Compagnon de la Libération le 7 juillet 1945
Par Olivier MATTHEY-DORET
Extrait de son livre "Les Compagnons de la Libération de la Région R2"
Avec son aimable autorisation.
Charles ROSSIGNOL est né le 16 février 1920 à Emagny, dans le département de la Haute-Saône. En 1939, il entre à Saint-Cyr. Il fait partie de la promotion Amitié Franco-Britannique. En 1940, il prend part à la Campagne de France.
Il refuse l’armistice et choisit de rejoindre le Général de Gaulle à Londres. Pour s’évader de France, il revêt un uniforme polonais et quitte le territoire national par St-Jean-de-Luz en juin 1940. Il signe son engagement dans les Forces Françaises Libres une fois arrivé en Angleterre. En premier lieu, il est affecté à l’encadrement des jeunes volontaires, il leur donne des cours d’instruction militaire. Plus désireux de combattre que de rester instructeur, il multiplie ses demandes de mutation pour rejoindre une unité combattante.
En novembre 1941, ses vœux sont exaucés : il rejoint le Bataillon de Marche n° 11 (qui appartient à la 1ère Division de la France Libre). Charles ROSSIGNOL rejoint cette unité à Beyrouth, il est Chef de Section. Il sera présent aux Campagnes de Libye, d’Egypte, de Tunisie, d’Italie et de France.
En Tunisie, le 4 novembre 1942, au cours d’une opération de reconnaissance, il dégage un Tirailleur pris sous le feu des armes ennemies avec un tel sang-froid qu’il recevra une citation pour cette action héroïque. Action qui réduisit au silence la résistance adverse, les mitrailleuses de 25 mm de ce Français Libre l’ayant réduite au silence.
En juin 1944, lors de la Campagne d’Italie, il appuie l’offensive d’une Compagnie de Voltigeurs, il est blessé à la jambe. Poursuivant son but malgré cette blessure, cette conduite lui vaudra une autre citation.
Le 22 septembre 1944, volontaire pour commander une reconnaissance dangereuse, il est tué par balle devant Grange-la-Ville (département de la Haute-Saône) ; à quelques kilomètres de chez lui.
Son inhumation a eu lieu à Villersexel, en Haute-Saône.
Par une lettre du Chef de Bataillon Langlois (Compagnon de la Libération en 1941), commandant le Bataillon de Marche n° 11, on apprend que Charles ROSSIGNOL n’avait pas très bon moral. Il écrit : « Un nouveau coup a encore été porté à notre Bataillon par la mort de ROSSIGNOL. Lui et votre fils (le Lieutenant Louis Dupuis, Compagnon de la Libération en 1944) étaient deux inséparables camarades ; la mort les a réunis à quelques mois d’intervalle. ROSSIGNOL était mal remis de la mort de votre fils (Louis Dupuis a été tué le 20 août 1944, après le Débarquement de Provence)...» Lettre du 15 octobre 1944.
Il faut dire que depuis le départ pour Londres, jusqu’au Débarquement de Provence (15 août 1944) Charles ROSSIGNOL et Louis Dupuis ne se sont presque jamais quittés.
La citation attribuant la Croix de la Libération à Charles ROSSIGNOL est :
« Très bel officier des F.F.L., depuis juin 1940. Saint-Cyrien de 1939-1940, évadé de France vers l’Angleterre pour continuer la lutte contre l’allemand. Chef de Section enthousiaste et audacieux, payant de sa personne en toute occasion à la tête de son Unité. A participé avec le B.M. XI aux opérations de Libye, Egypte, Tunisie, Italie et France.
Volontaire pour commander une reconnaissance dangereuse, a trouvé une mort glorieuse dans l’accomplissement de sa mission devant Grange-la-Ville-Secenans, le 22 septembre 1944. Parfait exemple pour ses hommes et ses camarades de courage souriant et de détermination tranquille au service du Pays. Une fois blessé en Italie. Deux fois cité (Tunisie, Italie) ».
Mémoire de proposition pour attribution de la Croix de la Libération fait le 30 octobre 1944, par le Chef de Bataillon Langlois.
Par Olivier MATTHEY-DORET
Extrait de son livre "Les Compagnons de la Libération de la Région R2"
Avec son aimable autorisation.