1927-2012
Didier LAFFEACH est né le 6 mai 1927, dans les « Côtes d’Armor », à Bourseul.
C’est dire qu’en juin 1940, ses yeux de gamin de 13 ans voient avec effroi les panzers de la Wehrmacht déferler en Bretagne.
Au lendemain de la défaite, la France perd brutalement son indépendance et, par des réactions spontanées, isolées, face à l’envahisseur, la Résistance va prendre forme. Cette lutte contre la collaboration pro-vichyssoise influencée par le « traditionalisme maurassien », va être marquée par le particularisme breton.
Les lois de l’Etat de Vichy, en 1941 et 1942, imposent l’enseignement des langues dialectales et facilitent ainsi l’infiltration des agents de l’Abwehr, puis de la Gestapo, dans les milieux traditionalistes bretons et donnent à la Résistance locale un caractère bien particulier.
Dans cette atmosphère de suspicion, l’adolescent Didier LAFFEACH, animé d’une foi dans la « République Laïque et Sociale », se rapproche des militants communistes et notamment du « Commandant Cochenil, Chef de l’inter-secteur des Côtes d’Armor ».
Fiché comme hostile à la « Révolution Nationale » prônée par le Maréchal Pétain, Didier LAFFEACH fait l’objet, le 15 mars 1944, d’une mesure d’éloignement et se retrouve assigné à résidence dans le département de Maine & Loire où il ne séjournera que peu de temps, car il regagne à pied, par étapes successives, sa terre natale.
Recherché par les « forces de l’ordre », il reste camouflé dans sa famille, à Jugon, Chef-lieu de Canton des Côtes d’Armor. Toujours poursuivi, il va connaître l’angoisse et l’esprit de sacrifice qui ont façonné son caractère.
Distributeur de tracs, colleur d’affiches, transmetteur de messages, perché sur son vélo, il sillonne la zone de Loudéac, Pléneuf, Dinan…etc…, toujours en relation avec les hommes de « l’inter-secteur ».
Le 18 avril 1944, Didier LAFFEACH est menacé par une nouvelle mesure d’éloignement dont il fait fi et, après le débarquement des Alliés en Normandie, toujours en liaison avec « l’inter-secteur », il participe aux récupérations des parachutages, transporte des armes, assure de nouvelles liaisons.
Le 30 octobre 1944, il est libéré de ses « obligations militaires » et au lendemain de ses 17 ans, retourne à ses études.
En 1958, le titre de COMBATTANT VOLONTAIRE de la RESISTANCE lui est attribué et rejoint la Confédération Nationale des Combattants Volontaires de la Résistance où j’ai fait sa connaissance.
En octobre 2002, la C.N.C.V.R. lui confie l’organisation de son 47ème Congrès annuel qui se déroulera à Evreux.
A la dissolution de la C.N.C.V.R. fin 2005, il assure dès le début de l’année 2006, la Présidence du Comité d’Animation et de Suivi de la Fondation de la Résistance, jusqu’en 2010.
Didier LAFFEACH ajoute son nom à la longue liste des « Soutiers de la Gloire » disparus, gardons en mémoire son combat intransigeant pour la LIBERTE, combat qui fait l’objet de notre constance vigilance.
Par Rolland JOFFRES
Président du Coordination de la Fondation de la Résistence.