Les Faits d'Armes, Ecrits, Récits

Les Faits d'Armes, Ecrits, Récits

LA BATAILLE DES ALPES-10 -25 JUIN 1940 Par le chef de bataillon Francis AGOSTINI
13-09-2018

 

LA BATAILLE DES ALPES

10 -25 JUIN 1940

 

Par le chef de bataillon Francis AGOSTINI ©


Président de l’Union Fédérale des Bouches du Rhône

Président de la Coordination des Combattants

des Bouches du Rhône   Juillet-août 2018

 

AVERTISSEMENT AU LECTEUR

 

Pourquoi avoir rédigé un tel document ?

Certes il y a eu déjà de remarquables documents sur cette bataille des Alpes, fort bien documentés par des gens ayant participé de très près aux combats.         

Mais qui les compulse actuellement ? Qui parle de cette armée invaincue qui a sauvé l’honneur face à la déroute de mai -juin 1940 ?

Ceux qui ont vécu l’humiliation de l’armistice du 22 juin 1940- J’ai vu mon grand-père maternel pleurer ce jour-là, ne pourront que se réjouir de voir qu’il y a eu des chefs et des soldats sauver l’honneur de l’Armée et cette Armée, c’est l’Armée des Alpes, une armée qui s’est battue jusqu’au bout à la fois contre les italiens et les allemands.

En 1939, j’ai vu partir mon père, alors instituteur pour rejoindre le 203 ème Régiment d’Infanterie Alpine, où il va rencontrer au cours des combats un certain Edouard ALEXANDER, qui servait alors à l’Etat-major du général OLRY et qui se retrouveront tous deux dans la résistance…..

Mon oncle, Louis CHEYLAN rejoignant le 4ème Régiment de Tirailleurs Sénégalais, ces deux unités appartenant pour le 203me RIA à la 65 ème division et le 4ème RTS au XVème corps d’Armée.

Cette armée a surtout été formée avec des gens du cru, c’est-à-dire des différents départements de la région Sud et surtout des alpins qui eux rejoindront pour la plupart les bataillons de chasseurs alpins ou les unités de forteresse sur la frontière. Pour la majorité d’entre eux c’étaient des hommes mûrs et surtout des réservistes de la 2ème réserve.

Jusqu’au 10 juin 1940, jour où l’Italie profitant de la débâcle de notre armée devant la Wehrmacht, entra dans le conflit- Véritable coup de poignard dans le dos- Le calme le plus complet régnait du Jura à la frontière italienne jusqu’à Menton, mais ce calme devint tempête au moment où les italiens attaquèrent sur tout le front Sud-Est des Alpes et que la Wehrmacht arriva aux lisières Nord du massif alpin tentant de faire sa jonction avec les divisions italiennes à Chambéry.

 

PREFACE

L’ARMEE DES ALPES

 

Elle est commandée par le général Henri OLRY et avait été créée le 6 décembre 1939- et ses effectifs avoisinaient les 190.000 hommes jusqu’au moment de la rupture du front en juin sur l’Aisne, oblige le commandement à lui retirer pratiquement deux divisions légères-La 2ème DLIC et la 8ème DLIC et pratiquement tous les moyens de DCA.

Réduite à 185.000 hommes, elle va faire face à l’Italie Fasciste qui aligne sur la frontière Sud-est plus de plus 600.000 hommes appuyés par une artillerie relativement puissante, puis aux divisions allemandes qui vont déferler sur le Nord des Alpes.

Face à l’Italie le général OLRY a à sa disposition les 64ème,65ème et 66ème divisions qui sont avant tout composées de montagnards, trois secteurs fortifiés, de Savoie, du Dauphiné et des Alpes Maritimes, auxquels il faut rajouter le secteur défensif du Rhône.- D’autres unités comme le XIVème corps d’armée, le XVème corps d’armée, les troupes du littoral et la défense de la Corse, soit 85.000 combattants en premier échelon.

Sur le plan des matériels, elle a des véhicules de réquisition, de vieux tracteurs d’artillerie, des pièces d’artillerie mobiles et fixes allant des plus gros calibres comme le 155m/m de Bange type 1877 ou le 145 m /m , mle 1916 au 75m/m, 65 m/m de montagne, de 37m/m TR, de mortiers de 81m/m, de mitrailleuses Hotchkiss dont certaines sont aménagées pour les sections d’éclaireurs skieurs, ces dernières étant dotées de matériels plus modernes. Pour le reste on en reste à l’armement classique de l’armée française datant de la guerre 1914-1918.

En ce qui concerne les secteurs fortifiés, ils constituent une véritable ligne de défense type Maginot,

Les fortifications sont équipées , elles, de matériels plus modernes notamment sur le plan de l’artillerie où l’on trouve des 155m/m sous tourelles escamotables, des 75m/m et mortiers adaptés aux ouvrages, ouvrages se couvrant mutuellement par des tirs préparés à l’avance.

L’Armée de l’Air ne dispose pas de grandes réserves en matière d’appareils, mais bénéficie d’infrastructures modernes- Un groupe de reconnaissance, les GR 11/4 et le GAO 11/4 et 548.- La chasse est composée du groupement 24 divisé en trois sous-groupements (Nord,Sud et 44) soit 14 escadrilles- Auxquelles il faut rajouter trois groupes de bombardement et de transport Léo 451 les GB /11 et 1/23 et 1/25.

La marine, elles est chargée de la surveillance des côtes provençales et interviendra surtout par des raids sur la côte italienne, l’aéronavale intervenant contre les forces aériennes de la Régia Aéronautica italienne lors des raids que cette dernière effectuera notamment sur Marseille et la Provence.

 

L’ORGANISATION DE LA DEFENSE

Elle va s’appuyer sur la ligne fortifiée du Sud-Est, conçue par les différents gouvernements de la IIIème République face à l’attitude provocante de MUSSOLINI à partir de 1930. Cette armée des Alpes ne possède aucun élément offensif, ni d’installation de dépôts et de bases arrières qui lui permettrait d’alimenter une offensive soutenue.

Cette ligne de défense comporte certes des fortifications neuves, bien enterrées et protégées, dotées d’une artillerie adaptée et pour les forts les mieux armés des tourelles de 155m/m, voire de lance-bombes de 135m/m aux projectiles particulièrement dévastateurs , mais beaucoup d’ouvrages légers ne sont pas terminés ; ces défenses sont protégées par des avant-postes avec des ouvrages légers, construits par les troupes de montagne dont beaucoup sont sommairement équipés : les ouvrages importants se couvrent mutuellement pour la plupart d’entre eux.

De vieilles fortifications du type Séré de Rivières seront modernisées, le vieux fort de Replaton en Maurienne, du Sapey, du Truc et de Vulmis près de Bourg Saint Maurice,d’autres comme à Briançon dateront de Vauban, ouvrage de l’Infernet, du Gondran, du Janus et des trois têtes mais qui résisteront relativement aux impacts de l’artillerie lourde italienne.

Le vieux fort de Tournoux et de Restefond sont renforcés par une multitude de gros et moyens ouvrages visant à défendre le col de Larche.

Dans les Alpes Maritimes ce sont toute une série d’ouvrages importants qui ont été réalisés comme celui du Monte Grosso près de Breil sur Royat, plus au Nord celui de Plan Caval, de Rimplas, de l’Agaisen, du Barbonnet, de Castillon, de Sainte Agnès, du Mont Agel, Roquebrune, du Cap Martin pour ne citer que les plus importants qui joueront lors des attaques italiennes un rôle capital dans la défense. Ces défenses étant protégées vers la frontière par des avant-postes et des sections d’éclaireurs skieurs appartenant aux diverses unités de montagne.

Dire que tout était prêt pour faire face à un ennemi extérieur, serait une fanfaronnade, mais le général OLRY et son Etat-Major sauront toujours faire face à l’imprévu et cela sera vérifié lors de la progression des unités de la Wehrmacht vers les Alpes. En effet dès le 28 mai  1940, le général OLRY adresse de nouvelles instructions à ses commandants de secteurs, faisant état de l’éventualité à la fois de l’ouverture des hostilités par l’Italie fasciste et d’une attaque allemande sur les arrières de l’Armée des Alpes. Une nouvelle directive du 11 juin celle là fait état des opérations de destructions à réaliser, notamment des coupures sur l’Ouest et et le Nord du dispositif en cas d’apparition de colonnes blindées allemandes.

Puis pendant la bataille et le développement de l’offensive allemande, les directives envoyées aux commandants des régions militaires d’avoir à recenser tous les matériels disponibles ou de récupération, dans les arsenaux, établissements du matériels ainsi que ceux récupérés sur les unités refluant dans la vallée du Rhône, de même que les personnels, amalgamant les jeunes recrues aux anciens de 14/18 rappelés.

Tout un système de liaisons par téléphone ou lignes de forces a permis également au général commandant l’Armée des Alpes d’être informé pratiquement heure par heure du développement de l’avancée de la Wehrmacht, ce qui va lui permettre à la fois de modifier son dispositif, mais aussi de créer des zones d’arrêt par des destructions ou des barrages battus par les feux de l’artillerie. La Marine Nationale sera également mise à contribution par la fourniture de pièces de 47m/m et de 65m/m servies par des marins.

Ce qui a été réalisé relève presque du prodige et il a fallu un sang froid et une intelligence remarquable pour permettre à cette Armée des Alpes de remplir totalement sa mission et de terminer la guerre invaincue.

 

LES HOSTILITES

Les différentes phases de la bataille seront étudiées secteurs par secteurs, d’abord avec l’Italie puis avec les Allemands au Nord.

Avec l’Italie fasciste.

Dès la déclaration de guerre, les ordres donnés visant à la réalisation aux destructions sont exécutés, c’est le cas dans le Beaufortin et la Tarentaise dans la nuit du 10 juin.

Les forces italiennes qui passent la frontière vont se heurter aux sections d’éclaireurs skieurs : le 21 juin notamment alors que jusques là rien de notable n’était signalé sinon des engagements de patrouilles, ils vont tenter de passer en force au col du Petit Saint Bernard en poussant en avant des éléments motorisés, au col du Mont de Sainte Foy en Tarentaise et au col de la Seigne où ils subissent des pertes importantes face à la détermination des postes avancées et des sections d’éclaireurs skieurs, de même qu’au point d’appui de Bellaval qui pourtant sera réduit au silence par l’artillerie italienne et sera abandonné.

Au col de l’Enclave les Italiens sont repoussés avec des pertes sérieuses, de même que sur le mont Perdu où ils sont poursuivis et matraqués par l’artillerie des ouvrages.

Le 22 juin, un élément blindé composé de 10 chenillettes Cari-Veloce 13 est totalement décimé près du col du Petit Saint Bernard.

En Tarentaise, un bataillon italien réussit à s’infiltrer jusqu’au poste des Euchères, mais sont arrêtés au Nord du village de Seez ; partout les ouvrages situés autour de Bourg Saint Maurice- Fort du Vulmis, de Truc, l’ouvrage de Versoyer, de la Cave à canon, interviennent de leurs feux sur les quelques éléments italiens avancés, l’ouvrage de la Redoute ruinée résistant bien que dépassé et tiendra jusqu’à l’armistice.

Les villages de Sainte Foy en Tarentaise, de même que celui de Seez n’étant pas occupés par les italiens de la division Taurinèse-Bataillons V. Orco et Vestone.

Au cours des combats 8550 français seront opposés à 52.000 italiens, nos pertes étant de 9 tués, 7 blessés et 31 disparus ou prisonniers, les italiens ayant 52 tués, 734 blessés et 6 prisonniers.

En Maurienne, la position de défense de la vallée est basée sur les forts et ouvrages situés autour de Modane et en avant du vieux fort de l’Esseillon modernisé.

Les premiers jours de la guerre sont calmes et ce n’est qu’à partir du 20 juin que l’on assiste au franchissement de la frontière au col de la Roue, mais pris à partie par l’artillerie des ouvrages et des coups de main des sections d’éclaireurs skieurs, ils refluent.

Le 21 juin une attaque importante se déclenche précédée par un matraquage de l’artillerie italienne sur les positions du Lavoir, le commandement français estimant que les italiens lancent dans la bataille entre neuf et dix bataillons sur les positions du Planay et de la Roue. Par contre les premiers éléments italiens qui se sont infiltrés au Mont froid sont totalement bloqués, mais atteignent La Tuile où nos forces les forcent à se replier..

Le col du Mont Cenis est défendu par un petit poste, La Turra qui est attaqué par les italiens profitant du brouillard épais le 21 juin, mais ils sont rapidement refoulés, mais tenaces ils réattaquent le 23 où les pièces de 75m/m de l’ouvrage détruisent vingt chenillettes sur la route du Mont Cenis. Le poste de La Turra ne sera évacué que le 1er juillet, les italiens rendant les honneurs à la garnison.

Le 24 juin les troupes de MUSSOLINI vont attaquer les ouvrages du Pas du Roc et d’Arrondaz et bien que supérieurs en nombre elles seront refoulées, les ouvrages s’épaulant mutuellement par leurs feux et l’artillerie de montagne désorganisant l’offensive italienne.

La vallée de la Maurienne était défendue par 19.000 combattants français face à 40.000 italiens et le bilan est particulièrement éloquent quant aux pertes infligées à l’adversaire- 108 tués, 1046 blessés et 29 prisonniers dont 4 officiers, les forces de défense déplorant elles 4 tués, 21 blessés et 63 disparus ou prisonniers.

Le Duce eut l’impudence d’aller visiter ses troupes à Lanslebourg le 30 juin.

Dans le secteur défensif du Briançonnais, comme ailleurs, les destructions vont jouer dès le 11 juin ; toutes les routes, chemins et sentiers conduisant vers l’Italie sont coupés ou barrés.

La défense de ce secteur est surtout constituée par la ville même de Briançon, ville fortifiée par Vauban, véritable forteresse, protégée par nombre de points d’appuis extérieurs ;l’ouvrage des Aittes, de Cervières,de la croix de Bretagne au sud, à l’Est l’ouvrage du Gondran, sur la frontière même les sections d’éclaireurs skieurs au Chenaillet, au Bourget, autour de la ville même l’ouvrage du Janus, du Randouillet, de l’Infernet, des trois Têtes, du Dauphin et des Sallettes.

Tout au Nord, les barrages de la vachette et les ouvrages du mont Genèvre, de Dix heures du Clot Enjaime et Sestrières, tous étant couverts par les sections d’éclaireurs skieurs des bataillons alpins connaissant particulièrement bien le terrain sur lesquels elles évoluent.

Là encore los des premiers jours de la guerre, les troupes italiennes ne se manifestent guère et ce n’est que les 17 et 18 juin que leurs premières troupes apparaissent dans la région du Mont Genèvre où ils tâtent les défenses, le commandement français sachant très bien que les troupes du duce voudront forcer le passage en détruisant les défenses du Mont Genèvre pour se ruer ensuite sur Briançon, partout les alpini tentent de passer, au nord de la route du mont Genèvre à Briançon, à l’Aiguille Rouge et au col des Aclès, ils sont systématiquement refoulés.

Le 17 juin le fort italien du Chaberton qui domine à 3130 mètres toute la région commence à régler ses tirs, et l’artillerie italienne et les mortiers en font de même sur les postes avancés, l’infanterie italienne s’infiltrant en partie dans le village du Mont Genèvre, mais là encore elle est repoussée.

Le 21 juin les batteries sous tourelles de 149m/m du Chaberton ouvrent le feu sur les ouvrages de la ville de Briançon, touchant le Janus, le Gondran, l’Infernet sans faire de gros dégâts.

Pour répondre au feu de ce que les italiens appelaient le fort des nuages, le commandement français avait fait amener dans le plus grand secret quatre mortiers de 280m/m Schneider répartis en deux batteries particulièrement bien camouflées, l’une étant positionnée à 1 kilomètre au nord ouest de Poet Morand, l’autre à Poet Morand à 4 kilomètres au Sud Est de Briançon à limite de portée du Chaberton, le commandant de ces batteries, le lieutenant MIGUET, polytechnicien, étant installé lui à l’Infernet et avait un poste d’observation et de réglage au Janus.

Il avait fallu compte tenu de la limite de portée des pièces- 10300 mètres, de l’altitude à laquelle se trouvait le Chaberton- de revoir toutes les tables de tir… Ce qui fut un exploit déjà !

C’est l’ouvrage du Janus qui signale en premier l’ouverture du feu du Chaberton, mais noyé dans les nuages il est difficile de régler le tir des 280m/m ; pourtant à 10 heures le ciel se dégageant trois coups de 280m/m tombent à proximité du fort italien ; le ciel se dégageant totalement dans l’après-midi le tir reprend à 15 heures 30, les obus français encadrant les tourelles du fort, puis les coups au but se succèdent détruisant une à une les tourelles italiennes, les tourelles 1, puis 3,4 et 5 et à 17 heures un nouveau coup au but sur la tourelle 3 qui est atteinte à nouveau, un incendie se déclarant, à 18 heures 05, la tourelle 2 ainsi que la 6 :  6 tourelles sur 8 sont ainsi réduites au silence les italiens déplorant 9 morts et plus de 50 blessés- Le fort continuera ses tirs par les tourelles 7 et 8, fort mal réglés d’ailleurs jusqu’au 24 juin.

Le 22 juin nouvelle attaque italienne dans les bois de Sestrières d’où ils sont rejetés, mais non découragés récidivent, mais sont encore repoussés par contre ils occupent la crête du Chenaillet à 2634 mètres d’altitude et la crête de Serreblanc.

Au cours des combats 8500 français se trouvent face à face avec 35.000 italiens, ces derniers ayant 140 morts et plus de 550 blessés et 21 prisonniers- Du côté des défenseurs il y aura 10 tués, 16 blessés et 19 prisonniers.

 

Le secteur du Queyras.

Le Queyras qui commande la basse vallée de la Durance, est loin d’être fortifié comme le secteur de Briançon, pourtant le commandement français y a attaché une certaine importance puisqu’une artillerie assez puissante y a été installée allant du 65 de montagne, passant par le 75 m/m, des pièces de 105 long et quelques 155 de type de Bange y ont été implantée couvrant la frontière et la ligne des avant-postes située à Abriès soit entre 12 et 20 kilomètres en avant de la position de résistance prévue. En juin 1940 la neige est encore partout et la température glaciale.

Peu d’activité jusqu’au 18 juin où les premières escarmouches ont lieu avec les sections d’éclaireurs skieurs au hameau de Valpreveyre où les alpini sont refoulés.

Par contre le 21 juin, 4 bataillons d’alpini soutenus par de l’artillerie et des mortiers attaquent à nouveau Valpreveyre où la SES du 87ème BCA, les arrêtent puis se replie, le village étant totalement détruit- Les italiens reprenant leur progression vont se heurter à la SES du 107ème BCA qui se replie ensuite sur Abriès, poursuivis par des tirs de mortiers. Dans l’après-midi les combats font rage mais l’artillerie française va forcer les italiens à se replier.

Le 22 juin, ils tentent à nouveau une opération de reconnaissance mais subissent des pertes au hameau de la Monta, évacué par les SES et qui sera occupé par les éléments avancés italiens.

Le 23 juin un groupe d’éclaireurs skieurs à faible effectif fait prisonnier 3 officiers et 49 alpini qui sont dirigés sur Abriès avec leurs armes.

Le 24 juin ils sont totalement stoppés devant Abriès.

Le bilan des combats se traduit par 25 tués chez les alpini, 67 blessés et 55 prisonniers et du côté français 3 tués, 3 blessés et 9 prisonniers. Les forces italiennes voisinaient 12500 combattants face à 7500 français.

Dans la vallée de l’Ubaye qui est très favorable aux italiens sur le plan de la progression, compte tenu du col de Larche où serpente la RN 100 et d’autres chemins de montagne, le commandement français a fait mettre en place bon nombre d’ouvrages barrant les axes de pénétration.

L’ancien fort de Tournoux et de Restefond, les ouvrages modernes de Plate Lombarde, bas et haut Saint Ours, le très gros ouvrage de la Roche-Lacroix, des Granges Communes, des petits ouvrages barrant le col de Restefond et de la Moulière dans le massif des Fourches, l’ouvrage de Larche, la batterie de Viraysse en avant desquels se trouvent les avant-postes tenus par les SES.

Le secteur est calme jusqu’au 20 juin, puis la situation se dégrade par des patrouilles italiennes dans la vallée, la Combe de Saint Paul et dans le massif des Fourches au col de fer et à la bergerie du Longuet, mais partout ces patrouilles sont refoulées.

C’est dans la vallée de l’Ubayette où les italiens vont porter leur effort. Le débouché du col de Larche est particulièrement visé, le hameau de Maison-Méanne est attaqué le 22 juin, les italiens bénéficiant de l’appui de leur artillerie, les avant-postes français l’évacuent. Partout l’artillerie des ouvrages harcèle les italiens qui réussissent toutefois à encercler le point d’appui de Viraysse, mais là encore la résistance acharnée des défenseurs et les renforts envoyés dégagent la position et 350 soldats italiens sont fait prisonniers. Dans le secteur de Plate-Lombarde les alpini subissent des pertes.

Le 23 juin les italiens vont renouveler leur attaque en pleine nuit sur Maurin et la Fouillouze, mais matraqués par l’artillerie, contre attaqués par les SES, ils ne peuvent déboucher.

Le 24 juin, nettoyant le terrain les défenseurs recueillent une cinquantaine de prisonniers et un important matériel abandonné sur place.

Dans le massif des Fourches, tous les points d’appui et les avant-postes sont intacts et les italiens laissent 18 alpini dont un officier aux mains des défenseurs.

L’artillerie a joué un rôle important dans la défense du secteur du Queyras et de la vallée de l’Ubaye, car les italiens supérieurs en nombre et en matériel moderne, soit l’effectif de 4 divisions ont mis en ligne compte tenu de leur première ligne et leurs réserves plus de 55.000. combattants face à 15.000 français.

Le bilan est clair : du côté italiens 127 tués, 1526 blessés et 400 prisonniers pour 4 tués, 5 blessés. Chez les défenseurs.

 

LA BATAILLE DANS LE SECTEUR DES ALPES MARITIMES

L’effort de défense a été particulier dans ce secteur- Appelé secteur fortifié des Alpes Maritimes- SFAM- où les voies d’accès en provenance de l’Italie sont nombreuses tant par la montagne que par la côte, route du col de Tende, RN 204 et par la côte la RN 7, sans parler des voies ferrées et des sentiers de montagne. En 1926 le gouvernement français avait demandé au ministre de la guerre de l’époque d’étudier les possibilités de mettre en place une ligne de défense aux frontières. le ministère de la guerre et un rapport de la commission de défense des frontières cette année là avait défini un système de défense organisé en profondeur et propose d’intégrer les vieux forts existant dans une nouvelle ligne de défense basée sur la construction de nouveaux ouvrages pouvant résister aux plus forts calibres.

 Le ministre autorise le démarrage des chantiers des premiers ouvrages jugés prioritaires le 22 octobre 1928, le ministère de la guerre approuvant le 19 mars 1929 le programme des ouvrages à construire dans le Sud-est en particulier dans les Alpes Maritimes.

Les ouvrages seront construits sous l’égide de la commission d’organisation des régions fortifiées -CORF- Et seront lors de la bataille en juin 1940 d’une grande utilité.

En effet les italiens sont avantagés par le tracé de la frontière, qui leur donne la partie belle en ce qui concerne le relief, ce qui leur permet d’occuper les crêtes et sommets dominants.

L’effort de constructions des ouvrages modernes va se développer sur la côte et dans l’Aution ; pour mémoire il faut cité les ouvrages de Cap Martin, dominant Menton, de Roquebrune, Sainte Agnès, le mont Agel ; plus au Nord Flaut et Gordolon, l’ouvrage de Rimplas et celui de Conchétas ayant pour but eux, d’interdire les différentes vallées comme celle de Valdeblère, Saint Martin de Vésubie et la haute Tinée.

Près de Sospel l’Agaisen, le Barbonnet, Saint Roch, près de Breil sur Royat La Croix Cougoule, du col de Brouis, Monte Grosso, à l’ouest de Saorge celui de Plan Caval.

De nombreux avant-postes ont été également édifiés comme celui du Pont Saint Louis, juste à la frontière sur la route conduisant à Vintimille, le Collet du piton, la Coletta, La Pena, la Puierre pointue, La baisse de Scuvion, Casta-Ruinée, le golf de Sospel, Le col de Raus, du Planet, de Castel-Vieil, Valabres, d’Isola, Saint Dalmas le Selvage et du Pra.

A la déclaration de guerre le 10 juin les forces italiennes sont évaluées à 4 divisions en première ligne et à 5 divisions en deuxième échelon ; l’artillerie italienne est présent partout, y compris avec un train blindé doté d’obusiers de gros calibre, de l’appui aérien de la Régia Aéronautica et éventuellement de sa marine de guerre.

Les forces françaises comprennent le secteur fortifié des Alpes Maritimes,, le SFAM, lui divisé en trois sous-secteurs, celui des corniches, de Sospel et de l’Aution.

Au Nord du département en pleine montagne la 65ème division d’infanterie, elle-même coupée en deux sous-secteurs Vésubie, Tourmalet et Tinée.

En réserve le 4ème RTS et un bataillon de char colonial, de vieux Renault FT 17.

A la veille de la déclaration de guerre le commandement, va prélever deux divisions la 2ème DIC et la 8ème DIC transformées toutes deux en divisions légères et envoyées pour tenter d’enrayer l’avance allemande dans le centre de la France et dans le Nord-Est.

Comme ailleurs partout, dans la nuit du 10 au 11 juin les destructions prévues jouent, d’autres destructions étant prévues au cas ou…

C’est à partir du 14 juin que l’aviation italienne va faire son apparition et bombarder les terrains de Fayence, de Cannes-Mandelieu, la gare de la Bocca sans grands résultats. L’infanterie italienne elle va tenter d’occuper quelques observatoires implantés en bordure de la frontière côté français, mais va être rapidement repoussée par l’action soutenue des différentes SES des bataillons alpins- Différents accrochages ont lieu à Orméa, Plan du lion, Les granges Saint Paul et à Castellar.

Pourtant les actions italiennes vont se poursuivre, leur permettant de gagner quelques positions secondaires, mais le 17 juin l’infanterie italienne est totalement rejetée sur le versant italien par une contre-attaque française généralisée avec des pertes importantes en hommes.

Les 18 et 19 juin sont calmes, mais le 20 juin, profitant d’un brouillard intense, l’infanterie italienne lance plusieurs offensives, notamment la plus importante en direction de Nice, vers Saorge sur l’Aution et en haute Tinée.

En haute Vésubie les unités italiennes sont refoulées, bloquées en haute montagne à Isola et Saint Etienne de Tinée et laissent quarante prisonniers dont un officier, un sous-officier et trente cinq hommes de troupe entre nos mains à Berthemont-les-bains.

Dans l’Aution l’artillerie italienne s’acharne sur le point d’appui du col de Raus, mais l’artillerie du SFAM prend à partie les batteries italiennes et ces dernières stoppent leurs tirs.

Mais la principale attaque va se développer contre les ouvrages du Monte Grosso, l’Agaisen et le Cap Martin qui sont littéralement écrasés sous les obus de gros calibre allant du 105 au 380m/m du train blindé qui était à l’abri dans le tunnel de la voie ferrée qui relie l’Italie à la France.

Les tirs de contre batterie permettent à toutes les unités engagées de tenir et pour l’infanterie alpine de refouler sur leurs bases de départ les éléments italiens ; l’ouvrage du pont Saint Louis, quoique dépassé par les forces italiennes barre toujours le passage et tiendra jusqu’au cessez le feu et ne sera évacué que bien après l’armistice.

Les 21 et 22 juin, une attaque générale est lancée contre le secteur fortifié des Alpes Maritimes avec deux divisions, appuyé par l’artillerie classique et de nouveau le train blindé, qui lui subit de gros dégâts du fait des tirs français après sa sortie du tunnel de Garavan.

Partout les forces françaises résistent notamment au Mont Razet et à la Pierre Pointue ; le petit ouvrage de Scuvion, lui aussi dépassé sera ravitaillé au cours de la nuit et au matin les tirs de l’artillerie de défense dégage les deux ouvrages causant de très grosses pertes aux alpini qui se replient.

A la Pierre Pointue, une attaque surprise des défenseurs permet de faire 10 prisonniers et de dénombrer plus de 200 tués et blessés autour de l’ouvrage.

Le 22 l’aviation italienne bombarde Berre les Alpes, le Mont Chauve et le col des Blanquettes, récidivant le 23 mais cette fois dans la région des Corniches. Partout les avant-postes tiennent, mais les italiens se lancent sur Menton voulant certainement avant que l’armistice ne soit signé, occuper une grande ville. Appuyés là encore par des tirs très intenses de leur artillerie et profitant du brouillard, leur infanterie progresse sur la plage et atteindra dans l’après midi les ouvrages du Cap Martin, occupant les superstructures et finalement chassés par les tirs des autres ouvrages qui font des ravages grâce aux obus à Schrapnel et les coups de 155 des coupoles de Sainte Agnès, les italiens se réfugiant dans le vieux Menton, les SES françaises occupant elles Gorbio et la partie Ouest de Menton.

Le commandement du SFAM décide alors d’envoyer sur la corniche haute et la corniche basse, une compagnie du 4ème RTS avec en soutien une compagnie de chars Renault FT 17. Entretemps l’avant poste de Castellar est réoccupé.

Dans la journée du 24 juin, on note la présence de patrouilles italiennes qui tentent de s’infiltrer encore dans le dispositif français et le survol de la Regia Aéronautica sans intervention .

A 22 heures les différents ouvrages et les troupes au sol engagées sont informées de l’armistice qui vient d’être signé entre la France et l’Italie, malgré cela à certains endroits, les italiens tentent de faire prisonniers les éléments français qui s’y trouvent, sans succès.

L’ouvrage du pont saint Louis n’évacuera que le 26 juin.

Si l’on considère les effectifs engagés de part et d’autre soit 38.000 français face à plus de 80.000 italiens les pertes sont considérables pour ces derniers, 179 tués, plus de 850 blessés et 106 prisonniers contre 10 tués, 323 blessés et 23 prisonniers pour les défenseurs du SFAM.

 

                        LA BATAILLE CONTRE LES FORCES ALLEMANDES

Le général OLRY en homme averti, avait prévenu les membres de son Etat-Major, de même que les généraux commandant les différents secteurs de défense de la possibilité d’avoir à livrer combat à la fois contre les italiens, mais également contre les forces allemandes et ce bien avant qu’elles percent le front français.

Or le 9 juin, le front français sur l’Aisne est enfoncé et les unités blindées allemandes déferlent vers Langres et Dijon, avançant pratiquement de 50 à 60 kilomètres par jour, c’est-à-dire qu’elles risquent d’atteindre très rapidement Lyon.

L’Etat- Major de l’Armée des Alpes va envoyer dans toutes les régions militaires du Sud-Est, des officiers chargés de faire récupérer le maximum de personnels et de matériels dans les dépôts, pour constituer de nouvelles unités à la fois d’infanterie mais surtout d’artillerie pour parer à ce nouveau danger.

C’est un gigantesque travail accompli en peu de temps permettant ainsi de renforcer l’Armée des Alpes surtout dans le secteur Nord, alors que la bataille bat son plein face aux italiens, notamment en créant au pied levé de nouvelles unités d’artillerie avec les matériels de récupération prélevé sur les unités se repliant sur la nationale 86.

Ainsi va être mis en place au nord un dispositif destiné à retarder puis à arrêter la progression des unités motorisées et blindées de la Wehrmacht sur une ligne partant de Bellegarde à Lyon.

Mais Lyon ayant été déclarée ville ouverte à la suite des tractations politiques engagées par son maire Edouard HERRIOT, le général OLRY dut revoir son dispositif initial, notamment sur l’Isère et le rebord de la Grande Chartreuse, préparant également plusieurs lignes de défense s’appuyant sur les reliefs comme le massif du Vercors dont le versant Nord domine l’Isère et Grenoble et sur des cours d’eau comme la Drôme et l’Isère.

En toute connaissance de cause, le général OLRY ne tient pas à livrer bataille contre les forces mécanisées allemandes en terrain libre, mais en s’appuyant sur les défenses naturelles et en coupant toute possibilité d’accès à la vallée du Rhône par des destructions massives au Nord et à l’Ouest de son dispositif, Lyon étant épargnée……..

Le 19 juin les premières unités de la Wehrmacht traversent le Rhône sur les ponts intacts de Lyon… et les efforts de défense vont se porter sur l’Isère, les premiers engagements se produisant sur le Rhône à Sault-Brénaz et à Lagnieu toutes les tentatives de franchissement étant rejetées.

Le commandement donne l’ordre dans la nuit du 20 au 21 juin de procéder à toutes les destructions prévues sur l’Isère en avant de Voreppe, de Valence à Viviers sur le Rhône, l’ouverture des vannes des barrages du Chambon, du Sautet et de la Bissorte et les pluies diluviennes inattendues font grossir le débit de la rivière la rendant infranchissable, compte tenu de la vitesse du courant.

Une première ligne de défense est envisagée englobant Annecy, passant en avant de Chambéry, puis par Voreppe, Saint Nazaire et Romans, la deuxième possibilité étant de s’appuyer sur la Drome, Grenoble, Villard de Lans, Chambéry et le massif des Aravis.

En fait les combats se dérouleront en grande partie sur l’Isère, les blindés allemands atteignant Vienne, mais ne peuvent pas franchir l’Isère, les ponts ayant sauté, quelques engins blindés étant détruits par des pièces antichars judicieusement placée et camouflées. Le commandement allemand averti de l’imminence de l’armistice fit stopper ses colonnes.

A Saint Nazaire une colonne blindée atteint le pont suspendu qui a été détruit et les pièces de marine servies par des marins, mises en place dans l’axe du pont, vont être détruites, par des tirs de mortiers allemands. L’infanterie allemande va tenter de franchir l’Isère dans la nuit du 23 au 24 juin à Pont de l’Isère et de prendre Grenoble, pour ensuite se diriger vers Chambéry. Dès le 22 juin un groupement allemand venant de Bourgoin atteint Voreppe où un engagement assez sévère a lieu, les tirs de l’artillerie française détruisant plusieurs blindés. Mais avant d’atteindre Voreppe des combats retardateurs sont menés à Voiron, Saint Jean de Moiran, Saint Jacques, Le Replat, la Croix de Moiran

La 3ème Panzerdivision va lancer au matin une nouvelle attaque engageant ses blindés, mais ceux-ci sont bloqués par les tirs de l’artillerie, le commandement allemand faisant intervenir à son tour sa propre artillerie, puis va tenter à nouveau à forcer le passage sans résultat.

Dans la nuit les défenseurs reçoivent l’appui d’un groupe d’artillerie comportant des pièces de 105m/m et 155 GPF et l’observatoire choisi surplombe par la vue Grenoble, le massif de la Grande Chartreuse soit des vues sur plus de 20 kilomètres.

A ce moment-là notre artillerie, grâce aux éléments fournis par l’observatoire peut régler ses tirs qui vont causer des pertes importantes aux colonnes allemandes à l’arrêt, ainsi sur un terrain d’aviation où sont regroupés des escadrons de blindés, de camions et de plusieurs avions d’observation dans la région de Moirans. A noter qu’aucune des pièces françaises n’a pu être repérée par les observateurs allemands.

Bien avant ces combats, les allemands vont tenter de se porter sur Chambéry, mais se heurtent aux barrages et aux coupures mises en place aux Echelles par le génie et l’infanterie et où la Wehrmacht laisse sur le terrain 400 tués et blessés. Lors des combats de Voreppe les allemands perdent plus de 1000 tués ou blessés.

Les combats sur le Rhône.

Le 20 juin les premières unités motorisées et blindées allemandes atteignent et dépassent Nantua et Amberieu, le 21 les premiers accrochages se déroulent à Culoz sur le Rhône, le fleuve étant difficilement franchissable sauf par les deux ponts existants et non encore détruits ; seul le pont routier est prêt à la destruction, mais le commandement local pensant pouvoir récupérer quelques unités se repliant ne l’a pas fait sauter. Le pont de la Loi, voit donc arriver les premiers motocyclistes allemands qui sont immédiatement refoulés par le tir des mitrailleuses.

L’ordre est alors donné de faire sauter le pont, malheureusement les charges n’explosent pas, et le combat fait rage pour empêcher les pionniers allemands de s’emparer du pont. Les allemands sont bloqués par la défense française, mais contournent les défenses en utilisant le pont de chemin de fer, seulement bloqué par une locomotive et des wagons détruits et prennent à revers les défenseurs les forçant à se replier- Le pont tombe intact entre les mains de la Wehrmacht…… Plusieurs tentatives de destruction par l’armée de l’air ont lieu sans résultat.

L’effort allemand vers Chambéry va se développer l’état-major ayant prévu dans leur plan de bataille de faire leur jonction avec l’armée italienne à Chambéry, mais les combats retardateurs menés avec maestria par les éléments français les empêchent d’atteindre leur objectif bien qu’Aix les bains soit occupé le 23 au soir. Les colonnes allemandes ne se trouvent plus qu’à 30 kilomètres de Chambéry.

Au Sud les détachements allemands sont stoppés devant Valence, de même qu’à l’Est à Romans et sur l’Isère. De l’autre côté du Rhône, des combats retardateurs vont être montés afin de bloquer sur les routes les unités motorisées allemandes à Saint Vallier, Annonay, d’Andance et au pont d’Ay. Le 23 juin se déroulent de furieux combats à Sarras, les allemands étant toujours bloqués à Tournon où le génie français a fait sauter le pont.

Dans la nuit le commandement français fait connaître aux unités engagées la signature de l’armistice qui met fin aux combats, l’Armée des Alpes ayant largement rempli plus que sa mission, ayant empêché l’occupation par l’adversaire italien et allemand de tout le Sud, ce qui permettra aux négociateurs français de discuter pied à pied des conditions d’application de l’armistice.

 

Par le chef de bataillon Francis AGOSTINI ©

Président de l’Union Fédérale des Bouches du Rhône

Président de la Coordination des Combattants des Bouches du Rhône  

 

 

                                                           BIBLIOGRAPHIE

 

 

La bataille des Alpes Général E. Plan et E. Lefevre                        Lavauzelle.

Mai-juin 1940-Les combattants S. Ferrand                                                 Lavauzelle.

de l’honneur

Les armes 39/45                                                                    Compagnie internationale du livre.

Les matériels de l’armée de terre     S .Ferrand                                          Lavauzelle

Tome 1 et 2

La seconde guerre mondiale             Raymond Cartier                   Larousse Paris Match.

Tome 1 et 2.

La deuxième guerre mondiale Général Beaufre                  Editions Jules Taillandier.

L’ouvrage de Sainte Agnès               B et R. Cima              Auto-Edition Cima.

L’ouvrage de Saint Roch                                                      Circuit touristique des Tourelles.

L’ouvrage du Barbonnet                   B et R. Cima Auto-Edition Cima.                                                     



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