Alias DUROC
Portrait de Francis AGOSTINI avec son aimable autorisation
Pierre DUPUY est né le 10 janvier 1922 à Mars dans la Loire.
Fils d'enseignants il va se destiner tout naturellement lui aussi vers cette discipline et après avoir fait ses études à l'École Primaire supérieure de Charlieu, il intègre l'École Normale de la Loire en 1940.
Grâce à l'appui de quelques professeurs il réussit à créer au Lycée de Saint Etienne un embryon de groupe de résistants en octobre 1940, groupe qui peu à peu va prendre de l'importance et comprendre une cinquantaine de membres, notamment des étudiants : ce mouvement appelé « 93 » va diffusé un journal à partir du printemps 1941 dont la diffusion va atteindre 10.000 exemplaires, stockés d'abord au lycée, puis distribués par les étudiants en ville par les externes.
Mais en 1943 des professeurs sont arrêtés.
Pierre DUPUY se sentant menacé par la Gestapo quitte Saint Etienne en mai 1943 et entre dans la clandestinité sous le nom de DUROC et rejoint le réseau MITHRIDATE, en devient agent de liaison- Sous réseau WYLO et effectue de nombreuses missions vers Dijon, Autun, Clermont- Ferrand et Pontarlier.
Il devient adjoint au chef de réseau transmissions et dispose de 3 postes émetteurs-récepteurs Mark III et de trois radios, ce qui lui permet d'avoir de très bonnes émissions vers le BCRA en Grande-Bretagne.
Deux terrains d'atterrissages sont répertoriés et homologués dans la région de Villars des Dombes et le réseau WYLO reçoit les félicitations du chef de la France Libre pour les résultats obtenus.
Le 17 octobre 1943, Pierre DUPUY est arrêté en compagnie de nombre de ses camarades, dont le colonel GANEVAL, en instance d'exfiltration vers Londres, à la suite de la dénonciation provenant d'un agent de la Gestapo infiltré dans le réseau- Georges le danseur-
Ils sont incarcérés au Fort de Montluc, interrogés torturés malgré une blessure reçue lors d'une tentative d'évasion, il subit seize interrogatoires à l'École de santé de Lyon, siège des services de sécurité allemands, située rue Berthelot : les membres du réseau ont la vie sauve grâce à l'action d'un agent double (DOUSSOT) qui leur évite d'être fusillés, mais par contre ils seront tous déportés.
Fin janvier 1944, Pierre DUPUY est ainsi embarqué dans un wagon à bestiaux, puis transféré à Buchenwald, puis à Dora et à Elrich - Usine souterraine dans le massif de la Hartz, usine fabricant les nouvelles armes de destruction hitlériennes VI et V2 -, puis devant l'avance des alliés à Bergen-Belsen.
C'est au cours de son séjour dans ces camps qu'il fait la connaissance de Jean DUPRAT.
Il est rapatrié en juin 1945, malade et couché, il est hospitalisé à l'hôpital de la Salpêtrière.
Rétabli, il poursuit par la suite une carrière dans l'Armée et termine comme colonel. Pierre DUPUY est Commandeur de la Légion d'honneur, Croix de guerre 39/45- 3 citations dont une à l'ordre de l'Armée, Médaille de la Résistance, Croix de la valeur Militaire.
Très attaché aux valeurs de la résistance, il continue malgré son âge d'être un témoin actif vis-à-vis de la jeunesse et des associations patriotiques.
Par Francis AGOSTINI
Président départemental de l'Union Fédérale
des Bouches-du-Rhône
Président du Comité de Coordination des
associations d'Anciens Combattants et
Victimes de Guerre de Marseille et des
Bouches-du-Rhône.