Résistants, Personnalités liées à la Résistance

Résistants, Personnalités liées à la Résistance

Né le 3 mars 1921 à Istanbul (Turquie) Décédé à Marseille le 30 juillet 2008.

Résidant au HAVRE à la déclaration de guerre, il s'engage pour la durée de celle-ci. Il quitte Le Havre, se retrouve à Morlaix puis à Brest, où il cherche à rejoindre l'Angleterre.

Les troupes ennemies arrivant à ce moment-là, il s'évade et se rend à bicyclette au Havre.

Début de 1941, il fait partie du groupe de résistance ANDREANI dont la mission était de faire évader des prisonniers français cantonnés au Havre vers Paris.

A la suite de son action, il est contraint de quitter Le Havre et s'installe à Marseille en janvier 1942. Après avoir accompli le « Chantier de Jeunesse », il rejoint la Corse en novembre de la même année et intègre le réseau R2/Corse avec M. PANICALI, du 1er février 1943 au 10 septembre 1943, en compagnie de Joseph ROCCA SERRA qui deviendra, par la suite, son radio.

Arrêté par la police italienne le 15 juin 1943 à Bonifacio (Corse), il est incarcéré à la Citadelle et libéré après deux mois de détention.

Participe à la libération de l'île et, notamment, à la bataille de LEVI. Pris dans une embuscade, il sauve d'une mort certaine deux résistants, les frères GRIMAUD et Jérôme FILIPPI.

A la libération de la Corse, il rejoint Alger, s'engage dans l'armée française et est détaché à l'O.S.S. (Office Stratégic Service) qui cherchait des volontaires pour être parachutés en France. A l'issue d'un stage de trois mois, il est nommé Chef de Mission, n'ayant pas pu être parachuté à cause d'un vent violent, ils embarquent avec Dominique BORGHI sur une vedette italienne conduite par un officier anglais qui, depuis Bastia, les conduit sur la côte varoise, près de Ramatuelle, à la pointe du Capion au Cap Pinet. Ils débarquent le 28 décembre 1943 à quelques mètres de l'ennemi.

Sa première mission était de créer un réseau implanté de Monte-Carlo au Vaucluse, en passant par Salon-de-Provence, à cause de la base aérienne, et surtout fournir des renseignements et confirmer les dispositifs militaires mis en place par l'ennemi. Il créa aussitôt un réseau et grâce à des collaborateurs très actifs, il a pu mettre en place une équipe qui a pu lui fournir très rapidement les renseignements qu'il souhaitait. Sa mission terminée, il rejoint Alger via l'Espagne.

Après un accrochage avec les Allemands, il se constitue prisonnier des Espagnols à Llivia (enclave espagnole), avec BORGHI et un ingénieur de Sud-Aviation, du nom de CHANTESAIS, qu'il avait pour mission de ramener à Alger.

Transférés à Puigcerda par les carabiniers espagnols dans une camionnette, cachés entre les sacs de pommes de terre par la route internationale à cause d'un contrôle allemand, ils ont été pris en charge par la police. Sachant qu'ils seraient entièrement déshabillés pour une fouille complète, il avait pris soin auparavant de souiller son slip et y introduire dans la ceinture élastique les microfilms. Ce stratagème a porté ses fruits puisque les policiers espagnols, en voyant son slip, écoeurés, lui ont ordonné de se rhabiller. Il a pu ainsi sauver les documents d'une importance stratégique.

Détenu à la prison de Puigcerda, il réussit à convaincre son geôlier de transmettre au Consulat Américain de Barcelone les microfilms qu'il détenait. Le geôlier a lui-même, à son tour, convaincu un de ses amis agriculteur qui se rendait tous les mercredis à Barcelone pour transporter des légumes et de cacher dans un de ses cageots les documents qu'il avait pu soustraire de son slip. Les policiers espagnols de garde devant le Consulat Américain l'ont laissé passer pensant qu'il leur délivrait les légumes de la semaine. Pour permettre à l'agriculteur de se faire connaître, il lui confia une bague de reconnaissance qu'Alger lui avait remise, ce qui lui a permis de remettre les documents et de faire connaître ma détention en Espagne. Au retour de cet agriculteur, il est venu me confirmer que sa mission était accomplie et qu'il avait été particulièrement récompensé.

Après une détention dans les prisons de Puigcerdá, Barcelone, Saragosse et enfin au camp de Miranda-Del-Ebro, grâce à la complicité du Consulat Américain qui avait été informé de son incarcération par l'agriculteur, il parvient au début du mois de mars 1944 à se faire libérer.

Il rejoint par avion spécial Alger par Gibraltar, via Casablanca. Arrivé dans les locaux de l'OSS où il fut chaleureusement félicité, il a eu l'agréable surprise de voir tous ses documents agrandis, tapisser les murs d'une pièce.

J'ai appris par la suite que ma tête avait été mise à prix ainsi que celle de BORGHI. Malgré cela, compte tenu de l'urgence, il lui a été demandé de revenir sur la France, accompagné de son ami ROCCA SERRA qui avait passé avec succès le stage radio.

Il doit être parachuté pour une deuxième mission en France le 24 mai 1944, en sa qualité de Chef de Réseau.

Après trois tentatives de parachutage, la première annulée à cause du mistral, la deuxième à cause du sabotage de l'avion au décollage, puis la troisième tentative, en survolant Lyon, deux moteurs sur quatre ont été touchés par les tirs de la DCA nous a contraints d'atterrir en catastrophe à Bastia. La quatrième tentative fut la bonne !

Parachutés au « Vallon de l'Homme Mort » près de la Bouilladisse (Bouches du Rhône), ils arrivent à Belcodène et se cachent dans le cabanon appartenant à ROCCA SERRA. Lors de leurs parachutages, un container sur deux avait été perdu et trouvé par les gendarmes français qui l'ont remis à la police allemande, ce qui a provoqué un ratissage de toute la région.

Après confirmation de ce message d'Alger, un rendez-vous a été pris le 12 juin 1944 à 18 heures au bar Berlioz (rue Berlioz) à Marseille où Marc arriva avec un dénommé PAVIA. Quelques minutes après, on fit entrer dans sa cellule un prêtre, l'Abbé CHOQUET. Grâce à l'initiative de ce dernier, il réussit une spectaculaire évasion du septième étage de la Gestapo considérée comme « mission impossible ».

Après trois enquêtes, il fut immédiatement décoré de la Légion d'Honneur. Cette évasion a permis de dénoncer aux services d'Alger la trahison de Marc et d'arrêter, à la libération, dix complices de PAVIA travaillant pour la Gestapo, dont plusieurs, y compris PAVIA, furent condamnés à mort.

Le réseau « FYR » qu'il a constitué était composé de 144 membres, et partagé en trois groupes : FRASCATI-YVES-RIAND.

A l'occasion d'une cérémonie à Nice célébrant le 50ème anniversaire du Débarquement en Provence, Bill CLINTON alors Président des Etats-Unis lui fit remettre une lettre de félicitations par le Général Américain QUINN, Adjoint du Général PATCH, en présence de son Chef, le Colonel HYDE, Chef de l'OSS, en reconnaissance des renseignements fournis à l'époque, qui avaient permis aux troupes alliées de modifier leur dispositif de débarquement.

Bernard BERMOND prend une part de plus en plus active dans la vie municipale (Adjont au Maire pendant 24 ans), il a été également Conseiller Régional, tout en gardant son action au sein du monde combattant.

Elu Président au sein de la Section Départementale des FORCES FRANCAISES COMBATTANTES en 1961, constamment réélu depuis, il est, avec son équipe, à l'origine de l'édification du Mémorial de Jean MOULIN à Salon-de-Provence. Président du Comité du Mémorial en 1964, il mène ce projet à son terme, fort de l'amitié et du soutien inconditionnel que lui apporte Laure MOULIN, la soeur du héros.

De même, ce grand projet bénéficie d'une caution morale sans précédent puisque le Général de GAULLE accepte, fait unique, la présidence d'Honneur du Comité et lui accorde son Haut-Patronnage.

Le 28 septembre 1969, en présence des plus hautes autorités civiles et militaires françaises et étrangères, Jacques CHABAN-DELMAS, alors Premier Ministre, inaugure officiellement le Mémorial Jean MOULIN, considéré à juste titre comme le plus beau de tous les monuments érigés à la mémoire du courageux Préfet de Chartres, délégué du Chef de la France Libre, chargé de l'unification de toute la Résistance Française, qui fut le premier Président du Conseil National de la Résistance.

Distinctions :

- Commandeur de la Légion d'Honneur
- Commandeur de L'Ordre National du Mérite
- Croix de Guerre à l'ordre de l'Armée
- Médaille de la Résistance avec rosette
- Médaille des Evadés avec Croix de Guerre
- Croix du Combattant Volontaire.
 



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