Par Francis AGOSTINI ©
Président départemental de l'Union Fédérale des Bouches-du-Rhône
Président du Comité de Coordination des associations d'Anciens Combattants
et Victimes de Guerre de Marseille et des Bouches-du-Rhône.
Dès leur arrivée en zone Sud en novembre 1942, la Wehrmacht a pris toutes les dispositions pour faire face à un éventuel débarquement allié sur les côtes méditerranéennes du sud de la France, laissant une partie d'ailleurs du dispositif à la charge de l'armée italienne d'occupation.
Dans un premier temps elle s'est contentée d'occuper les ouvrages militaires français existants comme ce fut le cas après le sabordage de la flotte.
Puis après 1943, les relations entre l'Allemagne et l'Italie s'étant fort dégradée pour ne pas dire plus, l'armée italienne fut annihilée et les troupes allemandes occupèrent toute la côte française du cap Cerbère à la frontière italienne, et l'organisation TODT se mit à l'ouvrage pour construire le mur de la Méditerranée.
Ainsi l'on va voir apparaître un nombre impressionnant de bunkers bétonnés abritant des pièces d'artillerie de tous calibres et provenant d'origines différentes, 105 et 155m/m français, 122 et 152 m/m russes, 77 , 88,150 et 210 allemands , pièces de marine française comme celles du cap Cepet près de Toulon en 340m/m .Pièces sur train blindé de 210 m/m et de nombreux calibres antichar allant du 37 au 75m/m- Beaucoup de tourelles de chars français comme celles des Renault R35 ou Hotchkiss servirent dans les blockhaus de type Tobruk, d'autres bunkers étant armés de canon Flak de 20m/m quadruples ou simples et bien entendu de mitrailleuses MG 34 et 42.
Il est certain que sans avoir la puissance de feu du mur de l'Atlantique, celui de la Méditerranée pouvait donner à réfléchir aux alliés, même si les troupes qui occupaient le midi de la France étaient de bien moindre valeur que celles de l'ouest, où d'ailleurs les allemands attendaient le débarquement le plus important et qui s'est produit le 6 juin en Normandie.
Néanmoins une fois à terre et surtout dans le Var autour de Toulon les forces françaises qui investirent le port militaire durent livrer de très violents combats avec des pertes sérieuses pour forcer l'ennemi à capituler le 28 août 1944.