Les Faits d'Armes, Ecrits, Récits

Les Faits d'Armes, Ecrits, Récits

Souvenirs de Bernard BERMONT
14-12-2015

 

Domicilié au Havre, lors de la déclaration de la guerre, je me retrouve en Bretagne, à Morlaix, puis à Brest, où je cherche à gagner l'Angleterre. Les troupes ennemies arrivent à ce moment-là, mais je peux m'échapper et je me rends au Havre, en bicyclette.

Début 1941, je fais partie du groupe de résistance ANDREANI, dont la mission était de faire évader des prisonniers français. Suite à ces actions, je suis contraint de quitter le Havre et je m'installe à Marseille, en janvier 1942, puis je rejoins la Corse en novembre 1942, en compagnie de Joseph ROCCA-SERRA qui deviendra mon radio. J'intègre le réseau R2 Corse.

Je suis arrêté le 15 juin 1943 à Bonifacio par la police italienne, et incarcéré à la Citadelle. Je suis libéré après deux mois de détention.

Je participe à la libération de lle, et notamment à la bataille de LEVI où pris dans une embuscade je sauve d'une mort certaine trois de mes adjoints (les frères GRIMAUD et Jérôme FILIPPI.

A la libération de la Corse, je rejoins ALGER où je suis détaché à l'O.S.S. (Office Strategic Service), en qualité d'Officier de liaison. A l'issue d'un stage, je suis nommé chef de mission et embarque sur une vedette qui, depuis BASTIA, me conduit, en compagnie de Dominique BORGHI, sur la côte varoise. Je débarque sur les falaises de la pointe du Capion, au Cap Pinet, le 23 décembre 1943.

La mission accomplie et le réseau mis en place, je repars en Afrique du Nord, via FOIX et LLIVIA.

Après un accrochage avec les Allemands, je me constitue prisonnier des Espagnols, de même que Dominique BORGHI, et également un ingénieur de Sud Aviation, du nom de CHANTESAIS que j'avais pour mission de ramener à Alger.

Après une détention dans les prisons de PUIGCERDA, BARCELONE, SARRAGOSSE et dans le camp de MIRANDA-DEL-EBRO, je parviens, début mars 1944, à rejoindre ALGER. Je réussis à transmettre des documents militaires de la plus haute importance et des dossiers récupérés dans les locaux de la Gestapo de Marseille (Cet acte me vaudra les plus chaleureuses félicitations du Général CLARK et de l'État Major allié).

 Parachuté pour une autre mission en France, le 12 mai 1944, en qualité de Chef de Réseau, je suis arrêté le 12 juin de cette même année, en compagnie de mon radio ROCCA-SERRA, près d'Aubagne, dans les Bouches-du-Rhône, à la suite d'une trahison d'un agent double qui travaillait depuis longtemps pour les Allemands.

Avec 4 de mes agents, nous sommes transférés dans les locaux de la Gestapo, 425 rue Paradis. Torturé pendant plusieurs jours, je réussis une spectaculaire évasion en compagnie d'un prête, l'Abbé Léon CHOQUET.

Cette évasion a permis d'alerter les services d'ALGER et, à la libération, d'arrêter un réseau de Français membres de la Gestapo dont plusieurs furent condamnés à mort.

J'ai poursuivi mon combat jusqu'à la libération.

[A l'occasion du 50 ème anniversaire du débarquement en Provence, le Président des États-Unis, Bill CLINTON lui adressera une lettre de félicitations car ses renseignements avaient, à l'époque, permis aux troupes alliées de modifier leur dispositif de débarquement. Cette lettre lui fut remise par le Général QUINN, Adjoint du Général PATCH].



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