Les Faits d'Armes, Ecrits, Récits

Les Faits d'Armes, Ecrits, Récits

La conseil national de la Résistance
03-10-2015

 Par le chef de bataillon (er) Francis AGOSTINI 

Président de la Fédération départementale de l'Union Fédérale des Associations Françaises d'Anciens Combattants et Victimes de Guerre des Bouches du Rhône.

Président de la Coordination des Combattants des Bouches du Rhône.

Tous Droits Réservés Francis AGOSTINI Février 2015

 

AVERTISSEMENT AU LECTEUR

Ce document n'a pas la prétention de raconter in extenso la vie de Jean MOULIN, d'autres écrivains ou chercheurs l'ont fait bien avant moi et je ne suis qu'un relais vis-à-vis des associations d'anciens combattants et des jeunes lycéens, collégiens et étudiants désirant connaître un moment de l'histoire de notre pays durant la plus sombre période qu'ont vécu les français et dont je fus du nombre.

L'Education Nationale s'est dégagée lentement mais surement de l'Histoire et de la géographie de la France, jugeant les anciens programmes obsolètes, programmes que nous enseignaient des instituteurs et professeurs aimant particulièrement leur métier, ce que l'on appelait alors « les Hussards Noirs de la République ». Ce que je sais, je l'ai appris par eux, puis par la suite en me perfectionnant et maintenant par passion pour mon pays que j'ai servi durant trente années dans les forces armées de la République.

Durant ma jeunesse nos instituteurs nous amenaient régulièrement tous les 11 novembre au monument aux morts en blouses grises et ils nous parlaient de cette première guerre mondiale qui nous avait coûté si cher en vies humaines, plus tard au lycée puis en faculté, les professeurs ont continué de parler de la France de son Histoire, de son aventure coloniale et de la chance d'avoir eu derrière le général Charles de GAULLE un vaste empire qui rentré sous sa houlette dans la guerre après la défaite de juin 1940 a permis la reconstitution d'une Armée française qui au côté des Alliés Britanniques et américains ont libéré notre territoire.

Mais on oublie bien souvent de rappeler que dès l'appel du 18 juin et même un peu avant d'autres hommes ont dit "NON" à l'armistice du 22 juin 1940 et ont commencé à se rassembler pour lutter à la fois contre l'occupant mais également contre le gouvernement de Vichy présidé par le maréchal Philippe PETAIN, qui peu à peu fera déchoir notre pays dans la collaboration avec l'occupant allemand.

Aujourd'hui je pense qu'il est grand temps de se souvenir de ce qu'ont réalisé des hommes et des femmes de la Résistance intérieure pour lutter contre l'occupant nazi et préparer notre pays à renaître avec un régime politique rénové et des institutions solides sur lesquelles le gouvernement provisoire de la République pourrait s'appuyer pour gérer un pays sortant épuisé de l'occupation allemande, des bombardements alliés et des combats de la libération.

Le préfet Jean MOULIN et nombre de ses compagnons furent de ceux qui au risque de leur vie permirent à la France de se redresser et de redevenir elle-même, ce qu'elle avait toujours été -Sauf durant la période noire de Vichy- le pays de la Liberté et des droits de l ' homme.

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Le 15 juillet 1941, l'ancien Préfet Jean MOULIN rencontre à Marseille le capitaine Henry FRENAY et Maurice CHEVANCE chez le docteur RECORDIER au 67 rue de Rome.

C'est la conclusion d'un périple du préfet révoqué par le gouvernement de Vichy pour s'enquérir sur les mouvements qui se sont créés contre le gouvernement du maréchal PETAIN et surtout contre l'occupant. Ayant ouvert une galerie de tableaux à Nice, Jean MOULIN dessinateur de talent et peintre, va ainsi prendre contact avec les différents chefs qui animent ces mouvements, notamment en zone dite libre d'abord avec François de MENTHON, puis avec d'autres et enfin avec Henry FRENAY qui lui est déjà à la tête d'un mouvement important.

Au cours de la conversation qu'il aura avec ce dernier et Maurice CHEVANCE il va se rendre compte que la plupart de ces mouvements n'ont aucune liaison avec Londres, c'est-à-dire la France Libre et ses services qui cherchent eux aussi à avoir des relais en métropole. Or ces mouvements s'ils veulent survivre, ont besoin d'aides en tout genre, argent, armes, explosifs et munitions et des directives précises.

Jean MOULIN va donc se rendre compte très rapidement de l'isolement où se trouve cette résistance après avoir écouté les uns et les autres.

 

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