Jean-Louis Crémieux-Brilhac
Prisonniers de la liberté
L'odyssée des 218 évadés par l' U. R. S. S. 1940-1941
Ce sont les aventures et les mésaventures des deux cent dix-huit militaires français qui, prisonniers de guerre en Allemagne en juin 1940, s'en évadèrent vers l'U.R.S.S. que nous raconte ici l'un des derniers survivants, Jean-Louis Crémieux-Brilhac.
Un épisode minime, mais singulier de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. Singulier par le choix de l'Union soviétique pour destination, même momentanée, et par le petit nombre de ceux qui le firent. Singulier par l'expérience qu'ils eurent de l'U.R.S.S. où ils ne connurent pas un jour de liberté quand ils croyaient avoir échappé à la captivité. Singulier par les formidables performances d'énergie, d'endurance individuelle ou d'astuce de certaines évasions, puis par les péripéties d'une équipée collective qui faillit plus d'une fois lui être fatale. Singulier par la reconstitution d'une communauté française au coeur de la Russie profonde, en proie à une extraordinaire confusion d'illusions et de divisions, mais acharnée dans l'insoumission. Singulier par le destin des trente-deux sympathisants qui se mirent au service de l'Union soviétique. Singulier, enfin, par le cheminement qui, en l'espace d'un an, transforma un groupe de Français comme les autres, désireux, pour la plupart, de rentrer au pays, en une cohorte de volontaires convaincus d'une mission et dont, pour certains, les hauts faits ou le sacrifice finirent par s'inscrire au livre d'or de la France Libre.
Tranches de vie, rapportées par un témoin qui s'en fait le véritable historien, confrontant ses souvenirs aux documents redécouverts ou enfin accessibles, comblant les lacunes du récit collectif, plus ou moins complaisant, qui en avait été divulgué.