Les Faits d'Armes, Ecrits, Récits

Les Faits d'Armes, Ecrits, Récits

Mouvement le Front National de Lutte pour la Libération et l'Indépendance de la France
15-12-2015

 L'Appel à la constitution du «Front National de Lutte pour la Libération et l'Indépendance de la France» ­tel est son nom complet - est daté du 15 mai 1941, mais les historiens s'accordent pour le situer quelques jours plus tard ; L'Humanité clandestine qui l'annonce, datée du 20 mai, en précise l'objectif et les contours : «Dans ce Front National de l'indépendance, ilyaplace pour tous les Français, sauf pour les capitulards et les traîtres au service de l'envahisseur (...). Pour que la France soit la France, ne devienne pas une colonie na­zie, l'unité de la Nation doit se faire. C'est à réaliser cette unité que le Parti communiste va s'employer de toutes ses forces».

L'attaque nazie contre l'URSS en juin 1941, levant nombre de préventions liées au Pacte germano-sovié­tique de l'été 1939 et à ses conséquences en France, qui ont conduit à l'isolement du Parti communiste et à son interdiction en septembre, va créer les conditions de ce rassemblement des forces qui s'engagent dans la Résistance ; c'est dans ce contexte qu'est publié en juillet 1941 le Manifeste du Front National, recueillant, le soutien de personnalités de diverses sensibilités.

L'appel s'appuie sur le développement des premiers réseaux de résistance, des premières actions de résis­tance à l'occupant ou (et) au régime pétainiste : mani­festation du 11 novembre à l'Etoile des étudiants et lycéens - dans la préparation de laquelle se trouvèrent associés les étudiants communistes et les premiers étu­diants gaullistes du groupe « Maintenir», multiplication des « Comités populaires» pour une part succédané des syndicats interdits... Dans les milieux intellectuels, la& initiatives de rapprochement entre communistes et non-communistes, menées par Georges Politzer, ont conduit à la publication en octobre 1940 de l'Université libre puis, en février 1941, à celle de la Pensée libre.

Fin 1941 et début 1942 se mettent en place de manière autonome des Comités du Front National dans divers milieux socioprofessionnels, parallèlement à ceux qui se structurent sur un plan local ou régional. Regrou­pée en un mouvement cohérent de la fin 1942 au début 1943, cette double structure- maillage qui se densifiera - de comités locaux de localités mais aussi d'usines, d'administrations, et comités par profession (médecins, juristes, artistes, intellectuels, étudiants, etc.), contribuera à faire du EN. le principal mouvement de Résistance présent dans les deux zones.

Présidé par Frédéric Joliot-Curie, le Front National, qui a pour secrétaire général Pierre Villon, qui le repré­sentera au sein du CNR, rassemblera des personnalités aussi diverses que le Révérend-père Philippe, le général Dassault, François Mauriac, Madeleine Braun, Jacques Bounin, Georges Bidault...



Accéder aux archives