Compagnon de la Libération le 17 novembre 1945
Par Olivier MATTHEY-DORET
Extrait de son livre "Les Compagnons de la Libération de la Région R2"
Avec son aimable autorisation.
Jean Drouot l’Hermine est né le 17 septembre 1907 à Luxeuil-lesBains dans le département de la Haute-Saône. Après ses études, il fait l’école de l’air.
Pendant la guerre 1939-1940, il se bat honorablement. Le 25 septembre 1940, il est démobilisé. Entre octobre 1940 et mars 1941, il tente plusieurs fois de rejoindre Londres, sans succès.
Nommé directeur de l’école des cadres de la région Savoie-Dauphiné, il profite de sa situation pour entamer une propagande contre les ennemis et leurs collaborateurs.
Sa prise de position lui vaut des tracas de la part des autorités de Vichy et de la légion française des combattants. Il échappe à l’emprisonnement par hasard.
Simultanément, Jean Drouot l’Hermine monte une filière (à Lons-le-Saulnier) permettant aux prisonniers évadés de passer la ligne de démarcation. Son organisation leur procurait aussi de faux papiers.
La filière a de plus en plus de travail en 1942 suite à la persécution des israélites. Les faux papiers pouvant attirer l’attention des ennemis (toujours les mêmes cachets de municipalités), il faut créer une nouvelle filière.
Arguments irréfragables et conviction viscérale font que Jean Drouot l’Hermine n’est pas arrêté bien que ses prises de position soient connues des services de police.
Organisateur de la Résistance dans la Drôme (le premier maquis est en place en février 1943), les parachutages commencent et il participe à toutes les opérations (dont la destruction par explosif d’une usine franco-allemande fabricant des charbons pour les projecteurs de la Défense Contre Avions).
Nommé commandant départemental des Forces Françaises de l’Intérieur de la Drôme en novembre 1943, il met en Œuvre plusieurs sabotages (chemin de fer, usines, installations électriques, et voici les actions résumées des F.F.I. drômoises commandées par Jean Drouot l’Hermine : 5 agents de la gestapo tués ; 27 collaborateurs tués ; 20 usines mises hors d’état de fonctionner ; 57 destructions de lignes électriques ; 67 réceptions de parachutages ; 107 locomotives brisées ; 108 attaques de lignes de chemin de fer ; environ 500 soldats nazis tués et à peu près 1 000 de blessés.
Le 6 juin 1944, 4 000 hommes en armes sont parés pour le combat. De juin à août 1944, cet effectif passe à 7 500. Le Vercors pourra livrer de vaillants combats contre l’ennemi.
Le 1er juillet, Jean Drouot l’Hermine est nommé commandant des Alpes centrales, il a le grade de Lieutenant-Colonel. Il libère Gap, faisant 1 200 prisonniers allemands ; remonte sur Grenoble (ville Compagnon de la Libération en 1944) ; reprend la ville de Briançon.
Les survivants de ses troupes (81 % de morts ou de blessés) sont intégrés à la 2e Division d’Infanterie Marocaine. Ils partent se battre en Haute-Saône (Héricourt), dans le Territoire de Belfort, dans le Haut Rhin (Bourbach).
La guerre terminée, Jean Drouot l’Hermine devient ingénieur et directeur de sociétés. Il exerce plusieurs mandats dans la vie politique :
Conseiller municipal de Paris, Conseiller général de la Seine (1952-1953), Député de la Seine et Oise. Il est aussi membre du Parlement européen. Le 23 mai 1969, suite à un accident de voiture, Jean Drouot.
l’Hermine décède. Le 29 mai, ses obsèques et son inhumation ont lieu à Triel, dans le département des Yvelines.
Par Olivier MATTHEY-DORET
Extrait de son livre "Les Compagnons de la Libération de la Région R2"
Avec son aimable autorisation.