« QU’IL FUT LONG LE CHEMIN »
Le livre s’ouvre par une préface de Jacques Dauer, président de l’Académie du Gaullisme. La conclusion est de la main de Raymond Aubrac, Commissaire Honoraire de la République.
Mai 1940! Après un exode de trois jours, Maurice Van de Kerckhove rentre à Roubaix et aide spontanément autour de lui. Au service de M. Gondarlier, les hommes sont chargés de remettre en marche la fabrication du pain, opération complexe qui, outre les matières premières, nécessite eau, charbon, gaz, huile…
Contacté par un petit groupe, Maurice Van de Kerckhove distribue des journaux clandestins, puis intègre le 2e Bureau. Outre les missions de renseignements, il travaille avec une filière d'évasion jusqu'aux premières arrestations.
Menacé lui aussi, il est contraint de quitter la région. Arrivé en zone libre mi-décembre 1941, un an plus tard il décide de rejoindre Londres via l'Espagne. Arrêté, il connaît les prisons espagnoles. Libéré, il embarque le 19 août 1943 pour l'Afrique du Nord. Le 21 janvier 1944, il arrive en Angleterre et, le 29 février, est inscrit au B.C.R.A.
Institutrice, Madeleine Guillemant-Sintive a assisté au massacre perpétré à Oignies par l'armée allemande le 28 mai 1940. A Mazingarbe, elle est parmi les isolés qui aident les prisonniers à s'évader des colonnes en marche pour l'Allemagne.
Cet embryon va constituer les bases solides d'une filière d'évasion sur le secteur Béthune-Arras. Madeleine Sintive remplit des missions de renseignements pour Jules Andrieux. Mais le 14 février 1941, c'est l'arrestation et la prison. Condamnée à trois ans de travaux forcés, le 30 août 1941, son convoi est en route vers l'Allemagne quand il retourne à la prison de Loos. Libérée pour raisons de santé en décembre 1942, elle reprend le combat jusqu'à la Libération.
En 1940 à Béthune, Sylvette Leleu gère le garage de son mari, aviateur disparu en mission en Allemagne. Elle fait les mêmes actions que Madeleine Sintive et crée une filière d'évasion. Elle porte des renseignements recueillis à Paris et entre dans le réseau du "Musée de l'Homme".
En avril 1941, Sylvette est arrêtée et emmenée à Paris. Pendant ses séjours dans les prisons, elle subit des interrogatoires musclés. Le 17 février 1942, à l'issue du procès des membres du réseau, elle est condamnée à la déportation. Après un séjour dans divers camps, elle aboutit à Mathausen qu'elle quitte le 23 avril 1945 lors d'un échange contre des prisonnières allemandes. Passée par la Suisse, elle retrouve la France le 30 avril.
Contacté par Henri Dewispelaere fin mai 1943 à Berlancourt-le-Cauroy, Ernest Vicogne adhère à Sylvestre-Farmer (connu aussi sous le nom "W.O."), un réseau franco-britannique du S.O.E. Section F du Capitaine Michaël Trotobas dit « capitaine Michel ».
Les terrains de parachutage validés dans le secteur d'Arras, il participe aux réceptions. Mais, dans la nuit du 27 novembre 1943, des arrestations viennent démanteler le secteur. Quelques hommes échappent miraculeusement à la rafle. Le 14 décembre, les Allemands reviennent et arrêtent Ernest. Le 4 mai 1944, Ernest Vicogne est déporté en Allemagne. Il décède à Gross Rosen le 8 février 1945.
Ce sont les parcours courageux de ces femmes et hommes, peu ou mal connus, qui sont racontés dans ces pages. Cette part de leur vie appartient à l'Histoire de France.
(Paru en mars 2010 – format 18 x 25 cm – Prix : 18 €)
L'Auteur Danièle Lheureux est née en 1943. est une historienne autodidacte. Reprenant des études en 1985, elle se prend de passion pour l’Histoire de la Seconde Guerre Mondiale, en particulier pour la Résistance. Malgré les efforts des historiens, de nombreuses pages restent encore à écrire sur le sujet, parmi elles celles concernant les réseaux « Action-Buckmaster » en France. Longtemps ignorés par la recherche officielle à cause de leur origine franco-britannique, ces femmes et ces hommes ont largement contribué au combat clandestin qui a conduit à la défaite de l’occupant et à la Libération de notre pays. Le parcours du capitaine Trotobas montre la détermination et l’obstination qui ont animé ces combattants.
Contact par messagerie lheureux.daniele@neuf.fr