Actualité concernant l'association

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Eloge funèbre du Colonel GROUSSEAU par Henri GARRIC
03-08-2011

Les obsèques du Colonel GROUSSEAU qui se sont déroulées en  présence de ses nombreux amis, étaient empreinte d'émotion.

Nous publions ci-desous son éloge funèbre qui a été dite par Mr Henri GARRIC Président  Départemental de l’ANAI 13.

Mon Colonel, Mon Cher Président,

C’est en soldats, ou en amis, que nous nous réunissons une dernière fois autour de vous, pour que vous sachiez combien nous avons apprécié, le Chef, le grand frère et l’ami.

Présents pour partager avec les vôtres ces moments si cruels, nous voulons exprimer à Jean-Pierre, votre fils, et à toute sa famille, notre sincère affection en ces heures d'infinie tristesse, en ayant une pensée toute particulière pour sa Maman.

Nous inclinant devant l’immense chagrin de celle qui a accompagné vos dernières années de bonheur, je veux dire à Jocelyne, courage, le monde combattant est à tes côtés et te soutiens dans l’épreuve. Sont associées dans nos prières, Magali, Didier et les enfants.

A toute cette famille dans la peine, nous voulons dire notre émotion, partager avec eux cette souffrance et leurs présenter nos plus vives et plus sincères condoléances.

Fidèle à vos convictions, votre engagement a été absolu, aussi entre "Officier" et "Chargé de Fonction", je préfère, aujourd’hui cette dernière définition, elle contient à elle seule, toutes les facettes d’un homme de devoir au service de la France.

Devoir suprême, délivrer le Pays sous la coupe de l’envahisseur. Tous les moyens sont bons pour retrouver la liberté d’action et reprendre le combat, attendre désespérément un hypothétique Sous-marin, se dirigerez vers l’Espagne, où comme beaucoup, y connaîtrez l’enfermement.

Malgré tout, la foi demeure intacte, car, il y a des territoires de France qui s’organisent et vous voilà dans le Vercors. Certes le secteur n’est pas de tout repos, mais aux arrestations se succèdent les évasions qui vous permettent de poursuivre le combat.

Par chance, vous aurez à prendre des responsabilités dans votre Poitou natal et ainsi échapper à la fin tragique d’un grand nombre de vos Compagnons Résistants du Vercors. Puis vous participerez aux ultimes combats jusqu’à libération totale du territoire national.

Le Pays libéré, la République retrouvant sa légitimité, c’est l’incorporation dans l’Armée d’Active, la formation militaire et très vite l’embarquement vers l’AFN pour assurer l’encadrement des unités de Légion Etrangère en partance pour l’Indochine.

Vous voici en Indochine à la découverte d’un Pays magnifique, un peuple attachant et en face un ennemi déterminé et féroce. Vous y serez, comme 50 % de vos légionnaires, touché dans votre chair, les toubibs vous remettront sur pieds et rapidement, sans leur autorisation, vous reprendrez le combat.

Après quelques 27 mois en Indochine, c‘est le retour en métropole. Ce rapatriement vous permet de retrouver la famille et de souffler un peu en assurant la formation des plus jeunes à St Maixent. Permettez-moi d’évoquer ici ce vieux rafiot, dont le naufrage en mer Rouge vous a marqué à vie et qui fait que jusqu’à ce jour la mer n’est vraiment pas votre élément.

Puis, retour sur cette terre d’Indochine toujours aussi belle, le peuple y est toujours aussi attachant et l’ennemi n’a guère changé si non en pire aidé en cela par les Communistes "Chinois" et les "nôtres" qu’ils ne faut surtout pas oublier.. Fort de cet appui et encouragé par les atermoiements de nos dirigeants, les Viets nous infligeront une défaite retentissante à Dien Bien Phu et vous serez contraint de cesser la formation et la mise sur pied de la toute jeune Armée du Vietnam Libre.

Au nom de la France, ce Vietnam Libre vous l’avez servi avec honneur et fidélité, en atteste cette Légion d’Honneur Vietnamienne que vous a remis sa Majesté Bao Dai et dont vous êtes à juste titre très fier.

Quittant à tout jamais cette partie du monde, vous rejoignez le berceau de la Légion Etrangère, et pour inévitablement y servir dans une de ces prestigieuses unités, où déjà la France y est engagée dans de nouveaux combats.

Ce n’est pas à vous que j’apprendrai où se situe désormais la Maison Mère de la Légion Etrangère et éviterai donc de m’étendre sur la fin de ce conflit.

1940 – 1962 se sont 22 années au service de la France dont 14 années les armes à la main et nous ne pouvons qu’être admiratif devant un tel parcours.

Ce parcours a été, aussi, celui d’un grand nombre de vos compagnons et très vite vous avez ressenti l’absolue nécessité d’imposer à tous nos concitoyens le respect du à ces valeureux combattants. Ceci vous amenant à assumer, il y a quelques 30 années, la Présidence de l’Association des Anciens d’Indochine de ce Département.

Cette Présidence a été appréciée, de vos Compagnons d’Armes, de vos collaborateurs, mais également des autorités de ce Département qui sont unanimes à reconnaître que si l’ANAI est connue et reconnue, c’est grâce à la détermination dont vous avez fait preuve pour faire admettre à tous l’œuvre de la France en Asie du Sud Est.

Comme chacun sait, votre devoir s’est poursuivi bien au delà de ce conflit. Aussi, Je terminerai ce chapitre en citant l’association des Combattants de l’Europe que vous avez créé dans l’espoir de voir les Européens "abolir" définitivement la guerre. Mais aussi en rappelant la Mémoire Vive de la Résistance, dont le but est de maintenir la flamme de la Résistance en permanence allumée. Cette évocation nous permet d’adresser un salut fraternel à deux de vos amis à l’origine de ces créations, je veux parler de Maître Edouard ALEXANDER et de Pierre JARDI, que vous allez rejoindre au Paradis de hommes de Devoir.

 

A titre personnel, j’ai un immense remerciement à vous adresser. Mon Colonel, merci de m’avoir communiquer cette foi, cette force de conviction. Sachez qu’il restera à tout jamais gravée dans ma mémoire notre première rencontre : C’était au Mémorial des Guerres d’Indochine à Fréjus, nous étions tous deux silencieux et recueillis dans cette crypte où tant de vos compagnons de combat sont réunis pour l’éternité. Nos recueillements étaient différents, pour vous c’était le moment de voir défiler tous ceux qui vous ont accompagné dans cette guerre et n’en sont jamais revenus. Pour moi il s’agissait de rendre hommage à ces hommes de devoir qui de par leur exemple ont certainement motivé mon engagement au service des Armes de la France. En réalité notre communion était similaire, "ne pas oublier ceux qui ont servi la liberté."

 

Et enfin permettez-moi de terminer en soulignant la valeur de votre engagement, l’énumération des récompenses qui vous ont été décerné y contribuera très largement.

Commandeur de l’Ordre de la Légion d’Honneur,

Vous êtes également titulaire de la Croix de guerre TOE (2 citations),

De la Croix de la Valeur Militaire (4 citations),

De la Croix du combattant volontaire de la Résistance,

De la Croix du combattant volontaire,

De la Croix du combattant,

De la Médaille des évadés,

De la Médaille d’Outre-mer (agrafe E.O.),

De la Médaille commémorative 39/45 (barrette Libération),

De la Commémorative Indochine, (avec insigne des blessés),

De la Commémorative Algérie,

De la Médaille d’Afrique du Nord

Et enfin, titre suprême, l’Ordre National Vietnamien, décerné par l’Empereur Bao Dai.

Pour tout cela, pour ce Drapeau qui nous uni, pour ces trois couleurs que vous emportez dans votre cœur, nous tous ici présents et ceux qui empêchés m’ont chargé de saluer votre mémoire, nous allons vous rendre les honneurs Militaires.

Adieu mon Colonel, si le respect du au Chef et toujours de mise, une affection toute particulière vous accompagne.

Aux Morts !

 

 

Aix en Provence, lundi 1er août 2011 à 16h30, cimetière St Pierre, au pied de la Stèle érigée en hommage aux troupes Indochinoises ayant servi la France.

 

Éloge funèbre prononcé par l’Adjudant (H) Henri GARRIC, Président Départemental de l’ANAI 13.

Vice-Président du CCAACVG de Marseille.

Conseiller Départemental de l’ONAC des B du R

 

Chevalier de la Légion d’Honneur,

Médaillé Militaire.

Croix de la Valeur Militaire (4 citations)

Croix de Combattant Volontaire (AFN)

Croix du Combattant,

Commémorative A.F.N.

Obsèques du Colonel GROUSSEAU pendant l'éloge funèbre d'Henri GARRIC.Photo Cmdt LIANOS

Photo Cmdt LIANOS



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