MASSON dans la Résistance
Portrait de Francis AGOSTINI
avec son aimable autorisation
Né le 20 septembre 1910 à Salon de Provence, il fait ses études au collège Frédéric Mistral, à l’époque l’École Supérieure, et boursier il prépare l’École Normale d’Aix en Provence qu’il intègre et où il rencontre le futur colonel Roger TRINQUIER.
Sorti de l’École Normale, il est affecté à Graveson où il remplit bénévolement certaines fonctions à la municipalité. Excellent joueur de football il est engagé au Football Club de Sète où il participe au championnat de France et à la coupe de France ; il côtoie à cette époque les plus grands joueurs comme Laurent Di LORTO, Pierre CHAYRIGUES, Auguste AQUARON.
Devant choisir entre son métier d’instituteur et le football et venant de se marier à une institutrice, Juliette Ravel alors en poste à Salin de Giraud, il est affecté en compagnie de son épouse, à l’école communale de Saint André où il enseignera, jusqu’à la déclaration de guerre le 2 septembre 1939. Mobilisé au 203° RIA, il participe à la bataille des Alpes et y rencontre Edouard ALEXANDER, futur résistant lui aussi.
Démobilisé en 1940 il est de nouveau affecté à son ancien poste de Saint André qu’il quitte pour l’école de la Major ; s’étant lancé dans les mouvements de jeunesse, les Éclaireurs de France, il est commissaire de District et participe fin 1940 à de nombreux stages. Fin janvier 1941, il est récupéré par le lieutenant CHEVANCE, adjoint d’Henri FRENAY, au cours d’une réunion au local des Éclaireurs de France à Marseille ainsi que nombre de cadres qui rejoignent le Mouvement de Libération Nationale.
Il est alors muté sur sa demande au centre Velten, rue Bernard Dubois, où il va organiser à partir de 1942 des stages de formation de plein air au château de la Cluse Pâquier dans les Alpes en compagnie de Georges BANCAL, Conan et d’autres responsables, pour les jeunes.
Beaucoup parmi eux vont échapper par la suite au STO en rejoignant les maquis du Vercors et de la Tarentaise.
À partir de la Cluse Pâquier, il va ravitailler en outre certains maquis où se trouvent déjà quelques cadres de Combat.
Le 26 mai 1944, la veille du bombardement américain sur Marseille, il échappe à une descente de la police allemande au siège des Éclaireurs de France où nombre de chefs scouts et cheftaines sont arrêtés et déportés.
Il se réfugie alors en Arles chez ses parents dans un mas en Crau.
Grâce à Paul AUGIER, lui aussi commissaire de district aux Éclaireurs de France de la région d’Arles, il prend contact avec Julien CHAVOUTIER qui a remplacé à la tête de la résistance locale le colonel BERRURIER arrêté par la Gestapo ; il va participer comme adjoint au commandant des FFI à la libération de la ville d’Arles au cours des combats des 22, 23 et 24 août 1944, faisant prisonnier dès le premier soir une section complète de soldats allemands au mas de la Croix, ramenant leurs armes et leurs munitions.
Par la suite il va se battre place Lamartine et au pont noir lors de la contre-attaque allemande.
Après les combats, il réussira à imposer dans la ville la légalité républicaine et à empêcher les débordements dus à certains éléments.
Après la libération il décide de rester dans l’Armée et va être muté dans un premier temps à l’École des cadres d’Aix en Provence, puis sera envoyé sur le front de l’Atlantique à La
Rochelle- Les fronts oubliés- Après le 8 mai 1945, il est affecté comme lieutenant, officier des sports au 3°bureau de l’État-major de la XV° Région militaire. En fin 1945, il est désigné pour continuer ses services outre-mer en Côte d’Ivoire, comme commandant de l’École d’enfants de troupe de Bingerville, qu’il modernise en faisant construire des bâtiments en dur, salles de classe et d’instruction, village pour les tirailleurs et leurs familles.
À son retour en métropole, il est affecté au 4°RIC à la caserne Grignan à Toulon, puis est désigné pour servir en Indochine où il va commander un sous-quartier en plaine des joncs au poste de Marché 17 tenu par une unité du 2° RIC.
De nouveau à Toulon, il commande comme capitaine la compagnie de commandement et des services du 4° RIC, puis deux ans après il est désigné pour un séjour à Madagascar à Tamatave au DTM.
En 1957, à son retour, il rejoint l’Algérie et sert au 4° RIC, à Djidjelli, puis au 16°RIma et enfin au 8° RIma dans l’Oranais à Béni Saf où il fait valoir ses droits à la retraite en 1961.
S’étant installé en Arles, il rejoint rapidement le monde combattant en devenant le président de l’association amicale des anciens combattants et mutilés de guerre de la commune d’Arles de 1966 à 1990, vice-président du Souvenir Français et vice-président départemental de l’Union fédérale des Bouches du Rhône ; Il organisera d’ailleurs en Arles un congrès national en 1977.
Il décède en Arles après une longue maladie, le 16 octobre 1992.
Il était :
Chevalier de la Légion d’honneur
Officier de l’Ordre National du Mérite
Croix de guerre 39/45 avec deux citations
Croix de guerre des TOE avec deux citations
Croix de la valeur militaire avec une citation
Croix du combattant volontaire de la Résistance
Médaille de la Résistance
Par Francis AGOSTINI
Président départemental de l'Union Fédérale des Bouches-du-Rhône Président du Comité de Coordination des associations d'Anciens Combattants etVictimes de Guerre de Marseille et des Bouches-du-Rhône.