C'est à Paris, en décembre 1940, que l'Équipe Française d'Organisation du Redressement (EFOR) de l'industriel Jacques Arthuys, de Lefaurichon, Souchère et Mayer, mise en place à ['automne avec d'anciens cadres du «Mouvement des Classes moyennes» (Groupe de la rue de Logenbach») pour organiser des passages en zone Sud non occupée et publier des Lettres aux Français, fusionne avec un autre noyau de Résistance issu de la «Confédération des Travailleurs intellectuels» (C.T.I.), animé par Maxime Blocq-Mascart, le mathématicien André Sainte-Lagüe et Jeanjean pour former l'«Organisation Civile et Militaire» (0.C.M.).
Viendra s'y agréger un groupe formé au ministère des Travaux publics autour d'André Boulloche, de Georges et Raymonde Ricroh. Des liens sont aussi noués avec des militaires, tel le colonel Heurtaux (réseau Hector), avec la «Réunion des anciens de Saumur », avec le colonel Alfred Touny. D'autres les rejoindront tels Jacques-Henry Simon, Jacques Piette.
Le Comité directeur de l'OCM — qui recrute principalement au sein de la bourgeoisie, parmi les universitaires, chez les militaires, dans les milieux industriels et commerçants — est placé sous la direction de Jacques Arthuys avec Souchère comme chef d'état-major, et comprend Jean Mayer (1e bureau : Organisation générale, et 3" Bureau : Opérations), Alfred Touny (2" Bureau : Renseignements), et Maxime Blocq-Mascart, qui dirige le Bureau civil. En décembre 1941, Alfred Touny remplace Jean Arthuys arrêté et prend comme adjoints Blocq-Mascart (civil) et Marcel Berthelot (militaire). Touny lui aussi arrêté le 24 février 1944, sera remplacé par Aimé Lepercq, arrêté à son tour par la Gestapo le 8 mars 1944. Maxime Blocq-Mascart prend alors la tête de l'O.C.M. jusqu'à la Libération.
L'OCM va nouer des relations avec d'autres mouvements et réseaux (Maintenir, Armée des Volontaires, Confrérie Notre-Dame, Bataillons de la mort, réseau Pat O'Leary, Libération-Nord) ainsi qu'avec la France Libre, Simon se rendant à Londres,
Le 2B Bureau de l'OCM va donner naissance au réseau de renseignements Centurie ; des filières d'évasion sont mises en place, de petits groupes paramilitaires formés. Des cadres de l'OCM sont fournis à l'Armée secrète (AS.) en formation ; une OC M-Jeunes est mise en place en juillet 1943 sous la direction de Charles Verny (arrêté et déporté ; Jean Pronteau lui succédera), L'OCM, présente dans toute la Zone Nord, participe au noyautage des administrations, publie des Cahiers qui consacrent une place importante à l'avenir de la France.
L'O.C.M. aura regroupé plus de 60 000 Résistants, 4 000 sont tombés dans la lutte, 7 000 à 8 000 déportés ; dont les 2/3 ne sont pas revenus.