Les Faits d'Armes, Ecrits, Récits

Les Faits d'Armes, Ecrits, Récits

Résistance dans l'Ain : AMBERIEU-EN-BUGEY
06-06-1944

 L'exploit des locomotives : 6-7 juin 1944

Le dépôt d'Ambérieu-en-Bugey est l'un des plus importants centres ferroviaires à disposition de la Wehrmacht, essentiellement pour ses liaisons entre l’Allemagne et l’Italie. Il constitue une cible hautement stratégique pour les groupes de cheminots résistants.


« Le 25 mai 1944, deux vagues d’avions américains bombardaient en tapis le centre ferroviaire. Si le faisceau fut en partie atteint, le trafic principal fut rétabli en moins de vingt- quatre heures. Par contre les quartiers de la Gare et de Jean de Paris, le village de Saint-Denis étaient sévèrement touchés : dix maisons détruites, cent cinq sévèrement touchées. On déplorait neuf morts, vingt blessés graves, quarante blessés légers,alors qu’un train de permissionnaires allemands stationné en gare était intact.


Dans la ville, ce fut la consternation et la colère. Et ce d’autant plus que, depuis des mois, les cheminots résistants avaient multiplié les sabotages bien ciblés. Leur chef, Gaston Brucher, et Georges Buttard, élaborèrent un plan d’action, adopté par Chabot (Hemi Girousse), chef du Groupement Sud des Maquis de l’Ain. Il mettait en oeuvre, outre les cheminots, les Enfants de troupe passés au Maquis, le Groupe Nicole, le Groupe Verduraz, les A.S. locales et des villages environnants.


Dans la nuit du 6 au 7 juin (ce fut un hasard si cela coïncidait avec le débarquement en Normandie), à 1 h, alors que retentissait la sirène d’alerte aux avions, les équipes de sabotage constituées des cheminots et des Enfants de troupe pénétraient sur le réseau et se précipitaient sur leurs objectifs. Soudain, une première explosion, puis les autres pendant près d’une demi-heure, firent un grandiose feu d’artifice.., au point que les habitants ont cru à un nouveau bombardement aérien. 


Bilan : 52 locomotives hors d’usage, trois plaques tournantes inutilisables, les machines-outils détériorées. Un résultat obtenu sans perte humaine, et qui valait tous les bombardements.  


C’est ce que fit savoir le P.C. des maquis à Londres qui enregistra : il n’y aura plus d’incursion aérienne alliée sur Ambérieu.


Ce fut le plus important sabotage réalisé en France !


Pourtant, l’atelier « de levage » n’avait pas été touché. Buttard et deux autres cheminots le détruisirent en plein midi, dix jours après, achevant ainsi le travail. » 



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