Par Edouard ALEXANDER, Alias AUER
Le Maquis des Bouzèdes. Aux BOUZEDES il y avait deux granges et une "villa" qui servait de cuisine, d'infirmerie, de réfectoire et salle d'étude et de réunion.
Au point de vue stratégique le maquis des Bouzèdes était remarquablement placé.
Au bas de la colline de VIALAS il y a un plateau d'un kilomètre de long et 500 m de large qui surplombe un ravin d'au moins 300 m
On arrive au plateau par deux sentiers très raides, aux deux extrémités du plateau. Nul ne peut monter ans être vu.
Le maquis de Bouzèdes était un maquis communiste c'est-à-dire un maquis ou chacun espionne chacun à propos de n'importe quoi.
C'est un espionnage permanent.
Tous les jours au repas de midi c'était l'autocritique et le cours sur le communisme.
Exemple : "Pourquoi es-tu allé pisser derrière tel arbre ? " Alors que nous étions dans un désert.
Un jour je m'insurge, "on n'est pas ici pour s'espionner mais pour nous battre contre les Allemands, assez de ces dénonciations."
Je suis applaudi.
Je m'aperçois vite que tous les maquisards sont nuls en tir, en sabotages et en tactique.
Je leur apprends à confectionner bombes, allumeurs etc. puis nous faisons des essais pour faire sauter les voies ferrées, attaque de gendarmerie etc.
Il y eut trois actions de mon temps :
= attaque d'un poste allemand près de MONTFORT. Toujours le même scénario, fils coupés, GESTAPO, nous entrons, tous de vieux soldats, pas un ne réagit. Nous les attachons puis prenons armes, souliers, vêtements.
= attaque gendarmerie VERNAREDE pour libérer 3 FTP. Même scénario, nous arrivons trop tard les FTP sont déjà transférés. Nous attachons les gendarmes et prenons leurs armes.
= attaque de la voie ferrée GENOLHAC-LYON petit résultat, petit déraillement, huit heures d'interruption.
Le responsable départemental m'a demandé d'instruire ses autres maquis. Mais je refuse, je suis attendu ! En fait je veux rentrer chez moi.
Je demande que l'on me fournisse des papiers d'identité. On m'en donne des vierges que je suis obligé de remplir (tampon, signature, photo etc.).
Enfin, au bout de deux mois, je pars.
J'ai décidé d'aller sur LYON pour reprendre contact.