Résistants, Personnalités liées à la Résistance

Résistants, Personnalités liées à la Résistance

Tirailleur toujours

Portrait de Francis AGOSTINI

avec son aimable autorisation

Il est né le 1° août 1921 à Paris et après ses études, pris par le virus de la revanche - Il a vécu l’armistice de juin 1940 - Il contracte un engagement au titre du 43° Régiment d’infanterie Alpine à Marseille.

Mais en novembre 1942 après l’invasion de la zone sud par la Wehrmacht, il rejoint l’organisation de la résistance Armée (ORA) sur l’instigation de son chef de bataillon, le commandant de SAINT OPPORTUNE, qui commandait le 3° bataillon du 43°RIA. À Marseille. Paul ROLLAND va donc être un des premiers à rejoindre l’embryon de résistance militaire que forme l’Armée d’armistice.

En février 1943, il est à l’AS - L’Armée Secrète - et participe avec le commandant de SAINT OPPORTUNE - “Stop” dans la résistance - au camouflage des personnels en fournissant des fausses identités et en déplaçant du matériel de guerre qui est caché ou enterré dans le jardin d’un couvent voisin.

L’équipe qui œuvre autour de Paul ROLLAND se compose d’anciens militaires qu’il a recrutés lui-même - comme le sergent-chef HERCHUELZ, dit René, le sergent LEGROS dit Gil. Le sergent-chef HERCHUELZ sera l’un des premiers tués lors des combats pour la libération de Marseille le 23 août 1944.

Ils accomplissent ainsi plusieurs missions notamment dans la région d’Aix en Provence au Tholonet pour récupérer des armes cachées et ont failli être pris par une patrouille allemande.

Quelque temps après, Paul ROLLAND reçoit la visite d’un agent de police muni d’une convocation lui enjoignant de rejoindre le STO pour travailler à Toulon à l’Arsenal.

Il réussit à fausser compagnie non seulement à l’agent mais également à l’allemand qui l’accompagnait.

Il change plusieurs fois de domicile grâce aux complicités et à “Stop”, qui le fait affecter à la commission d’armistice à Marseille où il va renseigner ses supérieurs sur toutes les décisions prises à l’encontre du centre démobilisateur de l’Armée d’armistice de la Blancarde qui doit être transféré en Ardèche.

C’est le capitaine NINCK dit Gilbert, chef du bureau militaire de la maison du prisonnier à Marseille qui reçoit les consignes directement de “Stop” pour le secteur des Bouches du Rhône- Le capitaine NINCK sera d’ailleurs arrêté et fusillé à Signes

Le groupe à ce moment-là dépend de l’ORA et Paul ROLLAND réussit à se procurer les plans des fortifications en cours de réalisation le long de la côte méditerranéenne de Nice à la frontière espagnole et va les recopier durant toute une nuit pour les remettre au capitaine NINCK et au capitaine RAMIER.

Plus tard Paul ROLLAND appartiendra au réseau ALIBI en février 1944.-

En août 1944 il va participer avec ses compagnons aux combats pour la libération de Marseille en allant au-devant des premiers éléments du 7° RTA le 21 août à Allauch, les guidant ensuite dans le secteur de la Rose et de la Pounche.

Après la libération de Marseille, Paul ROLLAND rejoint l’École des cadres d’Aix en Provence - Promotion libération - et reçoit sa première affectation au 29° Régiment de tirailleurs algériens, il est nommé sous-lieutenant le 1° juin 1945, puis est affecté au 3° RTA dans les rangs duquel il va servir pendant plus de dix ans.

De juillet 1949 à novembre 1951 il va servir en Indochine dans un bataillon de marche algérien comme officier de renseignements où il obtient des résultats remarquables, ce qui lui vaudra d’être cité deux fois à l’ordre de la division.

Il est promu capitaine le 1° septembre 1953 et va participer à partir de 1954 aux opérations en Algérie notamment dans le Constantinois et les Aurès où il commande une compagnie de combat.

En mai 1956, il est affecté au service de sécurité de la Défense Nationale : il sert de nouveau en Algérie où il est encore cité.

Puis de juin 1958 à mai 1960, il remplit d’importantes fonctions à Marseille à l’État-major.

Il est nommé chevalier de la Légion d’honneur le 31 décembre 1958.

Au 1° juin 1960, il fait un nouveau séjour en Algérie comme officier de renseignements au 22° RTA il y est cité encore deux fois, puis nommé chef de bataillon, il assume à Marseille d’importantes fonctions au sein du Poste de Sécurité Militaire ; en 1971 il est promu officier de la Légion d’honneur et pratiquement en même temps nommé au grade de lieutenant-colonel.

De 1970 à 1972, il dirige la Section contre ingérence dans les Armées à Paris à la Direction de la Sécurité Militaire.

En août 1972 il dirige le détachement de Sécurité Militaire de la 71° division militaire et le 1° juin 1976 en temps que colonel il prend le commandement de l’important Poste de Sécurité Militaire de la 5° Région Militaire à Lyon.

Il est nommé général (2 secondes) en août 1981.

Le général Paul ROLLAND est

  • Commandeur de la Légion d’honneur,
  • Commandeur de l’Ordre National du Mérite.
  • Croix de guerre 39/45 - une citation à l’ordre du Corps d’Armée
  • Croix de guerre TOE - Deux citations à l’ordre de la division.
  • Croix de la valeur militaire
  • Quatre citations dont trois à l’ordre de la division et une à l’ordre de la brigade.
  • Croix du combattant volontaire de la Résistance
  • Croix du Combattant volontaire.

Le général Paul ROLLAND a assumé pendant fort longtemps la présidence de l’Amicale des anciens du 3° RTA.

Actuellement, Il est Président de l’ANOCR à l’échelon régional et membre du conseil d’administration national, mais aussi Vice-Président du Comité de coordination des anciens combattants de Marseille et des Bouches du Rhône.

Il est en outre un animateur inlassable des cérémonies concernant la libération de Marseille et de la manifestation du souvenir de l’action du chef de bataillon VALENTIN, commandant le 2° bataillon du 3° RTA lors de l’attaque et de la libération de Notre Dame de la Garde.

 

Par Francis AGOSTINI

Président départemental de l'Union Fédérale des Bouches-du-Rhône Président du Comité de Coordination des associations d'Anciens Combattants etVictimes de Guerre de Marseille et des Bouches-du-Rhône.



Accéder aux archives