1917-2000
Né le 24 novembre 1917 à Marseille son père était médecin ; il va faire ses études tout d’abord à Marseille à l’école de Provence, puis au collège Mélizan et bien sûr au lycée Thiers.
En 1934 il est bachelier et prépare le concours d’entrée à Saint Cyr, tout d’abord à Marseille, puis à l’école Sainte Geneviève à Versailles. Il est reçu à Saint Cyr en 1937, année déjà où circulent des bruits de bottes et de guerre ; il appartient à la promotion « Marne et Verdun » et à sa sortie il va choisir tout naturellement la cavalerie en 1939.
Sous-lieutenant, il est affecté au 15° régiment de dragons portés et va prendre part à la campagne de France étant à la tête d’un peloton de chars légers, puis se bat au sein du 1° régiment de cuirassiers en Belgique où il est blessé le 11 mai 1940.
Il gardera un mauvais souvenir de ces combats qui le marqueront ayant constaté le manque d’organisation du ravitaillement des chars tant en carburant qu’en munitions ou autres.
Après la signature de l’armistice qu’il déplore, il est muté au 12° régiment de cuirassiers à Orange. Mais refusant la capitulation, il est affecté sur sa demande au Levant qu’il rejoint en novembre 1940 : là, sur place il va prendre de nombreux contacts avec des chefs qui envisagent de rejoindre les Forces Françaises Libres.
Il est affecté au 35° escadron Tcherkesses, ce qui lui permet de rejoindre les Forces Françaises Libres en compagnie du colonel COLLET en mai 1941, le colonel COLLET étant un des premiers officiers au Levant à rejoindre le général de GAULLE avec son escadron.
En septembre 1941, le lieutenant Paul ODDO va participer comme chef de peloton d’automitrailleuses aux campagnes de Libye et en Egypte tout d’abord avec le groupe de reconnaissance de corps d’Armée, puis ensuite avec le 1° régiment de marche de spahis marocains.
Lors de la campagne de Tunisie en avril 1943, il va au cours des combats se distinguer au Djebel Fadeloum et de l’Oued Gragour avec la force L. du général LECLERC
Le 14 avril 1943 encerclé par des blindés allemands, il fait face avec son peloton, les attaque en détruisant un engin blindé et met les autres en fuite.
Après la fin des combats en Tunisie, il rejoint tout naturellement la 2° Division Blindée alors en formation à Témara au Maroc. Il débarquera en Grande Bretagne avec son unité et débarquera en Normandie le 1° août 1944.
Toujours affecté au 1° régiment de marche de Spahis marocains, il participe à la campagne de France au sein de la 2° DB et sera blessé en Alsace à Sélestat le 17décembre 1944.
Le 8 mai 1945, il termine la guerre comme capitaine et va successivement servir comme aide de camp du général de GAULLE et du général JUIN.
En 1948, il suit les cours de l’École de guerre britannique étant affecté à Londres en
poste. Il est promu chef d’escadron et est affecté à l‘École de guerre dont il va suivre les cours de 1953 à 1955.
En 1956 il prend part à l’expédition de Suez, puis c’est l’Algérie où il va servir à l’État-major de la 7° DMR et prendre en 1958 le commandement comme lieutenant-colonel du 24° régiment de dragons dans le Nord Constantinois au moment où la bataille des frontières bat son plein. En juillet 1960, alors qu’il est chef de corps du 4° régiment de hussards, il est grièvement blessé par l’explosion d’une mine sur la frontière tunisienne ; rapatrié sanitaire sur la métropole, le colonel Paul ODDO devra subir plusieurs opérations chirurgicales délicates.
Après sa guérison, il est affecté au SHAPE à Rocquencourt au bureau des plans, il est alors colonel plein et va rester en poste jusqu’en 1964.
Il est nommé sous-chef d’état-major des Forces Françaises en Allemagne où il restera jusqu’en 1967. Dès la fin de son affectation il rejoint le Centre des Hautes Etudes Militaires et de l’Institut de la Défense Nationale.
En 1969 il est nommé général de brigade et devient l’adjoint du général commandant la 7° Division Mécanisée à Mulhouse. En 1971 il commande la 71° Division Militaire à Marseille jusqu’en 1973, année où il est promu général de division et se trouve affecté au poste d’adjoint du gouverneur militaire de Metz en 1974.
Par la suite il est nommé inspecteur général de l’Arme Blindée Cavalerie en étant promu général de corps d’armée, et membre du Conseil supérieur de l’armée de terre de 1974 à 1977.
En 1977 il passe en deuxième section.
Mais l’activité débordante qui est la sienne le dirige rapidement vers le monde
combattant puisqu’il va devenir rapidement le président national de l’Union des Blessés de la face, président des anciens du 1er Régiment de marche de Spahis marocains et de bien d’autres associations.
Le général Paul ODDO devait malheureusement nous quitter à l’âge de 83 ans le 21
mars 2000 à Paris ; il est inhumé à Sainte Foy en Tarentaise en Savoie.
Il était :
Grand croix de la Légion d’honneur
Compagnon de la Libération - Avril 1944.
Croix de guerre 1939-1945 avec 8 citations
Croix de la valeur Militaire avec 4 citations.
Médaillé de la Résistance.
Par Francis AGOSTINI
Président départemental de l'Union Fédérale des
Bouches-du-Rhône
Président du Comité de Coordination des
associations d'Anciens Combattants et Victimes
de Guerre de Marseille et des Bouches-du-Rhône.