Les Faits d'Armes, Ecrits, Récits

Les Faits d'Armes, Ecrits, Récits

Resistance dans l'Ain : La prairie d'Echallon
01-08-1944

Richard Heslop, dit « Xavier », chef de la mission interalliée « Marksman », justifie le choix d'installation du poste de commandement de sa mission dans les maquis de l'Ain en exposant les avantages du relief de l'Ain par rapport à celui de la Haute-Savoie : « à l'ouest, avec les plaines et les lacs, des parachutages et des opérations de Lysander sont facilités, à l'est, les collines, les vallées et des bois sont propices au camouflage ». Selon lui, « L'Ain fut un vrai pays de guérilla. »

Dans le Bugey et le Vafromey, les terrains de parachutage les plus importants pour le réseau « Marksman » furent ceux d'Izernore et de la prairie d'Echallon. Entre mars et avril 1944, le réseau « Marksman » organisa 22 parachutages totalisant 589 containers.

Le parachutage du 1er août 1944 comprenait 36 B-17 « Forteresses Volantes ».

Le parachutage de la prairie d'Echallon avait une escorte de chasseurs « Mustangs ». Lorsque le premier parachutage de jour a été réalisé, des mesures de sécurité exceptionnelles avaient été prises a Nantua La circulation était paralysé a pied comme en voiture, le central téléphonique était occupé, un barrage et des patrouilles de maquis étaient mis en place dans les rues.

À partir d'un petit P.C. à Montréal-la-Cluse des signaux radios étaient envoyés durant toute la matinée pour guider les avions. Il y avait 420 « containers ». Leur contenu fut réparti entre le maquis et l'A.S. déjà constitués, les F.T.P. et l'O.M.A. (Armée d'armistice). en formation.

Le monument aux Ailes Alliées de la prairie d'Echallon

En octobre 1946, le maire d'Echallon, Emile Tournier-Coletta, ancien résistant, décide de faire édifier à la prairie d'Echallon, carrefour où convergent les chemins d'Echallon, Arbent, Belleydou et Viry (Jura) un monument à la mémoire de l'aide des Alliés. Le maire creuse lui-même les fondations du monument et son fils, ancien maquisard, Robert Tournier-Coletta, en dessine les plans et la maquette.

A la base d'une maçonnerie en forme de pyramide surmontée d'une croix de Lorraine, s'élève une stèle portant l'inscription « Ici les Ailes alliées apportèrent l'aide à nos défenseurs et les armes de la libération ».

Cette stèle est surmontée d'un buste réalisé par Monsieur Maillet, sculpteur, maire de Martignat, représentant un maquisard fusil Sten dans la main droite, bras gauche levé, le regard tourné vers le ciel dans l'espoir d'un parachutage d'armes.

Le monument est inauguré au printemps 1947. L'édifice est en partie détruit par la foudre le 4 août 1974, mais immédiatement réparé pour les cérémonies annuelles début juillet 1975.

Ce monument symbolise l'aide des alliés aux maquis de l'Ain et du Haut-Jura en 1943 et 1944. Dans ce monument reposent les cendres de quatre officiers qui appartenaient au réseau Buckmaster (colonel britannique Richard Harry Heslop (1907- 1973), capitaine américain Owen Denis Jobnson (19 18-1993), capitaine français Raymond Aubin (1909-1991), lieutenant canadien Marcel Veilleux (1921-2004).
 



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