Par Raymond ALEXANDER
Président d'honneur de la MVR
Ce document est une approche synthétique sur l'origine de cette résistance, ses combats, ses héros et ses chefs, ainsi que le nombre de morts qu'elle a subis. Cette synthèse est avant tout destinée à faire découvrir cette Résistance et permettre aux élèves faisant le concours de la résistance d’aborder le sujet et de disposer de quelques références Bibliographiques et de quelques liens utiles. Ce document est libre de droits sont auteur n’ayant fait que rassembler et organiser pour cette synthèse des informations accessibles sur le net.
La résistance allemande contre le régime nazi d'Adolf Hitler a été un phénomène complexe et multiforme qui a pris différentes formes et s'est manifesté dans divers secteurs de la société allemande. Bien que souvent éclipsée par les récits des résistances d'autres pays occupés, la résistance allemande a joué un rôle crucial, bien que limité, dans la lutte contre l'oppression nazie. Ce rapport examine les principales formes de résistance, les motivations des résistants, les principales figures et les conséquences de leurs actions.
La montée au pouvoir d'Adolf Hitler est une des périodes les plus étudiées de l'histoire moderne en raison de son impact colossal sur l'Allemagne, l'Europe et le monde entier. Comprendre comment Hitler a réussi à accéder à la chancellerie allemande et à instaurer un régime totalitaire est crucial pour saisir les fondements du régime contre lequel la résistance allemande a lutté.
Après la défaite de l'Allemagne lors de la Première Guerre mondiale, le pays était plongé dans une crise économique et politique profonde. Le Traité de Versailles, signé en 1919, imposait des réparations de guerre sévères et des restrictions militaires drastiques à l'Allemagne. Cette situation a exacerbé les problèmes économiques, notamment une hyperinflation dévastatrice au début des années 1920, suivie par la Grande Dépression de 1929, qui a entraîné une montée en flèche du chômage et de la pauvreté.
Adolf Hitler a rejoint le petit Parti ouvrier allemand (DAP) en 1919. Doté de talents d'orateur et de propagandiste, il a rapidement pris les rênes du parti, qu'il a rebaptisé Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP) en 1920. Le programme du parti combinait un nationalisme virulent, un antisémitisme marqué et des promesses de renversement des clauses humiliantes du Traité de Versailles.
En novembre 1923, Hitler et le NSDAP ont tenté de renverser le gouvernement de la République de Weimar lors du Putsch de la Brasserie à Munich. L'échec de ce coup d'État a conduit à l'arrestation de Hitler et à une peine de prison. Pendant son incarcération, il a écrit Mein Kampf, où il a exposé son idéologie et ses plans politiques. À sa libération, Hitler a changé de stratégie, optant pour une prise de pouvoir légale par le biais des élections.
Les années 1920 et le début des années 1930 ont vu une montée en popularité du NSDAP, principalement grâce à la désillusion croissante face aux gouvernements de Weimar et à la crise économique. Les élections de 1930 ont vu le NSDAP devenir le deuxième plus grand parti du Reichstag, avec 18,3 % des voix. En 1932, ils ont remporté 37,3 % des voix, devenant ainsi le plus grand parti du parlement.
Le 30 janvier 1933, après des intrigues politiques et des pressions des élites conservatrices qui pensaient pouvoir contrôler Hitler, le président Paul von Hindenburg a nommé Hitler chancelier. Cette nomination a marqué le début de la fin de la République de Weimar.
Une fois au pouvoir, Hitler a rapidement travaillé à consolider son contrôle. L'incendie du Reichstag en février 1933, attribué (sans preuves) aux communistes, a fourni un prétexte pour la promulgation du décret de l'incendie du Reichstag, qui suspendait les libertés civiles et permettait des arrestations sans procès. En mars 1933, la loi des pleins pouvoirs a été adoptée, permettant à Hitler de légiférer sans l'accord du Reichstag, marquant le début de la dictature.
Pour sécuriser son pouvoir, Hitler a éliminé toute opposition interne et externe. En juin 1934, lors de la Nuit des Longs Couteaux, les dirigeants des SA, une force paramilitaire qui pourrait avoir rivalisé avec le pouvoir d'Hitler, furent assassinés sur son ordre. Cela a également permis de rassurer l'armée régulière, la Reichswehr, qui voyait les SA comme une menace.
En août 1934, à la mort de Hindenburg, Hitler a consolidé son pouvoir en fusionnant les postes de chancelier et de président, se proclamant Führer. Dès lors, il avait le contrôle total de l'Allemagne.
La résistance politique est probablement la forme la plus connue. Elle incluait des groupes comme le Parti communiste d'Allemagne (KPD) et le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD), bien que ces partis aient été rapidement interdits après l'accession au pouvoir des nazis.
Des membres de l'armée allemande ont également résisté, bien que souvent motivés par des raisons patriotiques ou tactiques plutôt que par une opposition idéologique au nazisme.
Des intellectuels, des artistes et des universitaires ont également joué un rôle important dans la résistance.
Les figures religieuses ont également résisté, souvent motivées par leurs convictions morales et spirituelles.
Les motivations des résistants allemands étaient diverses. Certains étaient guidés par des convictions politiques ou idéologiques, d'autres par des principes moraux ou religieux. La plupart des résistants militaires étaient motivés par un patriotisme déçu et une opposition aux stratégies militaires désastreuses de Hitler.
Le colonel Claus von Stauffenberg est sans doute l'une des figures les plus emblématiques de la résistance militaire. Son attentat manqué contre Hitler le 20 juillet 1944 a mis en lumière le désespoir croissant parmi certains officiers supérieurs de l'armée allemande face aux excès du régime nazi.
Membres fondateurs de la Rose blanche, Sophie et Hans Scholl ont symbolisé la résistance étudiante et intellectuelle contre le nazisme. Leur courage et leur engagement ont inspiré de nombreux autres résistants.
Théologien et pasteur protestant, Bonhoeffer a été une figure centrale de la résistance religieuse. Son opposition au régime, ses écrits et son implication dans les complots contre Hitler en ont fait un martyr pour la cause anti-nazie.
La résistance allemande, bien que souvent limitée en termes de résultats immédiats, a eu un impact significatif sur le long terme. Elle a démontré qu'il existait au sein même de l'Allemagne une opposition au nazisme, fournissant un contre-récit à l'idée d'une adhésion monolithique de la population allemande au régime.
La résistance allemande sous Hitler, bien que minoritaire et souvent inefficace en termes de renversement du régime, a été un acte de courage et de conviction. Les résistants ont risqué leur vie pour défendre des principes de justice, de liberté et de dignité humaine. Leur héritage continue de servir de rappel puissant de la capacité de l'individu à s'opposer à la tyrannie et à l'injustice, même dans les circonstances les plus difficiles.
Raymond ALEXANDER
Président d'honneur de la MVR
Cette bibliographie inclut des ouvrages académiques et des témoignages personnels qui offrent des perspectives variées et approfondies sur le sujet de la résistance allemande sous le régime nazi.