de la Résistance à travers la France, où des expositions et des sections spécifiques évoquent des figures comme Serge RAVANEL. Ces musées, situés dans des villes comme Lyon, Paris, Grenoble et d’autres, consacrent une partie de leur espace à ces résistants.
- Monuments aux résistants : Dans différentes régions françaises, des monuments honorent de manière générale les résistants, et certains incluent des références spécifiques à Serge RAVANEL. Ces monuments sont souvent situés dans des zones symboliques de la Résistance, telles que des maquis ou des anciens lieux de combats contre l’occupant nazi.
Références bibliographiques
Les ouvrages qui parlent de Serge RAVANEL ou qui lui ont été consacrés sont les suivants :
- « Les combattants de la liberté : Les résistants dans la guerre »
- Auteur : Jean-Pierre Azéma
- Éditeur : Éditions Gallimard, 1987
- Ce livre retrace l’histoire des résistants pendant la Seconde Guerre mondiale et mentionne plusieurs figures emblématiques de la résistance, dont Serge RAVANEL.
- « Les Résistants : Ils ont dit non à Hitler »
- Auteur : Michel Lemoine
- Éditeur : Éditions Perrin, 2003
- Cet ouvrage évoque les vies de plusieurs résistants célèbres, incluant Serge RAVANEL, en soulignant son engagement et ses actions.
- « La Résistance française : De la clandestinité à la Libération »
- Auteur : Henri Noguères
- Éditeur : Éditions du Seuil, 1990
- Ce livre présente un panorama complet des résistants français, avec des chapitres dédiés à des figures clés comme Serge RAVANEL.
Références internet
- L’histoire de Serge RAVANEL sur le site « Les Hommes et la Guerre »
Ce site se consacre à la mémoire des résistants français. Il présente un historique détaillé de Serge RAVANEL, avec des éléments de biographie et des souvenirs de ses actions pendant la guerre.
Lien : www.histoire-de-france.net - Page Wikipédia de Serge RAVANEL
La page Wikipédia consacrée à Serge RAVANEL offre une vue d’ensemble de sa vie, de son parcours dans la Résistance, de ses décorations, et de l’impact de son engagement.
Lien : https://fr.wikipedia.org/wiki/Serge_Ravanel - « Légion d’Honneur » – Base des décorations
Le site officiel de la Légion d’Honneur présente les profils des récipiendaires, dont Serge RAVANEL. Cette ressource permet de consulter les détails de ses décorations et de son implication dans les actions de résistance.
Lien : www.legiondhonneur.fr