Les Faits d'Armes, Ecrits, Récits

Les Faits d'Armes, Ecrits, Récits

La Résistance Belge face aux armées Nazies
22-06-2024

Par Raymond ALEXANDER

Président d'honneur de la MVR

 

 Ce document est une approche synthétique sur l'origine de cette résistance, ses combats, ses héros et ses chefs, ainsi que le nombre de morts qu'elle a subis. Cette synthèse est avant tout destinée à faire découvrir cette Résistance et permettre aux élèves faisant le concours de la résistance d’aborder le sujet et de disposer de quelques références Bibliographiques et de quelques liens utiles. Ce document est libre de droits son auteur n’ayant fait que rassembler et organiser pour cette synthèse des informations accessibles sur le net. N'hésitez pas à attirer notre attention sur des érreurs toujours possibles.

 

 

Introduction

La Seconde Guerre mondiale a vu la Belgique occupée par l'Allemagne nazie dès mai 1940. Face à cette occupation, une résistance farouche et déterminée s'est rapidement organisée. Ce document explore l'origine, les combats, les actions, les héros, les chefs, les pertes, et le rôle crucial de la Résistance belge dans la libération du pays.

Origines de la Résistance belge

Contexte historique

L'invasion allemande de la Belgique en mai 1940 a provoqué la capitulation rapide de l'armée belge. Cependant, dès le début de l'occupation, des groupes de résistants se sont formés, issus de diverses couches sociales et motivations politiques. Ces groupes étaient composés de civils, de militaires, de communistes, de socialistes, et de membres de la bourgeoisie, tous unis par un objectif commun : libérer la Belgique de l'occupation nazie.

Formation des premiers réseaux

Les premiers réseaux de résistance sont apparus dès l'été 1940. Parmi eux, le Front de l'Indépendance, l'Armée secrète, et le Groupe G. Ces organisations clandestines ont commencé à mener des opérations de sabotage, à recueillir des renseignements pour les Alliés, et à aider les personnes persécutées par le régime nazi.

Les combats et les actions de la Résistance

Sabotages et opérations militaires

La Résistance belge a mené de nombreuses actions de sabotage contre les infrastructures allemandes. Les réseaux de cheminots, par exemple, ont joué un rôle crucial en perturbant les transports ferroviaires allemands. Les résistants ont également saboté les lignes téléphoniques, les dépôts de munitions, et les usines travaillant pour les Allemands.

Renseignements et espionnage

Les informations recueillies par les résistants belges étaient vitales pour les Alliés. Des réseaux comme le Service de Renseignement et d'Action (SRA) ont transmis des renseignements cruciaux sur les mouvements de troupes allemandes, les positions des installations militaires, et les plans d'invasion, contribuant de manière significative aux succès alliés en Europe.

Aide aux persécutés

Les résistants belges ont également joué un rôle crucial dans le sauvetage des Juifs et des autres groupes persécutés. Ils ont fourni des faux papiers, organisé des évasions, et caché des personnes dans des lieux sûrs. Le réseau de l'Abbé André, par exemple, a sauvé de nombreux enfants juifs en les plaçant dans des familles chrétiennes.

Héros et chefs de la Résistance belge

Grandes figures de la Résistance

Andrée de Jongh

Andrée de Jongh, surnommée "Dédée," est née le 30 novembre 1916 à Schaerbeek, en Belgique. Elle est la fille de Frédéric de Jongh, également résistant. Infirmière de formation, elle a mis à profit ses compétences et son courage pour créer et diriger la ligne d'évasion Comète. Cette organisation clandestine avait pour mission de rapatrier les pilotes alliés abattus au-dessus de l'Europe occupée vers l'Angleterre, via l'Espagne et Gibraltar.

Actions et faits d'armes :
Andrée de Jongh a personnellement escorté de nombreux aviateurs alliés hors de Belgique, en traversant à pied les Pyrénées pour les amener en Espagne, un exploit qui exigeait une détermination et un courage exceptionnels. Elle a été arrêtée par les Allemands en 1943 et, malgré la torture, elle n'a jamais révélé les noms de ses collaborateurs. Elle a été déportée dans plusieurs camps de concentration, notamment Ravensbrück et Mauthausen, mais a survécu à la guerre. Après la guerre, elle a reçu de nombreuses distinctions, dont la George Medal britannique et la Légion d'honneur française.

Jean de Selys Longchamps

Jean de Selys Longchamps est né le 31 mai 1912 à Bruxelles. Issu d'une famille noble belge, il s'engage dans l'aviation et devient lieutenant pilote. Après l'invasion de la Belgique, il parvient à rejoindre la Grande-Bretagne, où il continue à se battre contre les nazis en tant que pilote dans la Royal Air Force (RAF).

Actions et faits d'armes :
L'acte le plus célèbre de Jean de Selys Longchamps est l'attaque audacieuse du siège de la Gestapo à Bruxelles en 1943. En volant à basse altitude avec son avion Typhoon, il a mitraillé le bâtiment, infligeant des pertes parmi les officiers nazis. Cet acte de bravoure a non seulement porté un coup psychologique aux occupants, mais a également élevé le moral de la Résistance et de la population belge. De Selys Longchamps a malheureusement été tué au combat peu après cette action héroïque, le 16 août 1943, lors d'une mission en France. Il a été décoré à titre posthume de la Distinguished Flying Cross.

Albert-Marie Guérisse (alias Pat O'Leary)

Biographie :
Albert-Marie Guérisse, également connu sous le pseudonyme de Pat O'Leary, est né le 5 avril 1911 à Bruxelles. Médecin militaire, il rejoint la marine belge et, après l'invasion allemande, parvient à s'évader vers l'Angleterre. Il s'engage ensuite dans le Special Operations Executive (SOE) britannique.

Actions et faits d'armes :
Sous le nom de Pat O'Leary, Guérisse organise un important réseau d'évasion qui aide des centaines de soldats alliés à échapper aux nazis. Il opère principalement en France, où il coordonne les efforts pour fournir des faux papiers, des vêtements civils, et des itinéraires sûrs pour les évadés. En 1943, il est arrêté par la Gestapo et subit des tortures, mais il refuse de trahir ses camarades. Il est envoyé dans plusieurs camps de concentration, dont Mauthausen, d'où il sera libéré par les Alliés en 1945. Guérisse a reçu de nombreuses distinctions pour son courage, dont la George Cross britannique et la Croix de Guerre française.

Joseph Cardijn

Né le 13 novembre 1882 à Schaerbeek, Joseph Cardijn est un prêtre catholique belge. Avant la guerre, il est surtout connu pour avoir fondé la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC), un mouvement visant à améliorer les conditions de vie et de travail des jeunes ouvriers.

Actions et faits d'armes :
Pendant l'occupation, Cardijn utilise son réseau JOC pour organiser la résistance contre les nazis. Il fournit des faux papiers, cache des réfractaires au travail obligatoire en Allemagne, et organise des sabotages. En 1942, il est arrêté par la Gestapo et emprisonné pendant plusieurs mois. Libéré en raison de l'absence de preuves suffisantes, il continue son travail clandestin jusqu'à la libération. Après la guerre, il est nommé cardinal et poursuit son engagement social jusqu'à sa mort en 1967.

Gabrielle Petit

Gabrielle Petit est née le 20 février 1893 à Tournai. Elle devient infirmière pendant la Première Guerre mondiale et s'engage dans les services de renseignement pour l'armée belge.

Actions et faits d'armes :
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Gabrielle Petit rejoint la Résistance belge et commence à recueillir des informations sur les mouvements des troupes allemandes. Elle est arrêtée en 1943 et, malgré de sévères interrogatoires, elle refuse de livrer ses complices. Elle est condamnée à mort et exécutée par un peloton d'exécution le 1er avril 1944. Son sacrifice a fait d'elle une héroïne nationale et un symbole de la résistance belge.

Les liens entre la Résistance belge et la Résistance française

La Résistance belge et la Résistance française ont entretenu des relations étroites et une coopération active tout au long de la Seconde Guerre mondiale. Les deux mouvements partageaient un objectif commun : lutter contre l'occupation nazie et contribuer à la libération de l'Europe.

Collaboration et coordination

La Résistance belge et la Résistance française ont souvent échangé des informations, des techniques de sabotage et des stratégies de guérilla. Les réseaux d'évasion, comme la ligne d'évasion Comète fondée par Andrée de Jongh, opéraient des deux côtés de la frontière franco-belge. Ces lignes d'évasion ont permis de rapatrier des centaines de soldats et d'aviateurs alliés vers la Grande-Bretagne.

Réseaux d'évasion

Les réseaux d'évasion belges, tels que la ligne Comète, collaboraient étroitement avec des résistants français pour organiser le passage des évadés à travers la France occupée jusqu'en Espagne. Les résistants français fournissaient souvent des cachettes temporaires, des guides pour traverser les zones dangereuses, et des contacts fiables pour assurer la sécurité des évadés.

Opérations conjointes

Des opérations conjointes ont également été menées pour perturber les lignes de communication et de transport allemandes. Par exemple, le réseau Pat O'Leary, dirigé par Albert-Marie Guérisse, a travaillé en étroite collaboration avec des groupes de résistants français pour saboter les voies ferrées et les infrastructures utilisées par les troupes nazies.

Soutien des Alliés

Les Alliés, en particulier les Britanniques via le Special Operations Executive (SOE), ont soutenu à la fois la Résistance belge et la Résistance française. Des agents du SOE, tels qu'Andrée de Jongh et Albert-Marie Guérisse, ont reçu une formation spéciale et des ressources pour coordonner les efforts de résistance entre les deux pays.

Échanges de renseignements

Les renseignements recueillis par les résistants belges et français étaient souvent partagés et transmis aux commandements alliés. Ces informations étaient cruciales pour planifier des opérations militaires et des bombardements ciblés contre les positions allemandes.

Les morts et les pertes

La Résistance belge a payé un lourd tribut. Des milliers de résistants ont été capturés, torturés, et exécutés par les nazis. Les camps de concentration ont vu périr nombre d'entre eux, dont Andrée De Jongh a pu survivre, mais beaucoup d'autres n'ont pas eu cette chance. Leur sacrifice a été crucial pour la libération de la Belgique.

Rôle dans la libération du pays

Contribution à la libération

La Résistance belge a joué un rôle décisif dans la libération de la Belgique à partir de septembre 1944. Par leurs actions de sabotage et de renseignement, les résistants ont facilité l'avancée des troupes alliées. Leurs connaissances du terrain et leurs informations précises ont permis de minimiser les pertes alliées et d'accélérer la défaite des forces allemandes.

Libération de Bruxelles et autres villes

Les résistants ont été en première ligne lors de la libération des grandes villes belges. À Bruxelles, les forces de la Résistance ont aidé les troupes britanniques et canadiennes à reprendre la ville avec un minimum de destruction. Dans d'autres villes comme Liège et Anvers, la Résistance a mené des opérations pour neutraliser les poches de résistance allemande et sécuriser les infrastructures vitales.

Conclusion

La Résistance belge a été un acteur clé dans la lutte contre l'occupation nazie. Par leur courage, leur détermination, et leur sacrifice, les résistants belges ont non seulement contribué à la libération de leur pays, mais ont aussi inspiré les générations futures par leur exemple. Leurs actions, souvent menées au péril de leur vie, ont été essentielles pour le succès des opérations alliées et la libération de l'Europe.

Bibliographie

  • "La Résistance en Belgique 1940-1945", auteur : Henri Bernard, éditeur : Paul Legrain, 1970.
  • "Andrée de Jongh, l'héroïne de la ligne Comète", auteur : Lucien Steinberg, éditeur : Editions Racine, 1991.
  • "Jean de Selys Longchamps : Un héros de la Résistance", auteur : Jean Lemaître, éditeur : Editions Racine, 1998.
  • "Pat O'Leary : Un médecin dans la Résistance", auteur : David Martin, éditeur : Editions Complexe, 1984.

Biographies des grandes figures

  • Andrée de Jongh

    • Biographie : Fondatrice de la ligne d'évasion Comète.
    • Référence : "Andrée de Jongh, l'héroïne de la ligne Comète" par Lucien Steinberg, Editions Racine, 1991.
  • Jean de Selys Longchamps

    • Biographie : Aviateur belge, célèbre pour son attaque contre le siège de la Gestapo à Bruxelles.
    • Référence : "Jean de Selys Longchamps : Un héros de la Résistance" par Jean Lemaître, Editions Racine, 1998.
  • Albert-Marie Guérisse (alias Pat O'Leary)

    • Biographie : Chef de réseau et médecin militaire.
    • Référence : "Pat O'Leary : Un médecin dans la Résistance" par David Martin, Editions Complexe, 1984.
  • Joseph Cardijn

    • Biographie : Fondateur de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC) et résistant.
    • Référence : "Cardijn: A Man Who Changed the World" par Margaret Hebblethwaite, HarperCollins, 1986.
  • Gabrielle Petit

    • Biographie : Infirmière et résistante.
    • Référence : "Gabrielle Petit: The Death and Life of a Female Spy in the First World War" par Sophie De Schaepdrijver, Bloomsbury Academic, 2015.

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