(1923-2004)
Jean-Bernard Badaire est né le 28 janvier 1923 à Fontainebleau dans une famille de militaires.
Son grand-père et son père étaient officiers de carrière. Son père est fait prisonnier lors des combats de 1940. Capturé par les Allemands, il est enfermé dans l’Oflag 10B.
Dès le 18 juin 1940, Jean-Bernard Badaire veut se rendre en Angleterre. Mais, devenu chef de famille en raison de la disparition de son père, il est poussé par sa mère à rester et à poursuivre ses études secondaires. Il se destine aussi à l’armée et après ses études secondaires et son Bac, il entre dans une classe de préparation à Saint-Cyr,
Il entre en Résistance, en avril 1942, en Sologne. Il est engagé comme agent P1 dans un sous-réseau rattaché à la section française (section F du SOE) des Réseaux Buckmaster homologués en septembre 1943.
Il participe à différentes actions qui s’intensifieront à l’arrivée en France de son chef de réseau, Philippe de Vomecourt (pseudo : Commandant Saint-Paul) : liaisons, sabotages, parachutages répertoriés.
Il fait officiellement partie du réseau à partir du ler septembre 1943 jusqu’à la date de son arrestation, le 13 juillet 1944, à la suite de l’infiltration d’un agent de la Gestapo. Il subit alors les interrogatoires des services du SD dans les jours qui suivent.
Déporté au camp de concentration de Neuengamme le 17 juillet, il est affecté dans un Kommando, réalisant des travaux de terrassement de la base de sous-marins de Brème.
Le 13 avril 1945, suite aux avances alliées, il est dirigé vers Bergen-Belsen puis Sandbostel. Il s’évade à l’arrivée dans ce camp grâce à la complicité d’un prisonnier de guerre et réussit à rejoindre, après passage dans les lignes allemandes, les troupes anglaises de la 2e Armée, qui vont délivrer le camp de Sandbostel. Il accompagne les Britanniques jusqu’à la libération du camp (29 avril 1945). Le 11 mai 1945, il est rapatrié en France.
Considéré comme militaire, Jean-Bernard Badaire est mis en permission le ler juin 1945. Il se réengage pour 3 ans et fait l’école des cadres en tant qu’aspirant. Le 10 octobre 1947, il est nommé capitaine.
Le 12 septembre 1947, par décret du Garde des Sceaux et du Secrétariat d’État aux Anciens Combattants, il est nommé membre de la Commission d’amnistie.
En 1949 il est breveté pilote (1 800 heures de vol). En 1951, il met fin à ses activités militaires et quitte l’armée.
Il prend, ensuite, la direction des deux affaires d’Édition et de Publicité.
Philippe Vomecourt, devenu président de Libre Résistance dans les années 1950, fait appel à Jean Bernard Badaire, à qui il confie le secrétariat général de l’association dès que le poste se trouve vacant. Encore secrétaire général sous la présidence de Robert Lyon, Jean-Bernard Badaire lui succède. Il préside l’association pendant plusieurs décennies et maintient d’étroites relations avec les Britanniques, tant à Londres qu’à Paris. Il est aussi nommé liquidateur national des réseaux Buckmaster
Investi pendant plusieurs années dans la réalisation du Mémorial de Valençay en hommage aux 104 héros de la section F, Bernard Badaire l’inaugure le 6mai 1991, en présence du ministre des anciens Combattants et de S.A.R. la Reine Mère Élisabeth.
Élu président du CAR en 1997, il a été réélu à chaque renouvellement du mandat de président jusqu’à sa mort, le 17 septembre 2004. À ce titre, il a été le représentant du CAR à la Fondation de la Résistance que le CAR avait créée en 1992 pour assurer la pérennité des valeurs de la Résistance.
Il y assume les fonctions de vice-président. il a aussi été choisi pour présider aux destinées de L‘Association des Etudes sur la Résistance Intérieure (AERI), dont le but initial est de réaliser des cédéroms ou dvd-roms sur la Résistance départementale, parfois régionale.
Il était,
- Commandeur de la Légion d’honneur,
- Croix de guerre avec palmes,
- Médaille de la Résistance,
- Officier de l’Ordre de l’Empire britannique.
SOURCES:60 ans d'histoire du CAR