Daniel Bouyjou-Cordier, né à Bordeaux le 10 août 1920, s'est engagé dans la France libre dès juin 1940.
Issu d'une famille de négociants bordelais, royalistes maurassiens, Daniel Cordier fait ses études dans différents collèges catholiques. Il milite à 17 ans à l'Action française et fonde à Bordeaux le « Cercle Charles Maurras ».
Comme il le reconnaît dans Alias Caracalla, en tant qu'admirateur de Maurras, il est, au début de la guerre, fascisant, antisémite, antisocialiste, anticommuniste, antidémocrate et ultra-nationaliste, mais, contrairement à son maître à penser, il refuse d'emblée l'armistice.
En juin 1940, il se trouve avec sa famille à Pau, quand il entend à la radio le premier discours du maréchal Pétain, qui le révolte par l'annonce de la demande d'armistice. Après avoir rassemblé 16 volontaires et espérant que l'Empire français continuera la guerre, il embarque le 21 juin à Bayonne sur un navire belge, le cargo Léopold II, qui devait aller en Algérie mais le bateau fait finalement route vers Londres.
À son bord se trouvent Camille Huysmans et d'autres membres du futur gouvernement belge en exil.
Daniel Cordier s'engage avec ses camarades dans les premières Forces françaises libres le 28 juin 1940 affecté au bataillon de chasseurs pour suivre un entraînement militaire.
Entré au BCRA, il est parachuté près de Montluçon le 26 juillet 1942. Il gagne rapidement Lyon et entre au service de Jean Moulin, délégué du général de Gaulle en France, dont il fonde et dirige le secrétariat.
Pendant onze mois, il est au quotidien un des plus proches collaborateurs de Jean Moulin. Il gère son courrier et ses liaisons radio avec Londres. Il l'aide à créer divers organes et services de la Résistance, et assiste aux patients efforts de celui-ci pour unifier la Résistance intérieure française et la placer sous l'égide de Londres.
Ce long travail aboutit à la fondation du Conseil national de la Résistance (27 mai 1943).
Resté jusqu'en mars 1944 au service du successeur de Moulin à la délégation générale, Claude Bouchinet-Serreules, Cordier passe les Pyrénées en mars 1944, est interné par Franco au camp de Miranda, puis rejoint la Grande-Bretagne.
À l'occasion du procès de René Hardy en 1947, il dépose dans le sens de sa culpabilité dans l'affaire de Caluire. Il conclura à nouveau à cette culpabilité des décennies plus tard « en [son] âme et conscience », après de longues recherches historiques.
Après la guerre, Cordier adhère désormais à un socialisme humaniste et non-marxiste, aidant discrètement à la fondation du Club Jean-Moulin au début des années 1960.
En novembre 1956 Daniel Cordier, en ouvrant sa première galerie, se lance dans ce qui allait être une brillante carrière de marchand d'art.
À la fin des années 1970, choqué par les rumeurs et les calomnies qui mettent en cause Jean Moulin et en possessions des archives de ce dernier Daniel Cordier a pu livrer, après des années de travail, une somme biographique monumentale qui a profondément renouvelé l'historiographie de la Résistance.
Daniel CORDIER est :
• Commandeur de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 20 novembre 1944
• Croix de Guerre 39/45
Sources Wikipedia.