© Ivan BELTRAMI, Juste des Nations
Extrait de l'ouvrage "Mémoire d'un Juste"
Avec son aimable autorisation
Le lundi 21 août à 16 heures, je reçus l’ordre de notre chef de groupe Adrien d’aller à la gendarmerie du PRADO, d’accord avec cette dernière, pour récupérer des armes. Au moment où, avec la voiture, nous récupérions les armes, des mousquetons de cavalerie, un camion allemand passa à vive allure, les F.F.I. ripostèrent.
Munis de nos armes et munitions, nous nous couchâmes derrière les platanes, rejoints par d’autres F.F.I., ce qui totalisait environ 35 à 40 hommes. Deux camions allemands passèrent encore à vive allure, accueillis par un feu nourri. Arrive alors un détachement allemand à bicyclettes ; ils furent pris pour cible et eurent plusieurs hommes touchés, les survivants allèrent se réfugier dans le garage MATTEI.
J’avais à côté de moi un garçon que nous avions recruté quelque temps auparavant, mince pour ne pas dire maigre, des lunettes ; je me demandais quelle pouvait être la valeur de ce combattant quand un soldat Allemand, quittant l’abri d’un arbre, voulut se réfugier dans le garage MATTEI ; avant même que nous ayons réagi, il avait tiré presque sans viser et atteint l‘allemand qui s’effondra. Il devait renouveler ce tir par la suite. Devant mon étonnement, il m’expliqua qu’il avait été champion de tir du groupe d’Armées de l’Est, en février 1940.
Notre intention était alors de donner l’assaut du garage MATTEI, donnant à l’arrière, sur le chemin du Rouet. C’est alors qu’arrivèrent deux camions allemands qui furent arrêtés avant le boulevard Périer, à la hauteur de la rue Daumier. Ils étaient assaillis de trois côtés par ceux qui étaient dans les murettes du garage MATTEI, nous autres derrière les platanes du PRADO et enfin, les occupants d’une voiture CITROEN, avec les insignes F.T.P. qui passaient et repassaient à vive allure en mitraillant les Allemands. Comment n’ont-ils pas été atteints ! Ce fut un miracle !
Mais les Allemands, qui avaient réussi à sortir des camions, s’étaient eux aussi réfugiés derrière les arbres et nous tiraient dessus. C’est alors qu’arrivèrent en trombe, sirènes sonnantes, deux ambulances de la Croix Rouge. Nous cessâmes de tirer, les Allemands firent de même et nous vîmes descendre quatre jeunes femmes qui se mirent à ramasser les blessés F.F.I. et allemands avec un calme et un sang-froid dignes d’admiration. C’est cela le véritable courage, un acte dangereux accompli avec maîtrise et sang-froid. Dès qu’elles eurent fait demi-tour avec leurs ambulances, le combat reprit mais dut cesser car la nuit vint, une nuit noire où l’on ne distinguait rien. Les Allemands en profitèrent pour se retirer.
Mais dans l’éventualité de leur retour, des F.F.I. restèrent dans le garage MATTEI et nous gagnâmes la crypte de l’église du Sacré-cœur, qui n’était pas terminée, pour parer à toute éventualité. Quand nous pénétrâmes dans la crypte, éclairée vaguement par des lampes de poche et des bougies, j’entendis gémir.
Je découvris, au milieu des F.F.I., un jeune soldat allemand blessé. Je m’approchai et m’aperçus qu’il avait reçu une balle dans la région pubienne et, dès que l’on enlevait un pansement compressif de fortune, du sang perlait, mélangé à l’urine. Je ne pouvais rien pour lui. Alors, toute ma haine s’évanouit à la vue de ce pauvre gosse qui souffrait et était en train de mourir.
N’y tenant plus, je dis :
- < Je vais chercher de la morphine chez mon père qui est médecin et qui habite à côté ».
- « Tu restes ici tu ne vas pas te faire descendre pour un salopard, dis-toi bien qu’il n‘aurait pas hésité à faire partie du peloton d’exécution pour te fusiller ».
Je dus m’incliner, la mort dans l’âme.
À l’orée du jour, constatant que les Allemands avaient abandonné le terrain, je gagnai notre P.C. qui était situé rue Antoine Maille, près du boulevard Baille, chez les frères ABBO.
Là, tous les hommes, quarante environ, furent équipés, tous munis d’un casque Adrian noir sur lequel était peinte une croix de Lorraine, d’un mousqueton de cavalerie ou d’une mitraillette Sten, de grenades allemandes, deux F.M., quatre voitures et six motocyclettes.
Adrien me confia douze hommes et comme je parlais parfaitement l’Espagnol, il me confia quatre Espagnols qui avaient participé en 1934 à la révolte des Asturies, on les nommait les “dynamiteurs asturiens”. C’étaient des garçons qui avaient beaucoup souffert et avaient un mépris total du danger.
Je peux dire que ce sont eux qui me procurèrent la plus grande peur de ma vie.
Nous prenions nos repas au P.C. et comme nous avions intercepté une voiture allemande qui contenait des cigares, ils les fumaient. Mais ceci n’aurait eu aucune conséquence s’ils ne portaient pas des tayoles dans lesquelles étaient plantées des cartouches de dynamite dont la mèche pendait hors de la tayolle, avec la cendre du cigare qui tombait à proximité de la mèche.
Devant ma réaction violente, en présence d’une telle inconscience, ils me traitèrent de “Cobarde”, traduisez froussard.
Mais par la suite, ils me conservèrent toute leur estime.
Le mardi, on nous prévient au P.C. que les patriotes qui avaient occupé la Préfecture la veille étaient attaqués par les Allemands. Rapidement, nous nous portâmes à leur secours, en descendant la rue Edmond Rostand, nous protégeant de chaque côté de celle-ci dans les encoignures de portes, ne voulant pas servir de cibles à des tireurs éventuels.
N’entendant pas tirer, Adrien, suivi de deux hommes, décida de partir en éclaireur. Il nous demanda de ne pas bouger. C’est ce que nous fîmes en ordonnant aux habitants de laisser les portes ouvertes.
Brusquement, à la Préfecture, débouche un camion blindé venant probablement du Cours Pierre Puget. Il fut reçu par un feu nourri, il s’engagea pour remonter dans la rue Edmond Rostand à vive allure. Tous les membres du groupe Adrien entrent dans les maisons et referment les portes. Au moment où je me retourne pour entrer à mon tour, le ou les occupants de la maison me referment la porte au nez. Je me jetai alors dans l’encoignure inférieure et au moment du passage du camion à ma hauteur, je fais de même dans l’encoignure inverse.
J’eus le temps, en un éclair, d’apercevoir un soldat Allemand qui me regardait. Si le camion s’était arrêté, j’étais un homme mort… Heureusement, il avait d’autres chats à fouetter et il poursuivit sa route à grande vitesse. Fou de colère, j’essayai de défoncer la porte, devant la lâcheté, la panique de ces gens qui n’avaient pas hésité à me sacrifier pour leur sécurité.
Mais mes camarades m’entraînèrent, nous avions reçu l’ordre d’occuper le central téléphonique Dragon que les Allemands venaient d’abandonner. Je ne tardais pas à m’apercevoir que ce renseignement était faux. Je m’avançais donc à la tête de mon groupe, rue Paradis, je longeais l’église Saint Joseph en toute tranquillité et en pénétrant dans la rue Dragon, aux fenêtres du premier immeuble, en un éclair, j’aperçois des soldats Allemands. Faisant demi-tour, je me jetais à plat ventre sur les marches de l’église Saint Joseph, non sans avoir entrevu un objet volant passer au-dessus de ma tête. Je restais allongé pendant plusieurs secondes, protégé par un pilier de l’église.
C’est un de mes hommes qui me releva et me désigna l’objet, c’était une grenade allemande à manche. Elle n’avait pas éclaté.
Dans les grenades allemandes, un cordonnet était situé dans le manche et il suffisait de tirer le cordonnet pour l’amorcer afin qu’elle éclate.
Ce garçon qui s’y connaissait au point de vue armes démonta la grenade, sortit le cordonnet, me le tendit et me dit :
Je jugeais immédiatement la situation, il nous était impossible, avec l’armement que nous avions, de donner l’assaut au central téléphonique sans essuyer de grosses pertes. Je décidais de nous replier sur notre P.C. rue Antoine Maille.
Deux émotions aussi fortes m’avaient anéanti, c’est dans un état presque second que je regagnais notre P.C. En arrivant Place Castellane, nous avons constaté que des combats très durs s’étaient déroulés, principalement dans la pharmacie du boulevard Baille, et que les pertes étaient élevées, autant du côté des F.F.I. que des Allemands, mais je ne peux parler de ce combat, n’y ayant pas assisté.
Le jeudi 24 août 1944, nous avions à notre disposition un camion, je reçus l’ordre de faire jonction avec les éléments de la 1re Armée Française qui avait libéré Aubagne. On installe un F.M. sur le toit du camion et avec douze hommes, nous prenons la route d’Aubagne. Nous traversons la Capelette, Pont de Vivaux puis Saint-Loup, sans rencontrer âme qui vive. Puis, à Saint-Marcel, nous rencontrons un détachement précurseur de la 1re Armée, composé d’une jeep et d’un half-track chenillé, armé d’une mitrailleuse de 12.7.
Après les congratulations d’usage, nous proposons au Lieutenant qui commandait le groupe de le précéder pour le conduire jusqu’à Marseille. Il refusa, stipulant que c’est à lui à passer en premier. Nous lui assurons que la voie est libre car nous venons d’arriver sans encombre. Nous les-suivons donc.
Soudain, à Saint-Loup, dans un virage, à la hauteur du cinéma, une canonnade ! J’eus le temps d’entrevoir la jeep et le half-track qui brûlaient et un obus traçant qui vint frôler l’arrière de notre camion. Comme nous n’avions pas abordé le virage, le chauffeur avec sang-froid, jeta son camion sur la gauche dans un petit chemin, et nous avons eu le temps d’apercevoir un canon anti-tank allemand... Nous descendons du camion et décidons de prendre ce canon à revers en passant par les maisons qui bordaient la route. Comment ce canon se trouvait-il là alors qu’une demi-heure avant, la route était libre ?
Nous avisons une maison qui semblait faire l’affaire, personne ne répond. Nous décidons alors d’enfoncer la porte, mais un homme qui était là nous dit que les propriétaires étaient dans une cave en face. J’envoie deux hommes qui reviennent en me disant que les propriétaires refusaient de donner la clé. Nous enfonçons la porte.
Pendant ce temps, très en colère, j’arrive dans la cave et dit :
Une femme affolée me répond :
- « C’est moi Monsieur, mais ne nous faites pas de mal »
et au moment où je remonte l’escalier de la cave, j’entends une voix qui dit :
Il est vrai que nous nous battions depuis quatre jours sans presque dormir, sans nous laver et que nous avions sur le visage un véritable masque de sueur, de poussière et de poudre.
La maison se trouvait être dans une position idéale et par un soupirail, on pouvait prendre une portion de la rue où se trouvait le canon en enfilade. Mais la nuit était noire, à peine éclairée au début par le half-track et la jeep qui brûlait pouvait favoriser le départ des Allemands. Chaque fois qu’un mouvement suspect se manifestait, une rafale de fusil-mitrailleur, bien camouflé, retentissait, rendant le moindre déplacement impossible.
Au matin, protégés en nous infiltrant par les jardins, nous encerclâmes le canon. Les Allemands se rendirent. Mais non loin de là, étaient le half-track et la jeep calcinés, ainsi que le cadavre du Lieutenant et de ses hommes.
Nous pûmes ainsi retourner à notre P.C. avec nos prisonniers que nous remîmes par la suite aux soldats de la 1re armée.
Mais auparavant, nous nous arrêtâmes à l’hôpital de la Conception pour laisser deux de nos hommes blessés, fort heureusement peu gravement. J’accompagnais l’un d’eux allongé sur un brancard, quand dans la galerie qui menait au service De Vernejoul, je rencontre un patron dont je tairai le nom et qui m’interpella :
- Beltrami ! Vous êtes fou, votre mitraillette
- Quoi ma mitraillette ? En effet, j’avais encore ma mitraillette à la main.
- Vous ne vous rendez pas compte, bien que les combats soient à peu près terminés, il peut y avoir des Allemands dans le coin et vous êtes en train d’enfreindre la convention de Genève.
Il prit un ton plus conciliant :
Et il fit mettre un champ opératoire sur ma mitraillette. C’était à la fois risible et ridicule.
Il y en a un qui, malgré, quatre ans de guerre, avec des sauvages n’avaient encore rien compris.
Peu de temps après, une nouvelle mission nous est confié. Partant du PRADO, nous devons seconder les Tabors, qui remontent le boulevard Perier pour prendre d’assaut la Villa Mon Rêve, en haut du Boulevard Perler, qui est défendue par une pièce d’artillerie qui prend tout le boulevard en enfilade.
Nous progressons derrière les Tabors et au même moment, des Tanks débouchent de la rue Paradis, s’arrêtent un instant, puis tirent un obus et repartent : ce sont des Tanks Sherman équipés d’un canon de 75.
Au moment où nous arrivons à la hauteur du lycée Perier, le canon allemand .cesse de tirer.
À ce moment, un capitaine des Tabors s’approche de moi, nous remercie de notre aide, nous félicite sur notre tenue et notre armement et nous demande de nous emparer d’un collège sur le PRADO où des Allemands se tiennent encore. Nous comprenons qu’il s’agit du Pensionnat Cluny, où des Allemands ont déjà été tués, lors du bombardement américain du 27 mai.
En nous camouflant derrière les arbres, nous arrivons à hauteur du pensionnat et en pénétrant par le grand portail, nous donnons l’assaut pour constater que le pensionnat est vide de tout occupant.
Je ne pense pas que le capitaine ait fait cela pour se débarrasser de nous, ce renseignement étant aussi faux que celui qui prétendait que le central téléphonique Dragon était évacué par les Allemands, et qui a failli me coûter la vie. Vers le 27 ou 28 août, je reçus à notre P.C. un coup de téléphone de mon père (cela semble invraisemblable, mais le téléphone fonctionnait).
Il venait d’avoir une communication téléphonique avec son vieil ami le Docteur Piolenc affolé, des individus débraillés étaient venus arrêter son fils sans mandat. Heureusement, ce dernier qui était pour moi un ami, n’était pas là.
Raymond venait d’arriver et il ne savait que faire. Heureusement il habitait avec ses parents non loin du cours Lieutaud. Je lui conseille de n’ouvrir sa porte à personne et d’attendre ma venue, il reconnaîtrait ma voix. Je prends trois de mes Espagnols et nous arrivons chez lui en voiture ; nous sonnons, il reconnaît ma voix, ouvre, nous le faisons monter dans la voiture et arrivons au P.C. J’étais inquiet car les règlements de compte avaient commencé, un industriel Marseillais avait été fusillé au Rouet avec son fils sans autre forme de procès. J’interrogeais Raymond sur son passé, plus âgé que moi, il avait une belle conduite pendant la guerre et après l’Armistice, il avait comme des Français abusés, adhéré à la Légion des Combattants créée par Pétain, auréolé du titre de vainqueur de Verdun, mais rien d’autre.
Il n’y avait pas deux heures que nous étions arrivés que nous vîmes apparaître quatre voyous débraillés, armés de pistolets qui exigèrent qu’on leur livre Piolenc.
Je leur demandais à quel titre.
- Au nom du Comité de Libération de Menpenti.
-Vous avez un ordre signé ?
-Non.
- Alors nous ne pouvons vous le livrer.
Un voyou commence à menacer.
- Si vous ne le livrez pas de plein gré, on le prendra de force.
Immédiatement ils sont entourés par nos hommes, mes Espagnols commencent à armer leurs mitraillettes.
Voyant cela, leur chef voulant faire une retraite honorable, nous dit :
- C’est bon, nous reviendrons en force.
Affirmation démentie par son regard sur le nombre d’hommes déterminés et munis d’un armement important.
Inutile de dire qu’ils ne sont jamais revenus. Mais ceci est encore une preuve que le magnifique élan de la Résistance a été trahi par ces sordides règlements de compte qui n’avaient rien à voir avec la collaboration.
Raymond PIOLENC fut accompagné par nous chez des amis et par la suite ne fut jamais inquiété.
Les combats sont terminés et le Général de Lattre de Tassigny qui est venu rejoindre le général de MONTSABERT, le Libérateur de Marseille, décide que pour fêter cette libération, aura lieu une grande revue à laquelle les unités de la Première Armée qui ont libéré Marseille, vont défiler, suivis par les F.F.I.
Dès 9 heures du matin, on nous fait mettre en rang devant la Mairie, car nous devons défiler sur le Vieux Port, devant les personnalités, avec à leur tête le Général de TASSIGNY.
Les heures passent 9h, 10h, 11h, le soleil commence à taper dur, mon casque est brûlant. Heureusement, les bistrots du port nous ravitaillent en eau.
Enfin, à midi et demi, l’ordre nous est donné de faire mouvement Nous défilons dans les premiers et nous faisons une très bonne impression, non seulement aux autorités, mais encore au public, et malgré les applaudissements nous entendons les réflexions :
Contrastant, avec le négligé et le manque de tenue de nos suivants.
Puis ce furent les adieux à notre P.C., où Madame ABBO nous avait préparé un petit repas d’adieu, et c’est le cœur gros que nous nous sommes quittés, tant de choses, tant de dangers nous avaient réunis.
Une voiture me déposa devant chez moi, au Rond- Point du PRADO, et je me trouvais en présence d’un colonel, que je saluais et me présentai, comme on me l’avait appris à la P.M.S.
Il commença à m’interroger sur l’activité de mon groupe, sur mon activité pendant la résistance, sur l’arrestation de mon frère et quand il apprit que j’avais été l’agent de liaison du Général Schmitt dans l’Armée secrète, il me dit :
Il faut dire que beaucoup d’officiers étaient originaires d’Afrique du Nord, et n’étaient pas très au courant des exactions des Allemands.
J’étais encore tout transpirant et plein de poussière, je crus bon, après avoir pris une douche, m’être rasé, de m’habiller le plus correctement possible.
À l’heure dite, je me présentais à la popote, et fus reçu par le Colonel
- « Que venez vous faire ici ? »
- « Mais mon Colonel, c’est vous qui m’avez invité tout-à-l’heure. »
- « Ah c’est vous ? Qu’est ce que c’est que cette tenue ? Faites-moi le plaisir de revenir dans la même tenue que vous portiez tout à l’heure, je ne veux pas de civils à ma popote. »
Par la suite, les officiers présents furent très intéressés par mes récits de l’occupation.
© Extrait de l'ouvrage "Mémoire d'un Juste"
Avec l'aimable autorisation du Professeur BELTRAMI, Juste des Nations