Né à Paris en 1920 dans une famille modeste, Henri GUERCHON-BAILLY commence à travailler à 14 ans comme employé d'une compagnie d'assurances parisienne
Dès le début de l'Occupation allemande, il s'engage dans la Résistance.
Arrêté une première fois par la police de Vichy, en 1941, il est emprisonné pour 6 mois.
Une fois libre, il gagne Lyon à l'automne 1942. À cette époque, le mouvement Combat est en plein développement dans le département du Rhône ; son expérience et son sens de l'organisation l'amènent à devenir un de ses responsables pour la région lyonnaise.
Adjoint du responsable du groupe des jeunes de Combat, Henri BAILLY est membre du comité directeur des Forces Unies de la Jeunesse (FUJ) dès leur mise en place. Puis, en avril 1943, il devient, avec Louis RIGAL, le responsable national des FUJ.
Henri BAILLY est arrêté pour la deuxième fois en juillet 1943 dans l'Isère. Relâché, il gagne la zone Nord, mais le 3 juin 1944, à Paris, il est arrêté à nouveau par la Gestapo. Il est emprisonné puis déporté à Buchenwald. Son père, sa mère et son frère sont déportés et assassinés à Auschwitz.
Dès 1954, aux côtés du général Jean GINAS, son président-fondateur, il ne tarde pas à animer, puis à diriger la CNCVR.
C'est durant cette période de grande activité, qu'Henri BAILLY emploie toute son énergie, sa force de persuasion et son influence pour développer le « Prix de la Résistance », préfiguration de ce qui est devenu aujourd'hui le Concours national de la Résistance et de la Déportation.
Alors que peu à peu l'idée de jouer un rôle dans la vie politique française disparaît des préoccupations des dirigeants des associations de résistants, leur action se porte sur une autre forme de régénération de la société. Ils jugent essentiel que leur engagement civique et moral aux valeurs intemporelles soit transmis aux nouvelles générations afin que « par leur exemple et leur action [soit] assurée la relève des générations, gage de la continuité du pays ».
Ainsi, dès la première Assemblée Générale ordinaire de la CNCVR réunie à Paris les 5 et 6 novembre 1955, Marcel FIVEL, vice-président de l'Union départementale de Haute-Savoie fait adopter une motion qui demande notamment « aux Pouvoirs publics de prendre toutes les mesures nécessaires à la rénovation de l'enseignement civique et moral à tous les degrés de l'Éducation nationale et de toutes [les] grandes écoles civiles et militaires » . À cette occasion, il appelle toutes les Unions départementales (UD) à promouvoir « l'organisation de prix de Civisme et de Morale devant récompenser les élèves des établissements scolaires qui se seront distingués dans l'étude des questions civiques et morales ».
Reprenant cette idée, Henri BAILLY mobilise les UD invitées à créer des « Prix de la Résistance ». Les premiers prix sont organisés pendant l'année scolaire 1956-1957 dans la plus grande improvisation et une totale liberté quant au choix du niveau des élèves concernés, de la forme d'épreuve et même de la nature de ses prix ! En mai 1958, lors du 3e Congrès national à Lyon, Henri BAILLY, constatant qu'il n'existait qu'une trentaine de prix départementaux, demande aux UD de généraliser, dans toute la France, l'organisation de ces prix et réclame la création d'un « Prix National de la Résistance » dont il fait adopter le principe.
Lors du 4e congrès de la CNCVR, en 1959, Henri BAILLY demande au ministre de l'Éducation nationale, après la création dans 35 départements d'un prix de la Résistance, d'instituer un « Prix national de la Résistance » et que les lauréats soient officiellement reçus par le ministre. Enfin, avec le général Jean GINAS, il le fait institutionnaliser en 1961.