Compagnon de la Libération le 19 octobre 1945
Par Olivier MATTHEY-DORET
Extrait de son livre "Les Compagnons de la Libération de la Région R2"
Avec son aimable autorisation.
Jean GUYOT est né le 4 juillet 1918 à Dun-sur-Auron dans le département du Cher. Son père est directeur d’école primaire et sa mère est institutrice.
Il est mobilisé en mai 1940 ; et est renvoyé à ses études suite à l’armistice. Il est encore élève à l’école supérieure des Mines de Paris en janvier 1942 lorsqu’il entre dans la Résistance.
Avec son ami Pierre Brossolette (Compagnon de la Libération en 1942), avec l’aide d’amis bien positionnés dans l’industrie et les chemins de fer, il organise un groupe de renseignements. Jean GUYOT est de plus en plus aux côtés de Pierre Brossolette : lors de ses déplacements, lors de missions, etc...
Il prend également part aux opérations d’enlèvements maritimes et aériens de son ami qui devait rejoindre Londres ou une autre destination.
Lors d’une opération maritime qui échoua, Jean GUYOT s’est retrouvé seul, coupé de tous ses contacts.
Il se met en rapport avec le mouvement Combat de Toulouse. Avec les résistants de ce groupe, il participe à de nombreux sabotages.
Son attitude et ses nombreuses missions lui valent de devenir l’adjoint du chef de groupe d’action du mouvement Combat pour la région.
Il est attendu à Paris en mars 1943 par le chef du Bureau Central de Résistance et d’Action. Il a pour objectif de monter un réseau en zone nord. Il est adjoint du chef de cette organisation de résistance et d’action.
Quelques mois plus tard, l’objectif est atteint : les réseaux sont fédérés. Grâce à cette « concertation », le dispositif de renseignements contre les nazis est efficace.
L’Etat-Major interallié profite pleinement des données récupérées. Le chef du B.C.R.A. est arrêté le 18 mai 1943 ; Gallois (pseudonyme de Jean GUYOT dans la clandestinité) prend l’intérim de cette organisation décimée et, conjointement à sa fonction de « patron », crée une nouvelle organisation qu’il espère non pourrie par des agents doubles.
En juillet 1943, la nouvelle fédération de réseaux est au maximum de sa « production ».
Un nouveau chef arrive, parachuté de Londres. Jean GUYOT est relevé de son intérim et peut aller se reposer un peu en Grande-Bretagne. Lors de son séjour londonien, Jean GUYOT apprend que toute son organisation a été démantelée par les Allemands.
Bien que recherché, il décide de retourner en France pour recréer une organisation, ses supérieurs sont d’accord et le laissent revenir en France. Ses chefs sont persuadés que Jean GUYOT est le seul capable pour remonter une nouvelle organisation. Surtout que cette fédération de réseaux est stratégiquement importante, c’est la seule qui puisse donner des informations dans la zone nord de la France.
Le 15 octobre 1943, Jean GUYOT est sur le territoire national ; le 15 décembre, la nouvelle organisation montre déjà son efficacité. Cette nouvelle organisation, comme les précédentes, sera un atout pour la libération de la France tellement les renseignements sont fiables.
Le 9 février 1944, il regagne l’Angleterre après avoir déjoué tous les traquenards de la gestapo qui aurait bien voulu le « faire tomber ». En juillet 1944, Jean GUYOT débarque en France pour poursuivre ses missions de renseignement militaire.
Un peu plus tard, il est affecté à la Direction Générale d’Etudes et de Renseignements et il y restera jusqu’en décembre 1945. Il termine la guerre avec le grade de Capitaine (mais a eu le grade de Lieutenant-Colonel pendant ses activités durant la guerre).
Il rejoint la vie civile et entre comme ingénieur dans la Société Entrepose ; il y sera ensuite ingénieur en chef puis directeur - au Maroc - de 1951 à 1954. Il sera directeur de cette entreprise en Iran de 1954 à 1958.
De 1958 à 1962, il en est le directeur général. À partir de 1963, il est Président, Directeur Général d’Entrepose ; en 1969, il est Président, Directeur Général d’Entrepose Travaux Publics.
Jean GUYOT est maintenant administrateur honoraire de la fédération nationale des travaux publics, vice-président du comité permanent des manifestations économiques à l’étranger.
Il passe actuellement une retraite bien méritée dans la région parisienne.
La citation portant attribution de la Croix de la Libération de Jean GUYOT est :
« Ayant abandonné ses études pour se donner corps et âme à la résistance au début de 1942, cet Officier n’a cessé durant toute la douloureuse période de l’occupation de donner, malgré son très jeune âge, les preuves les plus extraordinaires de ce que peuvent faire l’intelligence et le courage, l’enthousiasme et la ténacité.
Se riant des embûches et des dangers, jouant avec les plus grandes difficultés, réussissant avec une joyeuse simplicité des missions capitales où ses chefs le considéraient comme sacrifié, venant à bout d’insurmontables problèmes au milieu de traquenards les plus sévères que lui tendait une gestapo exaspérée, il représente dans la Résistance, la jeunesse française avec son pur idéal et sa gaîté intrépide. »
La date de cette citation est illisible.
Par Olivier MATTHEY-DORET
Extrait de son livre "Les Compagnons de la Libération de la Région R2"
Avec son aimable autorisation.