Les Faits d'Armes, Ecrits, Récits

Les Faits d'Armes, Ecrits, Récits

LE CONSEIL NATIONAL DE LA RESISTANCE ŒUVRE MAJEURE DE JEAN MOULIN
10-03-2015

Par le chef de bataillon (er) Francis AGOSTINI  

Président de la Fédération départementale de l’Union Fédérale des Associations Françaises

d’Anciens Combattants et Victimes de Guerre des Bouches du Rhône.

Président de la Coordination des Combattants des Bouches du Rhône.

Tous droits réservés à l'auteur

 LE CONSEIL NATIONAL DE LA RESISTANCE ŒUVRE MAJEURE DE JEAN MOULIN 

ET DES MOUVEMENTS DE RESISTANCE

 

      AVERTISSEMENT AU LECTEUR

 

Ce document n’a pas la prétention de raconter in extenso la vie de Jean MOULIN, d’autres écrivains ou chercheurs l’ont fait bien avant moi et je ne suis qu’un relais vis-à-vis des associations d’anciens combattants et des jeunes lycéens, collégiens et étudiants désirant connaître un moment de l’histoire de notre pays durant la plus sombre période qu’on vécu les Français dont je fus du nombre.

L’Education Nationale s’est dégagée lentement mais surement de l’Histoire et de la géographie de la France, jugeant les anciens programmes obsolètes, programmes que nous enseignaient des instituteurs et professeurs aimant particulièrement leur métier, ce que l’on appelait alors « les Hussards Noirs de la République ». Ce que je sais, je l’ai appris par eux, puis par la suite en me perfectionnant et maintenant par passion pour mon pays que j’ai servi durant trente années dans les forces armées de la République.

Durant ma jeunesse nos instituteurs nous amenaient régulièrement tous les 11 novembre au monument aux morts en blouses grises et ils nous parlaient de cette première guerre mondiale qui nous avait coûté si cher en vies humaines, plus tard au lycée puis en faculté, les professeurs ont continué de parler de la France de son Histoire, de son aventure coloniale et de la chance d’avoir eu derrière le général Charles de GAULLE un vaste empire qui rentré sous sa houlette dans la guerre après la défaite de juin 1940 a permis la reconstitution d’une Armée française qui au côté des Alliés Britanniques et américains ont libéré notre territoire.

Mais on oublie bien souvent de rappeler que dès l’appel du 18 juin et même un peu avant d’autres hommes ont dit non à l’armistice du 22 juin 1940 et ont commencé à se rassembler pour lutter à la fois contre l’occupant mais également contre le gouvernement de Vichy présidé par le maréchal Philippe PETAIN, qui peu à peu fera tomber notre pays dans la collaboration avec l’occupant allemand.

Aujourd’hui je pense qu’il est grand temps de se souvenir de ce qu’ont réalisé des hommes et des femmes de la Résistance intérieure pour lutter contre l’occupant nazi et préparer notre pays à renaître avec un régime politique rénové et des institutions solides sur lesquelles le gouvernement provisoire de la République pourrait s’appuyer pour gérer un pays sortant épuisé de l’occupation allemande, des bombardements alliés et des combats de la libération.

Le préfet Jean MOULIN et nombre de ses compagnons furent de ceux qui au risque de leur vie permirent à la France de se redresser et de redevenir elle-même, ce qu’elle avait toujours été-Sauf durant la période noire de Vichy- le pays de la Liberté et des droits de l’homme.

 

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Le 15 juillet 1941, l’ancien Préfet Jean MOULIN rencontre à Marseille le capitaine Henry FRENAY et Maurice CHEVANCE chez le docteur RECORDIER au 67 rue de Rome.

 

C’est la conclusion d’un périple du préfet révoqué par le gouvernement de Vichy pour s’enquérir sur les mouvements qui se sont créés contre le gouvernement du maréchal PETAIN et surtout contre l’occupant. Ayant ouvert une galerie de tableaux à Nice, Jean MOULIN dessinateur de talent et peintre, va ainsi prendre contact avec les différents chefs qui animent ces mouvements, notamment en zone dite libre d’abord avec François de MENTHON, puis avec d’autres et enfin avec Henry FRENAY qui lui est déjà à la tête d’un mouvement important.

 

Au cours de la conversation qu’il aura avec ce dernier et Maurice CHEVANCE il va se rendre compte que la plupart de ces mouvements n’ont aucune liaison avec Londres, c'est-à-dire la France Libre et ses services qui cherchent eux aussi à avoir des relais en métropole. Or ces mouvements s’ils veulent survivre, ont besoin d’aides en tout genre, argent, armes, explosifs et munitions et des directives précises.

 

Jean MOULIN va donc se rendre compte très rapidement de l’isolement où se trouve cette résistance après avoir écouté les uns et les autres.

 

Décidé à rejoindre Londres et le général de GAULLE il va tenter à plusieurs reprises de gagner l’étranger, puis la Grande Bretagne sans grand succès jusqu’au jour où il réussit à obtenir un visa pour les Etats-Unis, et grâce à de l’argent fourni par Pierre COT, qui va lui servir pour gagner l’Espagne, le 9 septembre 1941 puis le Portugal le 12 septembre où il prend contact avec l’ambassadeur anglais qui va le faire acheminer vers Londres où il arrive le 20 octobre ; durant son séjour à Lisbonne, l’ancien préfet rédige un rapport concernant ses contacts avec les différents responsables qu’il a rencontré en zone Sud.

 

Après avoir été contrôlé par les services de sécurité britanniques, et l’Intelligence Service, qui tentent de l’enrôler en vain, il va rencontrer le 24 octobre le colonel PASSY, alors chef des services de renseignements de la France libre et lui remet un exemplaire de son rapport que le colonel PASSY fera dactylographier*- Rapport sur l’activité, les projets et les besoins des groupements constitués en France en vue de la libération du territoire national.-

 

Le 25 octobre 1941, Jean MOULIN sera reçu par le général de GAULLE, ce dernier qui a rapidement pris conscience que la France Libre avait besoin de relais en France, va l’écouter avec attention et comprenant tout l’intérêt de la démarche de l’ancien préfet va lui confier une mission importante tout d’abord en zone libre, et de tenter d’unifier autant que faire se peut ces mouvements de résistance.

 

Le général de GAULLE va rédiger à la suite de cet entretien, un document instituant Jean MOULIN comme délégué du Comité national français pour la zone Sud, dont voici le texte :

 

« Je désigne monsieur Jean MOULIN, préfet, comme représentant et comme délégué du comité national pour la zone non directement occupée de la métropole.

Le 24 décembre 1941. Charles de GAULLE. »

 

Ce texte sera microfilmé et enfermé dans une boîte d’allumettes..........................

 

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