Les Faits d'Armes, Ecrits, Récits

Les Faits d'Armes, Ecrits, Récits

La libération de Marseille par Francis AGOSTINI
14-11-2015

Par Francis AGOSTINI

Président du Comité de Coordination des associations d'Anciens

Combattants et Victimes de Guerre de Marseille et des Bouches-du-Rhône.

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AVERTISSEMENT

En rédigeant ce manuscrit, je n'ai pas eu l'intention de remplacer tout ce qui avait été déjà écrit sur la libération de Marseille. J'ai simplement voulu que l'historique de cet événement soit accessible à tous par le biais d'Internet et surtout que cela profite aux jeunes plus enclins à se porter sur le net qu'à acheter des livres, car les temps ont beaucoup changé et les choses évoluent beaucoup plus vite que l'on ne croit.

J'ai essayé en tant qu'ancien officier, natif de Marseille de replacer les combats qui en août 1944 ont amené à la libération de notre ville, dans un cadre beaucoup plus militaire en séparant autant que faire se peut les actions des uns et des autres. Ainsi le lecteur pourra mieux se rendre compte des sacrifices en vies humaines qui ont été consentis par cette année d'Afrique dont on parle de moins en moins, et pourtant c'est elle qui un beau matin du 15 août 1944, nous a apporté la liberté en débarquant de vive force sur le rivage provençal avec les troupes US.

Il est vrai que l'on parle beaucoup dans les écoles, les collèges, les lycées, de la Résistance, mais peut-on imaginer sur ce qu'il serait advenu de la Résistance sans les débarquements du 6 juin et du 15 août 1944 ? Faut-il parler ici du démantèlement des mouvements et des réseaux par les services de Sécurité allemands ? Des combats du plateau de Glières, du Vercors du Mont Mouchet ?

Non la résistance n'était pas encore de taille à affronter l'ennemi nazi. Certes elle a joué pleinement son rôle en ce concerne les opérations de renseignements, de harcèlements et de participation aux combats de la libération aux côtés des forces régulières soit US ou britanniques, soit françaises, mais ne lui demandons pas la lune

L'Armée B qui va libérer la Provence sous les ordres du général Jean de Lattre de Tassigny et du général de Monsabert pour Marseille va payer un lourd tribut en vies humaines

pour que la cité phocéenne soit libre un certain soir du 28 août 1944           

Il n'est pas question d'oublier bien sûr les soldats de l'ombre, mais ces derniers malgré leur courage et leur bonne volonté n'étaient pas en état lors des combats pour Marseille de tenir tête à la Wehrmacht, qui malgré ses revers tant sur le Front Russe qu'en Italie ou en Normandie était encore toute puissante tout comme d'ailleurs la Gestapo qui avait fait des ravages dans les rangs des résistants en juin et juillet 1944.

Cette Année B qui deviendra la 1° Armée Française Rhin et Danube, allait s'en rendre compte assez rapidement pendant la bataille des Vosges et en Alsace.

Les Marseillais et notamment les jeunes devraient de temps en temps lever les yeux en direction de certaines plaques de rue apposées, pour se rendre compte que des jeunes de leur âge, et surtout les résistants tués pendant les combats avaient pour la plupart moins de vingt ans. Le devoir de mémoire c'est surtout de ne pas oublier le passé ni le sacrifice de ces jeunes vies.

Lorsque l'on étudie de très près les détails connus de la bataille, car beaucoup de points n'ont jamais été éclaircis, l'on s'aperçoit aisément que cette bataille a été menée quartier par quartier, tout cela par le manque évident d'un commandement unique de la résistance démantelée par les arrestations des principaux chefs de la Résistance les mois précédents.

 

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