Résistants, Personnalités liées à la Résistance

Résistants, Personnalités liées à la Résistance

Serge Ravanel, né Serge Asher le 12 mai 1920 à Paris décédé le 27 avril 2009

Ravanel (devenu son patronyme) - Pressentier - Verdun - Charles Guillemot - Lucien Poisson - Marcel Ferval

Il entre à l’École polytechnique en septembre 1939 à 19 ans.

Affecté le 1er avril 1940 à l’école d’officiers d’artillerie de Fontainebleau, il ne participe pas aux combats de mai-juin 1940.

Au lendemain de l’armistice il est envoyé dans un chantier de jeunesse en Savoie.. C’est  à cette occasion qu’il apprend les exploits des frères Ravanel, guides de montagne à Chamonix, qui lui fourniront son pseudonyme. 

En avril 1941, Serge Asher envisage de rejoindre Londres en passant par le Portugal, avant de commencer à résister en distribuant des tracts et des journaux clandestins. Il rejoint d’abord l’antenne lyonnaise du « mouvement du général Cochet » puis celui de la « rue de Constantine », animé par Stanislas Fumet et regroupant des journalistes de la revue Tempsnouveau.

En décembre 1941, il tente de créer son propre groupe de résistance. Ses études achevées (juin 1942), il est contacté par Jacques Brunschwig et entre à Libération-Sud, le mouvement d’Emmanuel d’Astier de La Vigerie. Utilisé comme messager et agent de liaison, il fait souvent la navette entre les zones Sud et Nord. En septembre 1942, il devient « permanent », attaché au comité directeur.

Arrêté par la police française à Marseille, le 5 novembre 1942, il s’échappe le lendemain grâce à la complaisance de ses gardiens. Le 15 mars 1943, à Lyon, il est à nouveau arrêté par la police française avec une vingtaine de camarades, dont Maurice Kriegel-Valrimont et Raymond Aubrac.

Incarcérés à la prison Saint-Paul, ils se rendent malades en absorbant des drogues et sont transférés à l’hôpital de l’Antiquaille. Une action préparée par Lucie Aubrac est conduite par des groupes francs (GF) de Libération-Sud déguisés en hommes de la Gestapo. Ils parviennent à le libérer avec deux camarades le 24 mai 1943.

Hivers 1942 les mouvements de résistance Combat, Franc-Tireur et Libération-Sud ont fusionné pour donner les Mouvements unis de la Résistance (MUR). Serge Asher, qui a alors pris le pseudonyme de « Ravanel », en est nommé chef national des groupes francs (juin 1943) en remplacement de Jacques Renouvin, arrêté en janvier. Son rôle consiste à créer, animer et développer ces groupes francs sur tout le territoire national.

Il les développe d'abord en zone Sud c'est ainsi qu'il entrera alors en relation avec Edouard Alexander, puis, après la naissance du Mouvement de libération nationale (MLN) fin 1943, sur l'ensemble du pays.

Après l'arrestation de Jean Moulin par la Gestapo le 21 juin 1943, le mouvement lui demande de le faire évader. Le manque d'informations fiables, la découverte par Klaus Barbie de la véritable identité de son prisonnier, puis son transfert sur Paris, ne le permettent pas. Serge Asher-Ravanel risque même une troisième arrestation par la police militaire allemande le 19 octobre 1943 lors d'une réunion près de Meximieux, dans l'Ain : il doit son salut à une évasion par une fenêtre suivie d'une plongée dans l'Ain.

 Les groupes francs réussissent ensuite une certain nombre d'opérations d'envergure : libération de Raymond Aubrac par l'attaque de la fourgonnette de la Gestapo qui le transporte en plein centre-ville de Lyon le 21 octobre 1943, destruction du dépôt de munitions de Grenoble (13 novembre)...

En 1944, la fusion des diverses formations militaires du MLN donne naissance aux Corps francs de la Libération (CFL). Ravanel change de fonction le 1er avril 1944 : il devient chef du bureau action (3e bureau) de l'état-major de cette formation. Il tente de mettre en place un responsable à Toulouse, puis demande à occuper lui-même ce poste de chef régional.

Le 6 juin 1944, le général Kœnig le nomme colonel : à 24 ans, il est le plus jeune colonel français de la Seconde Guerre mondiale et chef régional de l'ensemble des forces militaires régionales de la Résistance, alors réunies en Forces françaises de l'intérieur (FFI).

 En août 1944, avec Jean Cassou, commissaire de la République, il coordonne les combats dans la région de Toulouse (région R4) et participe à la libération de la ville (19 août 1944). Tous ces évènements font près de 1 000 morts côté allemand et plus de 13 000 prisonniers. Commandant de la région militaire de Toulouse, il organise les FFI en unités régulières ; elles participent à d'autres libérations de villes.

Le général de Gaulle en visite à Toulouse les 16 et 17 septembre 1944 lui reproche de laisser trop d'espace aux communistes. Fin septembre 1944, il est blessé dans un accident de motocyclette lors d'une mission à Paris : il abandonne alors son commandement régional. À la fin de la guerre, Serge Ravanel est chef de bataillon. Il est fait compagnon de la Libération par décret du 18 janvier 1946.

En 1950, il démissionne de l'armée pour exercer l'activité d'ingénieur en électronique. Il fonde même plusieurs entreprises. Agent de l'ANVAR, l'Agence pour la valorisation de la recherche, il appartient de 1981 à 1983 au cabinet de Jean-Pierre Chevènement, ministre de la Recherche et de la Technologie, puis ministre de la Recherche et de l'Industrie.

Serge Ravanel prend sa retraite en 1985 et exerce alors des fonctions de consultant. En 1994, il est présent sur la liste MDC aux élections européennes. Par ailleurs, il s'implique dans de nombreux mouvements et associations mémoriels relatifs à la Résistance : Fondation de la Résistance, Mémoires et espoirs de la Résistance, Association pour les études sur la résistance intérieure (AERI), X-Résistance...

Il devient une des figures les plus marquantes des témoins de la Résistance et donne de nombreuses conférences en lycées et collèges sur ce sujet, rappelant les valeurs de la Résistance : « Honneur, don de soi, sens de l'intérêt général, refus du racisme ».

Serge Ravanel décède à 89 ans, le 27 avril 2009 à Paris.

 Il reçoit les honneurs militaires aux Invalides le 5 mai 2009.

Il était:

  • Grand officier de la Légion d'honneur
  • Compagnon de la Libération, par décret du 18 janvier 1946
  • Croix de guerre 1939-1945 avec palme
  • Médaille de la Résistance avec rosette
  • Médaille des évadés
  • Bronze Star Medal (USA)

Sources Wikipedia



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