Résistants, Personnalités liées à la Résistance

Résistants, Personnalités liées à la Résistance

Jean-Pierre SARTIN

Compagnon de la Libération le 9 septembre 1942

Par Olivier MATTHEY-DORET
Extrait de son livre "Les Compagnons de la Libération de la Région R2"
Avec son aimable autorisation.

Jean-Pierre SARTIN est né le 14 avril 1917 à Besançon dans le département du Doubs et il est le dernier d'une famille de 10 enfants. L'aîné de ses frères a été tué en 1918. Son père exerce la profession de conducteur de travaux dans le bâtiment.

En 1936, à 19 ans, il s'engage au 66ème Bataillon de Chars de Combat à Casablanca. Sa formation fait qu'il se retrouve à l'école des Chars de Versailles de novembre 1937 à avril 1938. Le 10 avril, il est nommé Aspirant. Sous-lieutenant le 10 octobre 1938, il est dans une section de chars, au 12ème Bataillon de Chars de Combat. Il y restera jusqu'en décembre 1939.

Dès janvier 1940, il est élève observateur à Dinard. A l'annonce de l'appel du 18juin 1940, il embarque le 20 juin sur le «Sobiesky» - navire polonais- à St-Jean-de-Luz pour arriver en Angleterre. Le 23 juin 1940, à Plymouth, il retrouve un de ses amis, en discutant de ses motivations de rejoindre la France Libre,

Jean-Pierre SARTIN lui dit refuser la défaite de la France et ne pas pouvoir vivre en vaincu dans Besançon occupé.

Le 1er août 1940, il est nommé Lieutenant et fait partie de la 1ère Division de la France Libre. Il est intégré dans la Compagnie de Chars de la Franc * Libre et embarque avec 1200 Français Libres en direction de l'Afrique. En septembre, il participe à l'opération de Dakar qui sera un échec pour le Général de Gaulle et la France Libre.

En octobre, avec ses Chars, Jean-Pierre SARTIN débarque à Douala puisque l'Afrique Equatoriale Française vient de se rallier aux thèses de la France Libre (à l'exception du Gabon qui fera l'objet d'une conversion de force en novembre). En mai 1941, il est transféré dans la 13ème Demi-brigade de la Légion Etrangère (unité Compagnon de la Libération en 1945), il prend part aux combats de Syrie pendant lesquels il est blessé le 16 juin 1941 à Djailet-Artouz. Il commande les canons anti-char.

Après s'être «retapé», il part poursuivre le combat. Il est présent aux opérations du désert de janvier 1942 à avril 1943 (Bir-Hackeim et El-Alamein -où il est blessé en novembre 1942-). En mai 1943, il prend part aux opérations de Tunisie (Djebel Gurie) et est à la tête de la 7ème Compagnie de la Légion Etrangère en remplacement du Capitaine Pierre Messmer (Compagnon de la Libération en 1941).

Il est blessé une troisième fois lors de la Campagne d'Italie (d'avril 1944 à août 1944). D'août 1944 à octobre 1944, il est en France et participe à la libération de son pays natal (il a débarqué à Cavalaire le 15 août) ; puis il est nommé de décembre 1944 à février 1945 à la 10ème Division d'Infanterie. Engagé dans les Vosges, Jean-Pierre SARTIN fait partie de l'armée d'occupation en Allemagne et y restera jusqu'en 1949.

De 1949 à 1957, il sert aux affaires indigènes, dans les oasis sahariennes (El Golea ; Laghouat) ; puis finira l'armée en servant au 3ème Bureau de l'Etat-Major à Lyon. Jean-Pierre SARTIN prend sa retraite militaire en 1961 ; il a le grade de Colonel. Sa vie professionnelle civile continue puisqu'il sera directeur de la société Calfeutrex à Lyon jusqu'au 31 mai 1972, date sa retraite civile. En 1980, Jean-Pierre SARTIN revient vivre à Besançon.

Jean-Pierre SARTIN est décédé le 15 février 1993.

La citation portant attribution de la Croix de la Libération de Jean-Pierre SARTIN est: «A fait, en deux mois, de sa section de 75 anti-char un instrument de combat remarquable. Commandant un détachement de canons anti-char, détaché en patrouille au nord de Bir-Hackeim a, pendant la période du 27 mai au 2 juin 1942, donné toute la mesure de son cran et de son audace, en harcelant constamment les éléments ennemis qui défilaient devant le champ de mines, contribuant à la destruction de 3 chars, 4 camions et infligeant des pertes en personnel sérieuses. Installé ensuite avec 2 pièces, en un point de la position de Bir-Hackeim, particulièrement exposé, a détruit 2 pièces de 77 et un mortier.

A maintes reprises, a fait l'admiration des légionnaires par son cou- rage et son sang-froid. A été blessé au cours de campagnes antérieures.»

Cette citation a été établie à Beyrouth et est signée par C. de Gaulle et par P. Legentilhomme (Compagnon de la Libération en 1942) et comporte l'attribution de la Croix de Guerre avec palme.

Par Olivier MATTHEY-DORET
Extrait de son livre "Les Compagnons de la Libération de la Région R2"
Avec son aimable autorisation.



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