Compagnon de la Libération le 19 octobre 1945
Par Olivier MATTHEY-DORET
Extrait de son livre "Les Compagnons de la Libération de la Région R2"
Avec son aimable autorisation.
Paul GRENIER est né le 21 novembre 1908 à Buxy, dans le département d’Eure et Loire. Faisant carrière dans l’armée, il est Sous-lieutenant au 60e Régiment d’Infanterie lorsque la guerre 1939-1940 éclate. Sa conduite lui vaut une citation à l’ordre de l’armée et il est promu Lieutenant. À la veille de l’armistice, il est fait prisonnier et est envoyé en Allemagne.
À trois reprises, il essaye de s’évader. La quatrième tentative sera la bonne ; il déjoue la surveillance des gardiens et rejoint la France en janvier 1943. Le 1er mars, il entre dans l’Organisation de Résistance de l’Armée dans le Doubs.
Le 1er avril, il est nommé adjoint au Colonel commandant le département du Doubs dans la hiérarchie de l’O.R.A. ; puis il est promu adjoint au Colonel commandant la sous-région D2. Il devient le chef d’État-major de cette sous-région en septembre 1943.
Paul GRENIER assure l’ensemble des liaisons pour le compte de son mouvement (l’O.R.A.), il gère la cohésion des groupes de réception des parachutages d’armes et de matériel. Bien entendu, il est sur le terrain de jour comme de nuit. Cette grande activité clandestine le fait rechercher activement par la gestapo et Paul GRENIER lui échappe de justesse.
Il va quitter la sous-région D2 le 11 février 1944 et arrive à Paris. Il fait partie de l’État-major central de l’O.R.A. ; il est nommé chargé de mission. Sa fonction est la direction du service des faux papiers et l’organisation du camouflage des aviateurs alliés.
Mis à la disposition du Colonel délégué militaire régional de Paris, Paul GRENIER prend la fonction de délégué militaire de la zone nord ; il dirige le « plan tortue » (il s’agit de neutraliser l’avancée des divisions de Panzers - chars nazis- le Jour J dans les régions nord et ouest).
Nommé Chef de Bataillon des Forces Françaises de l’Intérieur, il se consacre à la mise en place dudit plan jusqu’au 21 mai 1944. Par deux fois il échappe à son arrestation.
Par ordre de l’Etat-Major du Général Köenig (Compagnon de la Libération en 1942) il rejoint sa base de commandement à la Ferté-Macé (dans l’Orne). À la tête de ses hommes, il détruit 30 véhicules blindés et autres engins motorisés.
Paul GRENIER détruit lui-même 3 chars Tigre. Le bon fonctionnement de son dispositif en Normandie permet la destruction d’environ 600 véhicules ennemis. Il est blessé le 25 juin à la Ferté-Macé.
Officier de région au 3e bureau rattaché à l’Etat-Major du Général Köenig, Paul GRENIER gagne Londres le 25 août 1944. Il est nommé chef de mission (opération Sainfoin) et regagne Besançon le 24 septembre pour la diriger.
Ensuite, le 1er novembre, il est à l’Etat-Major de la 8e région militaire ; il retrouve le 60e Régiment d’Infanterie le 15 mars 1945.
Le 4 mai 1945, Paul GRENIER est tué en service commandé à Mulhouse. Il a été inhumé au cimetière de St Ferjeux à Besançon.
Par Olivier MATTHEY-DORET
Extrait de son livre "Les Compagnons de la Libération de la Région R2"
Avec son aimable autorisation.