La flamme de la résistance ne doit pas s'éteindre...

Date de l'événement :

20250126

Commémoration des rafles de janvier 1943 et de la destruction des du quartier Saint Jean et des rues à proximité de l’Hôtel de ville. Opération SULTAN

C’est en tant que fille de déporté du Vieux Port et présidente régionale de l’Amicale d’Oranienburg-Sachsenhausen que je voudrais que l’on se souvienne des tristes

Évènements qui ont endeuillé la ville et détruit les quartiers historiques et populaires du Vieux Port de Marseille en janvier et février 1943.

Hitler, qui détestait Marseille, avait décidé de faire un exemple en appliquant sa politique antisémite afin détruire les juifs d’Europe et d’écraser toute forme de contestation. C’est ce qu’il appelé : « l’Opération Sultan ».

La machine de guerre mise en place par les autorités allemandes (Heinrich Himmler, Karl Oberg) et françaises (René Bousquet et Antoine Lemoine) fut d’une terrible efficacité.

Pendant la nuit du 22 au 23 janvier, les arrestations ont eu lieu au domicile des résidents du centre ville et du quartier de l’Opéra. La nuit suivante, les rafles continuèrent sur le Vieux Port.

Rassemblées à la prison des Baumettes et de l’Evêché, 1300 personnes de tous âges mis à part les enfants jeunes, à 91% juives quittèrent Marseille par train de marchandises le 24 janvier. Après un trajet très éprouvant, les détenus franchirent les portes du camp de Compiègne le 29 janvier.

Pendant la nuit du 23au 24 janvier les quartiers nord du Vieux Port furent bouclés. Au petit matin plus de 20 000 habitants furent sommées de quitter leur domicile en emportant simplement quelques affaires car on leur avait promis un retour rapide. Les habitants qui ne pouvaient pas justifier d’un lieu d’accueil furent dirigés par train à Fréjus où d’anciens camps inadaptés les attendaient.

Sur place, pendant plusieurs jours, les évacués furent triés afin de vider les lieux. Ils ne réintégrèrent pas leur domicile mais furent dispersés dans divers endroits réquisitionnés à Marseille et dans des communes des alentours. Pendant ce temps les Allemands préparaient le dynamitage des quartiers désormais vides. La destruction d’environ 1500 immeubles (sauf quelques bâtiments prestigieux dont l’Hôtel de Ville) débuta le 3 février pour laisser une semaine plus tard 14 hectares de ruines

A Fréjus, après criblage, 500 personnes – dont quelques rares femmes- furent retenues. C’était des hommes à 80% non-juifs mais leur âge et leur état physique les rendaient aptes aux travaux de force. Embarqués le 31 janvier ils arrivèrent par train ; puis les Allemands trièrent leurs prisonniers au camp de Compiègne 3 jours plus tard où ils retrouvèrent les raflés du premier convoi.

Au camp de Compiègne, les détenus originaires de Marseille furent les plus mal traités car ils avaient mauvaise réputation et étaient considérés comme des bandits.

Les juifs furent transférés à Drancy pour être déportés dans les camps d’extermination de Sobibor pour 755 d’entre eux (convois 52 et 53) tandis que 91 autres furent dirigés sur Auschwitz-Birkenau. Mis à part quelques cas particuliers, Ils furent tous assassinés, victimes de la Solution finale.

Les non-juifs restés à Compiègne furent des victimes de « l’Opération Ecume de mer » ( Meerschaum) . En effet, les Allemands avaient besoin de main d’oeuvre pour continuer la guerre. Plus de la moitié des criblés de Fréjus furent déportés dans des « camps de travail forcé » en Allemagne, principalement celui de Sachsenhausen où ils étaient exploités dans des conditions dantesques pour l’industrie de guerre nazie. Il y eut aussi des déportations à Mauthausen, Buchenwald, Neuengamme, Stutthof, Fribourg et Aurigny. Peu sont revenus. D’autres furent internés en France pour travailler sur des chantiers allemands tels que la construction de forteresses le long des côtes.

Très peu des raflés de Marseille ont échappé à cette folie meurtrière fille de l’intolérance, de l’antisémitisme, du racisme et de la xénophobie.

On ne peut qu’être troublés par les évènements actuels où l’intolérance, l’antisémitisme, le racisme, la xénophobie refont surface semant le malheur tout près de nous en France, en Europe mais aussi sur tous les continents. Nos anciens ont souffert, ils nous ont demandé d’être vigilants pour éviter le retour d’une telle barbarie. Espérons qu’il ne soit pas trop tard.

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