Résistants, Personnalités liées à la Résistance

Résistants, Personnalités liées à la Résistance

Jean de Lattre de Tassigny

Jean de Lattre de Tassigny 

Maréchal de France

2/02/1889-11/01/1952

 

Jean de Lattre de Tassigny est né le 2 février 1889 en Vendée, à Mouilleron-en-Pareds, village natal de Georges Clémenceau. Il est élève au collège Saint-Joseph de Poitiers de 1898 à 1904 puis à Paris, à l'Ecole de la rue de Vaugirard A l'automne 1907, il débute sa préparation à Saint-Cyr à l'Ecole Sainte-Geneviève de la rue des Postes à Paris. Il est admis, en 1908, 4emesur 210, (Promotion Mauritanie 1909 - 1911). Le règlement de l'époque l'oblige à servir un an dans un régiment. Il s'engage au 29ème Dragons à Provins puis il intègre Saint-Cyr en 1909.

À sa sortie en 1911, il effectue un stage à l'Ecole d'application de la cavalerie à Saumur et termine sous-lieutenant. En 1912, il est affecté au 12ème Dragons à Pont à Mousson.

C'est en Lorraine qu'il commence la guerre de 1914. Il se fait remarquer par sa bravoure. Le II août, un éclat d'obus le blesse au genou. Un mois plus tard, au cours d'une reconnaissance, il se heurte à une patrouille de cuirassiers bavarois. Il charge, sabre au clair. Il est gravement blessé d'un coup de lance à la poitrine mais parvient à se dégager. Son action lui vaudra la Légion d'Honneur, le 20 décembre 1914. En 1915, il est volontaire pour servir dans l'infanterie. Il est nommé capitaine et commande, sur le front, le 3ème Bataillon du 93ème RI.

Après avoir été à Verdun et sur le Chemin des Dames, il termine la guerre avec cinq blessures et huit citations.

Après la guerre, il est envoyé à Bordeaux où il est en charge des troupes américaines dans l'attente de leur retour aux Etats-Unis, ce qui lui vaudra la Military Cross. À la fin de 1919, il est affecté au 49ème RI à Bayonne. De 1921 à 1926, Jean de Lattre sert au Maroc sous les ordres de Lyautey. Il est blessé lors de la guerre du Rif et trois fois cité. Il est promu chef de bataillon en 1926 et fait officier de la Légion d'Honneur. Le 22 mars 1927, il se marie avec Simonne Calary de Lamazière. De cette union naîtra leur fils Bernard, le II février 1928.

Le 5 novembre 1927, Jean de Lattre entre à l'Ecole de Guerre où il a comme Professeur Henri Giraud, alors colonel. Il sort major de sa promotion. De 1929 à 1931, il est affecté au 5ème RI et commande le 2eme bataillon basé à Coulommiers. De 1931 à 1935, il sert à l'état-major de l'Armée puis à celui du général Weygand, vice-président du Conseil supérieur de la Guerre. Le 24 juin 1935, il est promu colonel et reçoit le commandement du I5 eme RI à Metz. En 1937-1938, il est élève au Centre des Hautes Etudes Militaires, « l'école des Maréchaux ». Le 23 mars 1939, il est promu général de brigade, le plus jeune général de France.

Le 3 septembre, la France entre en guerre contre l'Allemagne. Le général de Lattre est alors chef d'état-major de la V ême Armée à Strasbourg. Le 2 janvier 1940, il reçoit le commandement de la 14ème DI. Il prend comme devise: « Ne pas subir ».

En juin 1940, il se bat à Rethel à la tête de la 14ème Dl et repousse par trois fois les attaques allemandes et fait 3000 prisonniers.

Mais la situation générale l'oblige à décrocher. Le général de Lattre maintient la cohésion de sa Division, continue à se battre et à faire des prisonniers jusqu'à l'armistice, le 22 juin. Sa Division est la seule intacte.

En juillet 1940, à Clermont-Ferrand, lors de la dissolution de la 14ème Dl, il dit à ses hommes: Nous avons été battus, mais un jour nous reprendrons la bataille. Je vous donne rendez-vous ce jour-là. Il réitère cet engagement quelques jours plus tard devant un groupe d'officiers à Opme. C'est le serment d'Opme. Le général de Lattre n'a qu'une hantise: celle de « refaire une armée et redonner de l'espoir à la jeunesse ». Pour ce faire, il crée à côté du château d'Opme, la première Ecole des Cadres puis, en 1941, celle de Salammbô lorsqu'il devient commandant supérieur des troupes en Tunisie. Il s'emploie également à établir un plan de résistance en cas d'arrivée de l'Afrika Korps de Rommel engagé alors en Libye contre les Anglais.

De retour en France, en janvier 1942, le général de Lattre est nommé général de corps d'armée et commandant de la Division de Montpellier.

Après le débarquement allié en Afrique du Nord (8 novembre 1942, Opération Torch, il tente en, vain d'entraîner ses troupes pour combattre les Allemands 'qui ont envahi la zone « libre » dans l'attente d'un débarquement allié en Méditerranée. Arrêté, condamné à 10 ans de prison, il s'évade, en septembre 1943, de la prison de Riom et rejoint Londres où il se met 'à la disposition du général de Gaulle 'qui le nomme général d'Armée, le I I novembre 1943. Le 26 décembre, le général Giraud, commandant en chef des Forces Françaises d'Afrique, le nomme à la tête de l'Armée B, embryon de la future Première Armée Française.

Afin de donner une cohésion à des troupes d'horizons divers, il crée l'Ecole des Cadres de Douera, près d'Alger. L'armée est instruite, équipée et entraînée selon les normes américaines. En quelques mois elle est devenue une force solide mue par la volonté de vaincre.

De retour en France, en janvier 1942, le général de Lattre est nommé général de corps d'armée et commandant de la Division de Montpellier.

Après le débarquement allié en Afrique du Nord (8 novembre 1942, Opération Torch), il tente en, vain d'entraîner ses troupes pour combattre les Allemands 'qui ont envahi la zone « libre » dans l'attente d'un débarquement allié en Méditerranée. Arrêté, condamné à 10 ans de prison, il s'évade, en septembre 1943, de la prison de Riom et rejoint Londres où il se met 'à la disposition du général de Gaulle 'qui le nomme général d'Armée, le 11 novembre 1943.  Le 26 décembre, le général Giraud, commandant en chef des Forces Françaises d'Afrique, le nomme à la tête de l'Armée B, embryon de la future Première Armée Française.

Afin de donner une cohésion à des troupes d'horizons divers, il crée l'Ecole des Cadres de Douera, près d'Alger. L'armée est instruite, équipée et entraînée selon les normes américaines. En quelques mois elle est devenue une force solide mue par la volonté de vaincre.

En juin 1944, Le général de Lattre prend l'île d'Elbe puis les quatre divisions du corps expéditionnaire français en Italie sont placées sous ses ordres. Le général de Lattre, est alors à la tête de deux divisions blindées, de cinq divisions d'infanterie et d'éléments non endivisionnés, soit 250 000 hommes. Cette armée, l'armée B, débarque à partir du 15 août 1944 en Provence avec les forces américaines.

L'armée B libère Marseille et Toulon, en huit jours, au lieu des deux mois prévus, puis remonte la vallée du Rhône, libère Lyon, Autun, Dijon, etc.

Le 25 septembre 1944, à Besançon, l'Armée B, devient « Première Armée Française ». Elle compte bientôt près de 400 000 hommes par l'amalgame de 130 000 Résistants, ma plus belle victoire, dira le général de Lattre.

Après de durs combats dans les Vosges, c'est l'arrivée au Rhin, la libération de Mulhouse et de Belfort en neuf jours. En janvier 1945, Strasbourg, libérée par la 2ème DB du général Leclerc le

23 novembre, est gravement menacée par une contre-attaque allemande, (Opération Norwind). Le général de Lattre réagit immédiatement et sauve Strasbourg d'une nouvelle occupation allemande.

En février 1945, le général de Lattre qui a sous ses ordres ses deux corps d'armée, la 2ème DB du général Leclerc et un corps d'armée américain de 125 000 hommes, parvient à réduire la poche de Colmar.

Le I er mars, les troupes françaises pénètrent dans le Palatinat et forcent la Ligne Siegfried. Le général de Lattre, après avoir obtenu l'extension de sa zone d'armée jusqu'à Spire, donne l'ordre du franchissement du Rhin, ce qui est fait le 31 mars à Spire et à Germersheim. Le 4 avril, les troupes françaises s'emparent de Karlsruhe. Le 15 avril, prenant à revers les défenses de la ligne Siegfried, le général de Lattre entre dans Kehl et libère définitivement Strasbourg de toute menace. Il poursuit ensuite son offensive vers Freudenstadt puis en trois directions divergentes : vers Stuttgart, qu'il attaque par le sud et qui sera prise le 21 avril, vers le Danube et vers la frontière suisse, coupant ainsi toute retraite aux défenseurs de la Forêt noire. Le 24 avril, Ulm est prise tandis que Constance est atteinte le 26. Le 28 avril les troupes françaises pénètrent en Autriche.

Le général de Lattre, désigné par le général de Gaulle, cosigne à Berlin, le 8 mai 1945, l'acte de capitulation de l'Allemagne nazie.

La France obtient ainsi une zone d'occupation en Allemagne et un siège permanent au Conseil de Sécurité de l'ONU. Le 5 juin, à Berlin, Le général de Lattre représente la France à la conférence quadripartite sur la délimitation des quatre zones d'occupation. Le I er août, la Première Armée Française est officiellement dissoute. Le 4 août le général de Lattre lui fait ses adieux au pont de Kehl.

Le 29 novembre 1945, le général de Lattre est nommé chef d'état-major général et inspecteur général de l'Armée de Terre, puis, le 5 mai 1948, inspecteur général des forces armées. En octobre 1948, il devient le premier commandant des Armées de Terre de l'Europe occidentale et en décembre 1950, Haut-Commissaire et commandant en chef des forces de l'Union française en Indochine avec les pleins pouvoirs.

En quelques mois, le général de Lattre restaure la confiance et accomplit un retournement militaire spectaculaire. Il intervient également sur le plan international pour faire reconnaître que le conflit vietnamien s'inscrit dans la « Guerre froide ».

Dans le même temps il veut donner au Vietnam une armée nationale qui puisse garantir sa renaissance et sa liberté.

Le 30 mai 1951, il perd son fils Bernard, jeune officier de 23 ans, tué à la tête de son escadron franco-vietnamien sur le rocher de Ninh-Binh, au Tonkin.

Mais le général de Lattre, de plus en plus malade, doit rentrer en France le 24 novembre 1951. Il meurt le 11 janvier 1952. Le 15 janvier, il est élevé, à titre posthume, à la dignité de Maréchal de France.

Après les obsèques nationales célébrées à Notre Dame de Paris, il est inhumé, le 18 janvier, dans le cimetière de Mouilleron-en-Pareds au côté de son fils.

Grand soldat et véritable homme d'Etat, le Maréchal de Lattre est l'une des grandes figures françaises du XXème siècle.

 

Philibert de Loisy_Francis de Saint-Aubin

Fondation Maréchal de Lattre de TASSIGNY



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