Actualité générale

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Messe a la Mémoire du Général de GAULLE Eglise Saint Jean Batiste à Marseille
09-11-2017

Messe a la Mémoire du Général de GAULLE Eglise Saint Jean Batiste à Marseille a été organisée par la FRANCE LIBRE , l'Union des Gaullistes de France et la Mémoire Vive de la Résistance.

 

Discours du Maire du 6/8 Me MORAINE

et Discours du Délégué de la FRANCE LIBRE le Dr Bernard MICHEL

 

CHARLES DE GAULLE CHEF DE TOUS LES FRANÇAIS LIBRES

Médecin en Chef R Bernard François MICHEL

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Charles DE GAULLE est promu général de brigade, le 1er juin 1940 et appelé dans le gouvernement de Paul REYNAUD, comme sous-secrétaire d’état à la Défense Nationale et à la Guerre. La situation militaire se détériore chaque jour davantage, sous la poussée des armées allemandes. Charles DE GAULLE se dépense sans se ménager, pour organiser la défense, mais rien ne peut enrayer l’avance de l’ennemi. Il se rend une première fois à Londres, le 9 juin 1940. Il reçoit mission de se rendre une deuxième fois à Londres, afin d’obtenir le tonnage naval nécessaire au transport des armées qui existent encore et de tous les moyens industriels qui pourraient y être transportés. Rentré le 17 juin à BORDEAUX, où le gouvernement est replié, il apprend, atterré, la démission du président du Conseil Paul REYNAUD et son remplacement par PETAIN, en vue de demander un armistice honteux, première étape de la collaboration avec le régime nazi.

Constatant qu’il ne peut plus rien, Charles DE GAULLE s’envole pour Londres, le 18 juin 1940, afin d’y poursuivre le combat, accompagné dans ce petit avion, de son seul aide de camp, le lieutenant Geoffroy CHODRON DE COURCEL « mon premier compagnon et mon ami pour toujours », emportant avec lui l’honneur de la FRANCE. Son objectif immédiat est de ramasser les tronçons du glaive de la FRANCE. Winston CHURCHILL, qui a jaugé son caractère inflexible le reçoit à son arrivée et met à sa disposition les micros de la BBC pour lancer son appel historique : « ... La FRANCE a perdu une bataille, mais n’a pas perdu la guerre... Dans l’univers libre des forces immenses n’ont pas encore donné. Un jour, ces forces écraseront l’ennemi. Il faut que la FRANCE ce jour la soit présente à la victoire ... Le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître ?... Non... La flamme de la Résistance Française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas !».

Le 22 juin 1940, Charles DE GAULLE invite « tous les Français qui veulent rester libres » à l’écouter et à le suivre. La FRANCE libre vient de naître. Il connaît l’ampleur de la tâche, dans l’état de dénuement complet dans lequel il se trouve, mais il est soutenu par sa foi inébranlable dans le destin de la patrie. Il faut d’abord rallier les forces qui se trouvent sur le sol de la Grande BRETAGNE : on dénombre quelque 30 000 hommes (7 500 fantassins de la division d’Antoine BETHOUARD de NORVEGE, 13 000 hommes de la Marine et des ports, 7 500 marins des bâtiments réfugiés, quelque 2 000 rescapés de DUNKERQUE). Le recrutement n’est pas facilité par le gouvernement britannique qui continue de ménager le gouvernement du maréchal PETAIN, tant qu’il n’a pas signé l’armistice. Cela sera fait le 23 juin 1940.

Le 28 juin 1940, n’ayant vu venir aucune personnalité de premier plan, Winston CHURCHILL déclare à Charles DE GAULLE : « vous êtes seul et bien je vous reconnais seul, chef des Français libres. » D’homme politique qu’il était devenu, en entrant dans le gouvernement de Paul REYNAUD, Charles DE GAULLE est adoubé chef d’Etat. Du fait de cette reconnaissance, les ralliements se trouvent facilités, les plus significatifs sont ceux des légionnaires qui formeront le noyau de la 13èmedemi-brigade de la légion étrangère, les contre-torpilleurs « Triomphant » et « Léopard », l’aviso­colonial « Savorgnan de Brazza », les sous-marins « Rubis » et « Narval », quelques aviateurs isolés qui, déjà combattent dans la « Royal Air Force ». La FRANCE Libre se terminera le 29 juillet 1942, en prenant le nom de FRANCE Combattante. Toutefois on pouvait encore avoir la qualité de français libre si l’on avait rejoint le général DE GAULLE avant le 1er août 1943.

Pierre MESSMER avait rejoint l’ANGLETERRE par GIBRALTAR, en partant de MARSEILLE, le 23 juin 1940, à bord d’un cargo le « Capo Olmo ». Écoutons celui qui fut président de la Fondation Charles DE GAULLE, de la Fondation de la FRANCE LIBRE, puis Chancelier de l’Ordre de la Libération : « ...il n’est pas facile, surtout dans les débuts, de rallier la FRANCE Libre, il faut à la fois le vouloir et il faut le pouvoir... Après la guerre les Français libres vont se disperser... mais ce qu’ils gardent toujours, dès la fin de la guerre et jusqu’à aujourd’hui pour les survivants, c’est la fierté d’avoir été à l’avant-garde du combat pour la Libération de la Patrie. .. »

Le 30 juin 1940 le général DE GAULLE reçoit Emile MUSELIER, vice-amiral à la retraite qui a quitté MARSEILLE sur le « Cydonia », vieux charbonnier britannique, seul français, parmi quatre cents Anglais et qui arrive de GIBRALTAR en hydravion. Il a convaincu de continuer la lutte quatre bâtiments de la marine : un cargo armé « le Rhin », un chalutier armé le « Président Houduce », deux cargos « l’Anadyr » et le « Capo Olmo » et une centaine d’aviateurs sous les ordres du commandant Charles PIJEAUD. Le 1erjuillet 1940 l’amiral Emile MUSELIER est nommé par le général DE GAULLE : R... Au commandement des Forces Maritimes Françaises restées Libres quelles qu’elles soient et quel que soit l’endroit où elles se trouvent... ». Il assure provisoirement aussi le commandement des Forces Aériennes Françaises Libres. Par un de ses premiers décrets du 2 juillet 1940, l’amiral Emile MUSELIER prend la décision suivante : « les bâtiments de guerre et de commerce de la marine nationale libre porteront à la poupe le pavillon national français et à la proue un pavillon carré bleu orné en son centre de la croix de Lorraine en rouge ».

La première unité combattante constituée de la France Libre est le Premier Bataillon de Fusiliers Marins. En effet, le 5 juillet 1940, à la demande du commandant Robert DETROYAT qui cherchait des volontaires pour former un bataillon de fusiliers marins, l’amiral Emile MUSELIER, créé le Premier Bataillon du Fusiliers Marins. Cette unité est formée à partir d’instructeurs et d’élèves de l’école de fusiliers marins, venus de LORIENT, avec le Maître Fusilier Pierre LE GOFFIC qui a apporté avec lui la fourragère rouge du bataillon et les décorations, remises à la célèbre unité qui s’était illustrée à DIXMUDE, pendant la guerre de 1914-1918. Une section est hâtivement rassemblée et participe à la modeste revue française du 14 juillet 1940, passée par le général DE GAULLE, en plein cœur de LONDRES. C’est dans cette unité que s’engage Paul PIETRI le 26 juillet 1940 (carte N° 20 441).

Le 7 août 1940 la FRANCE Libre va se doter de statuts et devenir un véritable gouvernement, appliquant les lois de la République. Les textes ont été rédigés par René CASSIN, professeur de droit à la faculté de PARIS. René CASSIN, rédigera la déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1946, sera Prix NOBEL de la Paix et ses cendres dont les cendres seront transférées au Panthéon. Fait d’immense portée pour l’avenir, l’île de SEIN envoie tous ses hommes valides en ANGLETERRE, préfigurant ce qui deviendra, plus tard, la résistance, sur le sol national. Simultanément, il s’agit de rallier l’EMPIRE.

C’est évidemment en AFRIQUE que Charles DE GAULLE doit trouver un territoire où asseoir la souveraineté de la FRANCE libre. Le 22 juillet les Nouvelle HEBRIDES se déclarent pour elle, puis le 27 août, le TCHAD, le 28, le CONGO, le CAMEROUN et l’OUBANGUI CHARI le 29, soit presque la totalité de l’AFRIQUE équatoriale française. À Londres, en septembre de 1940, les préparatifs de l’expédition de DAKAR vont bon train. Winston CHURCHILL, emporté par le romantisme de l’action, décrit l’effet magnifique sur les populations d’une puissante force aéronavale qui apparait un beau matin devant la ville.

Le 23 septembre 1940, les navires de combat et les transports de troupe sont devant DAKAR où, malheureusement, l’effet de surprise est manqué, à cause de l’épaisse brume qui couvre la presqu’île. Après quelques combats sur mer, dont le torpillage du « Barham », Winston CHURCHILL doit se résigner à arrêter l’opération. Les forces françaises libres se déroutent alors sur le GABON. LIBREVILLE, la capitale est prise le 9 novembre 1940.

de Défense de l’Empire (reconnu le 27 décembre par le gouvernement britannique), composé d’hommes qui synthétisent les plus hautes valeurs intellectuelles et morales de la Nation. C’est l’embryon d’une autorité politique assurant la continuité et la souveraineté de la FRANCE. Le 16 novembre 1940 le général DE GAULLE, par une déclaration organique, proclame l’illégalité et l’inconstitutionnalité du gouvernement de VICHY. Il affirme sa volonté de rassembler les forces françaises éparses dans le monde, sous une autorité centrale et provisoire dont il assume la « charge sacrée ».

Le 9 janvier 1941 le général DE GAULLE s’exprime en interprète et garant de la FRANCE dans le monde libre : « ... C’est en la FRANCE Libre que reposent le salut, l’honneur, l’âme de la FRANCE... Elle est devenue le symbole de la Résistance Nationale... ceux qui parlent au nom de la FRANCE ce sont les Français Libres. Et si réduit que soit leur nombre, si modeste que soient leurs personnes, ils se sentent revêtus de la dignité d’hommes en qui s’incarne l’avenir de la Patrie... » À partir de cette date, est publié un journal officiel de la FRANCE Libre, de présentation identique à celle du journal officiel de la République.

L’année 1941 voit les troupes françaises libres engagées un peu partout en AFRIQUE, à KEREN, MASSAOUA, KOUFRA. KOUFRA, première victoire de Philippe de HAUTECLOQUE (alias LECLERC) qui a reçu mission de pousser jusqu’à travers la LIBYE. KOUFRA, cette oasis italienne du FEZZAN, ou LECLERC fait serment de ne pas s’arrêter de combattre tant que STRASBOURG ne sera pas libéré !

Le 24 septembre 1941 le général DE GAULLE annonce à la BBC la création d’un Comité National Français. C’est un tournant dans l’histoire de la FRANCE Libre, car c’est l’amorce d’un gouvernement français en exil. Le Comité, présidé par le général DE GAULLE, comprend huit membres, nommés par lui et responsable devant lui. Dès lors le Comité National Français sera le seul représentant de la FRANCE et de l’Empire. Le 26 septembre 1941, l’ambassadeur d’Union Soviétique déclare que son gouvernement reconnaît le général DE GAULLE comme chef de tous les Français libres.

Le premier janvier 1942, la 1ère brigade de la FRANCE (1ère DFL) est enfin autorisée à être employée au combat en Libye, contre « l’Afrika Korps ». Elle relève une brigade sud-africaine, sur la position d’HALFAYA. Si les Britanniques ont reconquis la CYRENAÎQUE, ils ne peuvent empêcher que Erwin ROMMEL ne déclenche, le 2 février, sa contre-attaque foudroyante. La VIIIème armée britannique du maréchal Bernard MONTGOMERY, en retraite, réussit à se stabiliser sur la ligne GAZALA BIR HAKEIM.La première brigade française libre (1ère DFL), sous les ordres du général Pierre KOENIG, ou sert Paul PIETRI, au sein du premier régiment de fusiliers marins, reçoit l’ordre de s’installer à BIR HACHEIM, afin d’empêcher la progression allemande vers le delta du NIL. La nouvelle offensive allemande bouscule les forces de MONTGOMERY, mais ROMMEL ne peut progresser tant qu’il a la menace de BIR HACHEIM sur son flanc sud. Il décide de réduire la position.

Du 25 mai au 11 juin, les Français reçoivent de violents assauts, d’abord de la division italienne « Ariete », puis des forces allemandes commandées sur place par ROMMEL, en personne. Lorsque le 11 juin, les Français libres, à court de ravitaillement et de munitions, évacuent en combattant la position, ils ont bien rempli leur mission, au-delà de la durée qui leur était assignée. C’était la première fois, depuis 1940, que les Français étaient directement et seuls opposés aux Allemands. La victoire de de BIR HACHEIM a un immense retentissement. C’est la première victoire de la FRANCE Libre. « ... Oh ! Cœur battant d'émotion, sanglots d'orgueil, larmes de joie !... » dira Charles DE GAULLE.

Le 18 juin 1942 dix mille Français Libres, militaires et civils, sont réunis à « l’Albert Hall », à LONDRES, dont les quatre étages sont bondés, pour célébrer le deuxième anniversaire de l’appel du 18 juin. Le général DE GAULLE prend place à la tribune, derrière un immense drapeau tricolore frappé de la croix de Lorraine. Autour de lui se trouvent les membres du Comité National. Écoutons la voix du général DE GAULLE : « ... Homme par homme, morceau par morceau, la FRANCE Combattante est, assurément devenue solide et cohérente. Mais pour payer ce résultat, combien a-t-il fallu de pertes de chagrins, de déchirements ! La phase nouvelle nous l’abordons avec des moyens appréciables : 70 000 hommes sous les armes, des chefs de haute qualité, des territoires en plein effort, une résistance intérieure qui va croissant, un gouvernement obéi, une autorité connue, sinon reconnue dans le monde. Nul doute que la suite des événements doive faire se lever d’autres forces... ».

La FRANCE Libre a existé et s’est affirmée chaque jour davantage, surtout après la retentissante victoire de BIR HAKEIM. Deux ans après l’appel du 18 juin, le bilan est largement positif, mais la route est encore longue jusqu’à la victoire. Le 14 juillet 1942, la France Libre va devenir la France Combattante, regroupant en une même entité la FRANCE Libre et la Résistance Intérieure. De nouvelles forces vont se lever, mais une page se tourne, celle des premiers volontaires, guidés seulement par l’espérance et par la foi. Beaucoup reste à faire pour que l’œuvre de libération de la FRANCE soit achevée, le 8 mai 1945. De nombreux Français libres le paieront encore de leur vie, en prenant des risques inouïs.

Que reste-t-il aujourd’hui de la France libre ? Dix compagnons de la Libération sont encore vivants, dont mon ami Hubert GERMAIN qui par ma voix, nous reçoit aujourd’hui dans cette petite chapelle. Unis par l’esprit au général DE GAULLE, Grand Maître de l’Ordre, les Compagnons de la Libération ont constitué ce qu’il y a de plus sacré dans notre nation et l’œuvre de refondation nationale qu’ils ont accomplie, tout au long des années de la lutte qu’ils ont menée, est un patrimoine d’une valeur inestimable qu’ils nous ont transmis. Le premier Chancelier de l’Ordre fut l’amiral Georges THIERRY D’ARGENLIEU qui avait rejoint l’Angleterre le 24 juin 1940 à bord d’un bateau de pêche, la « Marie Georges ».

L’Ordre a comme emblème la croix de Lorraine, ce reliquaire qui contenait une parcelle de la vraie croix, était brodé sur la bannière des ducs d’ANJOU. Mille trente-huit croix de la libération seront attribuées jusqu’en 1946, à des individus, dont deux cent soixante et onze à titre posthume. En outre, dix-huit unités combattantes, dont le Premier régiment de fusiliers Marins, reçurent cet honneur et cinq villes françaises (NANTES, GRENOBLE, PARIS, VASSIEUX-EN-VERCORS et l’Ile de SEIN).

La liste des Compagnons de la Libération, par la volonté du libérateur de la patrie, a été déposée dans sa tombe à COLOMBEY-LES-DEUX-EGLISES, le 9 novembre 1990. Ils l’accompagnent dans son sommeil éternel, que veille à jamais la reconnaissance de la FRANCE.

Ecoutons André MALRAUX (alias colonel BERGER), chef emblématique de la brigade ALSACE-LORRAINE : « ... Un jour, le dernier des Compagnons de la Libération sera porté dans sa sépulture du Mont VALERIEN. Dans le silence, le dernier Compagnon retrouvera le premier Compagnon et, avant que l’éternelle histoire ne se mêle à l’éternel oubli, l’ombre étroite qui s’allongera lentement sur la FRANCE aura, encore une fois, la forme d’une Epée... »

 



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