Actualité générale

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MARSEILLE_ 72 eme Anniversaire de l’évacuation et de la Déportation des populations des quartiers du Vieux Port et de l’Opéra
26-01-2015

  72 eme Anniversaire de l’évacuation et de la Déportation des populations des quartiers du Vieux Port et de l’Opéra

Comme chaque année depuis la fin de la Guerre, Marseille a commémoré le drame qu’elle a vécu lors de la destruction des quartiers du Vieux Port et des rafles du quartier de l’opéra ;

En effet, moins de deux mois après leur arrivée à Marseille, le 12 novembre 1942les Allemands, prennent prétexte des attentats organisés par la Résistance pour faire un exemple.

Ils décident de détruire le quartier nord du Vieux-Port, quartier historique de Marseille, qui à leurs yeux est une zone de Résistance, de crime, de vice, et de saleté.

Les SS sont chargés par HIMMLER d'être les maîtres d'œuvre de l'opération et Karl OBERG, leur chef en France, vient à Marseille le 13 janvier pour présenter le projet à René BOUSQUET, secrétaire général de la police de Vichy.

Mais avant de raser ce quartier il faut évacuer la population. Cela sera l’occasion d’un gigantesque contrôle d’identité.

Ce sont les forces de l'ordre françaises (12.000 policiers) qui devront assurer l'évacuation du quartier sous le contrôle du 10e Régiment de police SS du Colonel GRIESE.

C’est René BOUSQUET qui en collaborateur zélé proposa d’étendre ces opérations à toute la ville.

Dès le 21 Janvier le Vieux-Port est bouclé et 20 000 personnes ont deux heures pour préparer les bagages qu'ils sont autorisés à emporter

Les 22 et 23, 2500 personnes sont raflées autour du quartier de l'Opéra avec une brutalité inouïe, les gens emmenés dans la tenue dans laquelle ils étaient au moment où les policiers ont franchi la porte, sans bagage ni objet personnel;

Puis le dynamitage des maisons doit commença le 1er février 1943  et il durera jusqu'au 17 Février.

Près de 1 400 immeubles seront abattus.

La Mairie sera épargnée, des photos d’époque  la montrent trônant  seule au milieu d’un champ de ruines.

Ce n’est pas la mairie que l’on aperçoit au milieu des ruines, mais cela donne une idée de la destruction du quartier.

Parmi les 6 000 personnes arrêtés, 782 juifs,seront dirigés vers les camps d'extermination de SOBIBOR et AUSCHWITZ, le reste des raflés ira vers ORIANENBURG-SACHENHAUSEN, d’où bien peu reviendrons, marqués à vie.

Le CAR des Bouches du Rhône était bien sur représenté lors de ces cérémonies par Me Raymond ALEXANDER qui après avoir rappelé de la partie historique de ce drame évoqua des souvenirs personnels touchant à sa famille dans les termes suivants :

«  Parmi elles, je ne peux m’empêcher de penser à une famille réveillée brutalement à l’aube du 23 par des policiers frappant à la porte de leur petit appartement Quai du Canal juste au-dessus de leur magasin de fourniture maritime.

Vous savez, Cours Jean BALLARD, là où il y a aujourd’hui la RATVM.

Agressée au saut du lit, elle fut obligée de partir dans le froid de l’hiver sans même pouvoir se vêtir et sans le moindre bagage.

Je les vois transis et cherchant la chaleur parmi ces milliers de personnes effrayées, ne sachant pas pourquoi elles étaient là et ignorant le sort qui leur serait réservé.

Je les vois entassés dans ces wagons à bestiaux en respirant l’odeur fétide de l’angoisse mêlée à celle des excréments et des morts.

·       Combien de temps dura ce voyage ? Je ne sais.

·       Quelle fut leur destination ? Je ne sais.

·       Quelles furent leurs souffrances ? Je ne peux même pas l’imaginer.

·       Ou sont allés Jules et Valentine ALEXANDER ? Je ne le sais pas.

Mais ce que je sais, c’est qu’ils ne revinrent pas. »

Après les interventions eurent lieux les dépôts de gerbes.

Raymond ALEXANDER

Président du CAR des Bouches du Rhône.



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