Portrait de Francis AGOSTINI
avec son aimable autorisation
II est né le 19 septembre 1924 à Marseille dans les Bouches du Rhône.
Le 14 juillet 1942 lors de la grande manifestation patriotique qui se déroule au monument aux morts des Mobiles, en haut de la Canebière, à Marseille, un groupe déjeunes gens dont il faisait partie, investit le siège du PPF situé rue Pavillon après 1a dislocation de la cérémonie et le met à sac ; bien entendu la police intervient, arrête, frappe quelques jeunes dont Auguste FOSSATI, les embarque dans les fourgons et les emmène à l'Hôtel de police où après une vérification d'identité et avoir été fichés, ils sont remis en liberté quelques heures plus tard.....
C'est dire que déjà la police de Vichy est attentive aux mouvements de foule et pourtant la zone sud n'a pas encore été envahie par les troupes nazies...
En juillet 1943, il est contacté par Ange MATTEI qui travaille avec le responsable du Groupe Provence, Roger LAZARIDES, alias Victor, groupe composé en grande partie de jeunes provenant de l'organisation universitaire des Mouvements Unis de la Résistance - MUR- sous l'autorité d'Albert CHABANON - Valmy-.
Son action se limite au départ à la distribution de tracts de journaux de la presse clandestine. Combat, la Provence libérée, le Marseillais ; tournées de distribution qui ne sont pas sans danger...
Puis viennent les choses un peu plus sérieuses et les séances d'instruction militaires commencent à Marseille, puis dans les collines au-dessus de Simiane sur le plateau du Beaux Roux où il est initié au maniement, démontage d'armes, connaissance des explosifs sous la houlette de FABRE alias Berger, LOUBAT - Rivière, MARIANI - Gaillard.
II met même à la disposition de son groupe l'appartement de ses parents au 15 rue du bon Pasteur, le domicile n'étant pas occupé.
Le 8 avril 1944, Auguste FOSSATI est blessé par un éclat de grenade dans le mollet au cours d'une mission, il est ramené par ses camarades et soigné par un médecin ami.
Le 7 juin 1944, dès l'annonce du débarquement en Normandie, le groupe Provence rejoint le maquis de Vauvenargues dans la Sainte Victoire, mais à la suite des opérations engagées par les troupes allemandes dans la région d'Aix en Provence et Lambesc, l'ordre de dispersion est donné.
Il faut se rappeler que pratiquement tout l'organigramme de la résistance marseillaise et provençale avait été donné aux services de sécurité allemands à Marseille par un officier français qui avait été parachuté quelque temps auparavant et qui pour de l'argent avait décidé de trahir....
Ainsi la plupart des maquis implantés dans la région allaient-ils subir les attaques des troupes allemandes et avoir de lourdes pertes en vie humaines comme cela sera le cas au Plan d'Aups à la Coutronne, sur le plateau de Manivert à Lambesc, Jouques, Saint Antonin......
Le 12 juillet Auguste FOSSATI va participer à une opération de parachutage d'armes et de munitions dans la zone du pilon du Roi, mais là aussi une trahison ne permet pas la réalisation de ce parachutage, une troupe de miliciens se trouvant dans le secteur de Simiane. Et le 13 juillet le groupe doit regagner Marseille.
Les mois de juin et de juillet 1944 seront marqués par de nombreuses arrestations de résistants et cela va influer grandement sur les combats pour la libération de Marseille.
Mais la libération approche et dès le 21 août au matin le groupe Provence sous la conduite de Roger LAZARIDES investit la Préfecture et le drapeau tricolore flotte à nouveau sur l'édifice.
Auguste FOSSATI a 84 ans et se souvient encore très bien de tous ses camarades tués,
au cours des combats pour la libération de la cité phocéenne, camarades qui pour la plupart avaient moins de vingt ans.
Cet ancien résistant est Chevalier de la Légion d'honneur, Médaillé Militaire, Croix de
guerre 39/45 avec deux citations, Croix du combattant volontaire 39/45, Croix du combattant volontaire de la résistance, Médaillé de la Résistance, Médaille commémorative 39/45, insigne national des FFI n° 181060.
Malgré le poids des ans, membre de l’Organisation de Résistance de l’Armée (O.R.A.)
il continue d'œuvrer pour le devoir de mémoire en participant aux rencontres avec les étudiants et les enseignants des établissements scolaires de la région.
Par Francis AGOSTINI
Président départemental de l'Union Fédérale
des Bouches-du-Rhône
Président du Comité de Coordination des
associations d'Anciens Combattants et
Victimes de Guerre de Marseille et des
Bouches-du-Rhône.