© par Boris de GUEYER
Avec son aimable autorisation
En février 1943 lorsque le Colonel Zeller confie au Capitaine Lécuyer la direction de l'O.R.A. pour la Région R2, il suggère de nommer le Colonel Journois, déjà engagé dans la Résistance, Chef Départemental de l'O.R.A. pour les Alpes-Maritimes.
Ce dernier, secondé par le Commandant Pourchier, avait formé un noyau solide composé d'anciens officiers, aussi lorsque Lécuyer lui propose de prendre la tête de l'O.R.A. dans les Alpes-Maritimes, il accepte sans hésiter.
Il continue son travail de recrutement notamment parmi le personnel des Eaux et Forêts, recommande un cloisonnement rigoureux et lie des rapports avec d'autres Mouvements de Résistance.
Cette action se poursuit jusqu'en Décembre 1943, lorsque, à la suite d'une provocation montée par un certain Riancourt, il est arrêté ainsi que Pourchier. Ils ne reviendront pas de déportation.
L'O.R.A. est décapitée dans les Alpes-Maritimes et la liaison avec Lécuyer est rompue.
Pour rétablir les liens, Lécuyer envoie d'abord le Lt. Cheylus, accompagné du s/Lt. Carlin. Le cloisonnement imposé par Journois ne permet pas d'obtenir de résultat. Il désigne alors le Capitaine Ceccaldi, un de ses adjoints pour assurer l'intérim qui avec l'aide du Lt. Michalon rétablit quelques contacts. Enfin lors d'une réunion en juillet 1943 à Toulon, avec Merli, Chef Départemental du M.N.R.P.G. et grâce à son adjoint Foatta qui avait été en rapport avec Journois, les fils sont renoués.
Cela permet une reconstitution de l'O.R.A. au moyen d'effectifs et de cadres fournis en partie par le M.N.R.P.G. Cette entente voulue par François Mitterrand et le Général Revers peut être considérée comme une quasi-fusion entre les deux mouvements.
Un autre élément viendra renforcer l'O.R.A. dans le département : c'est la formation du Maquis de Beuil commandé par le Capitaine de Lestang Labrousse.
Cet officier a été nommé par Monties, responsable régional pour la R2 du Service National Maquis, Chef Départemental Maquis. Avec l'aide d'Oberto, Namhias, Bénesti et Schaub, il achemine les premiers volontaires, (un certain nombre d'agents du Réseau Alliance-Druides rejoignent ce Maquis à la suite de l'arrestation de leur chef Bardo qui sera abattu à St. Julien du Verdon.), les vivres et les armes dans la région de Beuil-Valberg.
En désaccord avec le Chef Départemental F.F.I. Mélin sur l'interprétation des messages du 6 juin, il se rangera sous l'autorité de l'O.R.A.
Au mois de Mars 1944 Lécuyer désigne Gautier Chef départemental O.R.A. pour les Alpes-Maritimes.
Sous son impulsion et celle de son adjoint de Boisfleury, il réorganise l'O.R.A. Les Alpes-Maritimes sont divisées en trois secteurs, eux-mêmes partagés en sous- secteurs.
Cette division a l'aval de Mélin, Chef Départemental F.F.I. L'encadrement militaire est fourni par l'O.R.A. ce qui par contre indisposera les autres Mouvements de Résistance :
Secteur Est et secteur Nice-Ville : Médecin-Capitaine Duranceau, s/secteur Nice-Campagne, s/Lt. Cavenago, s/secteur Breil Fontan, s/Lt. Colonelli.
Secteur Nord : Cians, Daluis, Tinée, Vésubie : Capitaine de Lestang Labrousse, adjoint s/Lt. Schaub.
Secteur Ouest : s/secteur de Grasse, St. Valliers, Thorenc, Enseigne de Vaisseau Oberto, s/secteur de Cannes, Antibes, Aspirant Nahmias, s/secteur de Vence, Benesti. Pour Gautier le secteur nord montagneux forme à la fois un espace de recueil et une zone d'opération..
II envisage une libération de la "haute région" comprise entre les gorges de Daluis à l'ouest et les gorges du Cians à l'est, puis étendre cette zone aux vallées de la Tinée et de la Vésubie. Ce plan est approuvé par Lécuyer.
L'armement est la première préoccupation de Gautier. Plusieurs terrains de parachutages sont homologués. Malheureusement les deux seuls parachutages réceptionnés sont par suite d'indiscrétions ou de trahison, saisis par les Allemands (Mars, Avril 44) près de Gréolière et Puget-Théniers.
Oberto qui depuis Mars 1943 sur instruction du Colonel Journois organise une résistance armée, monte deux Maquis : l'un à Canaux commandé par Bender de Combat, l'autre à Peyroulles commandé par le Lt. Hann.
II dispose également dans le secteur de Caille/Séranon d'un groupe important en réserve, dirigé par Funel.
La S.A.P. de Fayence fournit des armes qui seront convoyées par de Boisfleury, Oberto et Nahmias aux profits des Maquis de Canaux et Peyroulles ainsi que pour le groupe Morgan de Gattières Enfin un certain stock d'armes a été récupéré ou acheté aux Italiens au moment de leur départ. On peut estimer à la veille du 6 Juin à 200 le nombre d'hommes armés.
Un Plan d'Opérations est dressé en concordance avec les consignes à tenir le jour du débarquement :
Plan Vert : destructions et coupures de voies ferrées.
a) Mission R201 : coupure de la voie ferrée Nice Marseille à l'ouest de Cannes.
b) Mission R202 : coupure de la voie ferrée Nice Monaco entre Villefranche et Monaco.
c) Mission R208 : coupure de la voie ferrée Nice Sospel à l'Escarène.
d) Mission R209 : coupure de la voie ferrée Sospel- Coni, à Breil.
Plan Rouge : Rassemblement des patriotes à des points stratégiques en vue de contrôler les principaux axes routiers, occupation par les Maquis de secteurs importants et déclenchement de la guérilla pour créer un climat d'insécurité.
Au début de Mars 1944 l'organisation F.F.1. dans les Alpes-Maritimes se présente de la manière suivante :
Chef Départemental F.F.I. Mélin, alias Chatel, A.S.
Chef Départemental O.R.A. Gautier, alias Maiherbe.
Chef Départemental F.T.P.F. Raynaud, puis Jamme, alias Job.
Chef Départemental C.F.L. Cousin, alias Parent.
Chef Départemental M.N.R.P.G. Merli, alias Neckli.
Chef Départemental Combat Constant, alias l'Albanais.
Chef Départemental Service Maquis de Lestang, alias Rodoiphe. Melin nomme Gautier chef de son Etat-Major militaire.
Gautier en état d'alerte le 2 juin donne l'ordre, dès la diffusion des messages d'exécution, de procéder aux sabotages prévus. Les Missions 202 et 209 sont menées à bien.
La Mission 201 ne peut être réalisée, Nahmias se heurtant à une patrouille allemande (elle devint par la suite inutile, le pont d'Anthéor ayant été détruit par la R.A.F.). La Mission 208 est annulée.
Malgré la réticence de Mélin et l'absence des parachutages, Gautier maintient les ordres de mobilisation et envoie de Boisfleury porter les instructions aux différents secteurs.(Grasse, Cannes).
De Lestang rassemble ses hommes à Beuil. Oberto regroupe les Maquis de Canaux et Peyroules, légèrement armés, Nahmias rejoint Auribeau-sur-Siagne, et enfin Jacquemin dirige les volontaires vers le Massif du Férion où Gautier a installé son P.C.
Le 9 Juin les Allemands (un millier d'hommes) et la Milice alertés par ces mouvements cernent le Férion. Gautier et Duranceau avertis, déplacent le Maquis et le P.C. vers le nord. Le groupe Nahmias doit se disperser.
Faute d'armes ( et toujours aucun parachutage), Gantier est obligé de renvoyer un certain nombre de patriotes chez eux.
Sur ordre de Rossi, Chef Régional F.F.I., Mélin demande aux Mouvements de Résistance de ne plus obéir à Gautier.
Face à cette situation, ce dernier réunit son équipe et décide avec l'accord de tous de poursuivre son action. Il rétablit en envoyant de Boisfleury et Arniaud à Barcelonnette le 12 Juin la liaison avec Lécuyer qui lui demande de :
1- Rassembler les Maquis dans la région de Beuil tenue par de Lestang.
2- Transporter les armes qui viennent d'être parachutées dans la région de Barcelonnette, sur Beuil.
3- Ordonner dès que possible les actions offensives dans le nord du département en coupant les vallées du Cians et du Haut Var dans les gorges du Daluis.
C'est ainsi que Nahmias et Colonelli sont mis à la disposition de de Lestang et que les Maquis de Canaux et de Peyroules sont dirigés sur Beuil et Guillaume.
Après l'évacuation de Barcelonnette, les liaisons courantes auront lieu avec le P.C. de Lécuyer installé à Ratéry. Gautier reste à Nice pour maintenir le contact avec les autres mouvements de la Résistance.
Cette mise en place d'hommes, d'armes, de matériel et de ravitaillement se déroule jusqu'au 7 Juillet, date à laquelle Beuil, Guillaume, St. Brés, St. Martin d'Entraumes et Péone sont occupés par les forces de la Résistance.
Les destructions du Pont Pradastier dans les Gorges du Cians et du Pont de Berthéon sur le Var dans les Gorges du Daluis sont exécutées.
De Lestang parfait son dispositf, avec la réception de nouvelles armes parachutées au col des Champs et l'occupation par un groupe du Maquis Mathis du Col de Roua pour boucler le secteur.
Il donne le commandement du s/secteur de Guillaumes et de la vallée du Var à Nahmias, Cavenago prend celui du Cians et Oberto est en réserve à Beuil.
La réaction allemande survient le 18 Juillet. Simultanément les postes aux coupures du Cians et de Daluis sont attaqués. En raison des tirs violents de mortiers et de menaces d'encerclement un repli de l km.5 à 3 Km. plus au nord est ordonné. Les Allemands qui ont subi des pertes ne dépassent pas les coupures qui sont réoccupées le lendemain.
Le 20 Juillet les Allemands concentrent leurs efforts sur les gorges de Daluis, après avoir été accrochés par le Maquis Mathis près du Pont de Gueydon. Progressant la nuit par les crêtes, ils occupent le Col de Roua et débordent le poste de la vallée qui se replie. L'évacuation de Mi1mes est ordonnée le 21 au soir en direction du Col de la Caillole à la Boulière.
Dans le s/secteur de Beuil, l'ennemi tente une nouvelle attaque sur la coupure du Cians, mais ne dépasse pas cette dernière. Le poste est néanmoins évacué. Un détachement de douaniers allemands est signalé à Roubion, attaqué il sera mis en fuite.
Menacée d'encerclement et d'isolement, Beuil est évacuée en direction de la Beaumette le 22 Juillet à 12h30. Le matin de ce même jour les Allemands venant du sud (Daluis) et du nord (Col des Champs) occupent Guillaumes, mais ne restent que 48 heures. Ils n'occuperont ni Beuil, ni Valberg.
Les effectifs allemands engagés dans cette opération s'élèvent à environ 1500 hommes. il semble qu'ils aient eu des pertes très sérieuses.
Les F.EI. qui avaient 150 hommes armés ont eu 2 tués dont un officier -Colonelli- et 7 blessés dont également un officier- de Boisfleury.
Dès le retrait allemand Gautier retourne dans le secteur nord et s'emploie à rétablir son dispositif en prenant les mesures suivantes :
- Contrôle du secteur Guillaumes-Beuil-Entraumes.
- Mise en place d'un Maquis dans la vallée de la Tinée à Lionse et Bairol.
Cette tâche est confiée au s/Lt. Schaub qui constitue un groupe dont les jeunes membres des Compagnons de France forment le noyau.
Ce Maquis bloquera les Allemands regroupés après le débarquement du 15 Août à l'usine électrique de Bancairon.
- Renforcement du Maquis Morgan dans la vallée de la Vésubie.
- Destruction des ponts de Gueydon et des Cornillons sur la RN.202 pour bloquer les communications de la garnison allemande de Puget-Théniers, vers l'ouest.
- Rétablissement des liaisons avec Lécuyer qui a fixé son P.C. à Eaux-Chaudes.
Augmentation des effectifs avec l'arrivée d'un groupe de marins pompiers des Bouches-du Rhône, commandé par Dormois et du Maquis Lorrain venant des Basses-Alpes.
On peut dire qu'à la veille du 15 Août, les EFJ. sous le commandement de Gautier ont une quasi liberté de mouvement dans un quadrilatère limité au sud par la RN. 202, à l'ouest la vallée du Haut-Var, à l'est la vallée de la Tinée et de la Vésubie, au nord par une ligne allant de Saint Etienne-de-Tînée jusqu'au Col de la Cayolle.
Dans ce secteur subsistent trois petites garnisons allemandes : à Puget-Théniers, à l'usine de Bancairon dans la Tinée, et à St. Martin-Vésubie.
Au début Août le Colonel Sorrensen, parachuté dans le Vaucluse avec une Mission Interalliée, après une première réunion le 4 Août au Col St. Jean, convoque à Valberg les principaux chefs départementaux des Alpes-Maritimes. pour régler le problème O.R.A.-M.U.R. (voir chapitre "L'O.R.A. dans la Région R2".) Lécuyer est nommé Chef Départemental F.FJ. des A.M. -il reste en même temps Chef Régional O.R.A. de R2.-Gautier et Jamme formant son Etat-Major.
Le 14 Août les messages annonçant le débarquement en Provence passent sur les ondes de la BBC. Aussitôt Lécuyer décide d'établir une liaison avec les troupes américaines parachutées dans la région du Muy. Il part avec le Major Gunn de la Mission Interalliée, le 16 au matin.
Il rencontre le Général Frederick, commandant la lst. Airborne Task Force et lui expose que toute la région située au nord d'une ligne Fayence, Grasse, Vence jusqu'au Var à l'est est libérée, et qu'il est possible de pousser l'avance à une vingtaine de kilomètres de Nice.
Ensemble avec une patrouille américaine ils font une reconnaissance jusqu'au Plan du Var et le Commandement Américain accepte d'étendre sa zone d'action à cette limite, dès la remise en ordre de ses éléments, un peu dispersés, après les parachutages et atterrissages.
À partir du 15 Août on peut considérer les opérations menées par Gautier comme des opérations militaires classiques, à ceci près que l'armement reste insuffisant malgré les parachutages et que les F.F.I. sont toujours considérés comme terroristes et dans bien des cas fusillés ou achevés lorsqu'ils sont pris.
Deux secteurs- ouest et est- sont créés, séparés par le Var et la Tinée.
De Lestang commandant le secteur ouest, envoie le groupe franc de Mazier réduire la garnison de Puget-Théniers qui se rend. 11 dirigent une colonne sur St. Auban.
Thorenc et le Logis du Pin liberées par les éléments d'Oberto renforcée par Je groupe Ginette, une autre sur Coursegoules et Gréolière également libérées par les mêmes éléments et le groupe César cantonné dans le massif du Cheiron.
Une troisième colonne, le groupe Lorrain venu en renfort des Basses-Alpes, ayant à sa tête le fils du Capitaine Lippmann qui avait été fusillé à Eaux-Chaudes, est lancée sur le Plan-du-Var. Du 18 au 29 Août ce groupe participera aux combats autour de La Roquette, du Pont St. BIaise, Saint-Martin du Var et de Levens.
À partir de ces points des actions sont menées sur St. Valliers, Peymenade, Gattières, Pont-du- Loup (16-22 Août) par des éléments du groupe Rodolphe.
Le secteur commandé par Duheau se met également en mouvement. Il comprend le groupe Morgan qui occupe St. MartinVésubie. Il est renforcé par le groupe Hochcorn. Cavenago qui remplace Dubeau blessé, assiège avec le groupe Pierre l'usine électrique du Bancairon dans la vallée de la linée où s'étaient repliés les petits postes allemands.
Le groupe franc de Mazier envoyé sur place obtient la reddition de la garnison.
Cavenago peut descendre jusqu'au Plan du Var pour occuper St Martin-du-Var et la Roquette.
La prise de Puget-Théniers et des petites garnisons dans la vallée de la Tinée et de la Vésubie, donne aux F.F.I. de nombreuses armes et permet d'armer plusieurs nouvelles compagnies surtout F.T.P.F.
Ces derniers occupent Levens et Gattières le 16 août.
Devant cette pression les Allemands craignent que leurs voies de communication -route du littoral et de l'intérieur de Grasse au Pont de la Manda- ne soient menacées.
Ils montent d'importantes opérations pour refouler les forces F.F.I. vers l'ouest. Le 18 Août une forte colonne arrivant par la vallée de la Bévéra entre à La Bollène et menace St. Martin-Vésubie qui est évacuée.
Le groupe Morgan installe un bouchon à Lantosque tandis que le groupe Hochcorn prend position au dessus de St. Martin-Vésubie pour en interdire l'accès par le col de la Madone de Fenestre et le Boréon.
Plus au nord les Allemands occupent les cols de Pouriac, du Fer et de la Lombarde. Ils avaient bousculé les Maquis Italiens qui se replient par la vallée de la Haute Tinée.
Ces Maquis sont accueillis et réorganisés conformément au Pacte signé le 22 Mai 1944 entre Lécuyer et Galimberti, Chef des Partisans du Piémont. Ils reprendront le combat le 23 Août aux côtés du groupe Hochcorn.
Au sud la menace allemande se précise sur Levens. Le 23 Août le groupe Rodolphe qui avait pratiquement nettoyé le secteur ouest et participé avec les Américains à la prise de Gourdon, est envoyé en renfort pour dégager Levens, sans succès. Le 24 Août les F.T.P.F. évacuent la ville après un violent combat.
La Roquette est également abandonnée. Le 25 Août Gautier décide une contre-attaque qui échoue. Les F.F.I. se replient et abandonnent Plan-du-Var. Le 26 Gautier demande aux Américains qui sont à Guette et Gattières un appui d'artillerie pour dégager et La Roquette qui sont repris par les Américains avec le concours des F.F.l. le 27.
Le 26 Août, dans la vallée de la Vésubie le groupe Hochcorn est menacé par une colonne de 200 hommes venant de Bélvédère et une autre de 400 hommes qui descend du Boreon et le col de la Madone de Fenestre et occupe le col de St. Martin. Hochcorn se replie sur Venanson, puis échappant à l'encerclement par le col du Fort, déjà occupé par les Allemands, le groupe passe de nuit à quelques centaines de mètres de l'ennemi pour arriver le 27 à Clans.
Réorganisé le groupe Hochcorn s'installe à Aspremont.
Dès le 1er septembre les Américains qui veulent reprendre leur progression après la prise de Levens, demandent au groupe d'effectuer plusieurs patrouilles en direction de Mont-Agel pour reconnaître les environs de l'Escarène et de Peille.
Les 4 et 5 septembre les patrouilles opèrent dans la région de La Turbie et Roquebrune.
Chacune d'elles est accompagnée par un sous-officier américain. Le 10 septembre une compagnie italienne de 55 hommes vient renforcer le groupe Hochcorn et participe aux opérations. Ces actions se poursuivent jusqu'au 14 septembre et permettent de détecter les positions d'artillerie et les points de résistance ennemis.
Le 28 Août l'insurrection éclate à Nice qui, après une journée de combats, se libère par ses propres moyens. Les groupes EEL arrivent le lendemain et se transforment en bataillons F.EL rattachés à la 1ère Armée. Ils formeront les sept bataillons du Groupement Alpin Sud :
ESTEREL 9, ESTEREL 12, RIVIERA 15, RIVIERA 25, CORNICHE 22, CORNIOEE 24, et HAUTE -TINEE 74.
Ces bataillons tiendront la frontière de Menton à St-Etienne-de-Tinée.
Ils seront transformés en quatre bataillons de 800 hommes chacun, le 20 XV, 21 XV, 22 XV et 24 XV.
Après le départ fin février 1945 des Américains, ils tiendront seul la frontière.
Le 5 mars le Groupement Alpin Sud cesse de fonctionner comme groupement tactique et ses divers bataillons forment le 3ème Régiment d'Infanterie Alpine sous les ordres du Colonel Lelaquet, ancien chef départemental O.R.A. du Var.
II participera aux combats de l'Autbion en avril 1945, au côté de la 1ère D.F.L.
© Boris de GUEYER