Né le 30 janvier 1920 à Marseille, fusillé le 21 août 1944 à Heilbronn
Alias DARSAC
ALFRED VICTOR MARIUS JASSAUD
Alfred JASSAUD sous lieutenant dans les Forces Françaises Combattantes de l'Intérieur (FFCI)
Né le 30 janvier 1920 à Marseille, fusillé le 21 août 1944 à Heilbronn (Bade-Wurtemberg, Allemagne).
Alfred JASSAUD fils de famille bourgeoise de Marseille, sa mère était propriétaire d'une clinique médicale. Son adolescence sera partagée entre ses études secondaires et le scoutisme, il vouait une grande foi dans la religion catholique. Son amour pour Dieu et sa passion pour l'aviation seront son dilemme, la guerre va décider pour lui
Il obtient son baccalauréat à Marseille, présente le concours de pilote de l'armée de l'air mais n’est pas reçu. Il s'engage dans l'armée le 26 décembre 1939, est incorporées au bataillon de l'air 108 à Montpellier, et part à l'école des mitrailleurs à Blida (Algérie) le 5 janvier 1940. Il est nommé caporal-chef le 3 mars 1940. Puis, le 15 juin 1940 est affecté à l'escadrille saharienne 591 basée à Ouargla en Algérie jusqu’à sa démobilisation en septembre 1940.
Démobilisé, il fait connaissance à Toulouse du capitaine d’aviation CREMIEUX alias "Alligator" du Service de Renseignement "Alliance" qui le persuade d’entrer dans l’organisation, il incorpore le réseau le 1er janvier 1941 (homologué le 1 février 1941).
Il monte à Paris en octobre 1942 pour y rencontrer le chef de la zone. Il rencontre Michel GAVEAU alias «Tatou», un ancien officier interprète français formé par les services anglais. Celui ci va le former aux fins de connaitre uniformes, armes, grades, unités d'appartenance des soldats de la Wehrmacht et lui confier des missions de repérage sur les casernes de la capitale. Admis dans l'organisation «Alliance», sous le nom de Robert DARSAC désormais «Bison», il bénéficie de faux papiers.
L'ayant repéré pour ses compétences, l'organisation le charge de la formation des nouveaux agents, une quinzaine au total. Pour cela il effectue de nombreux voyages à Lille, Vichy, Marseille, Saint Die, transportant documents et postes de radio à diverses occasions. De mars à juillet 1943 il se rend au Havre, à Caen, Granville, Saint Lo, Lisieux, Flers, Vire et devient l'agent principal de renseignement de la zone Normandie. De toutes les villes, il rapporte des plans et des informations sur les unités présentes, les fortifications, les terrains d'aviation et les systèmes de défense mis sur pied sur les plages et dans les falaises.
En août de la même année il s'installe rue Duban à Paris, mais effectue des allers-retours quasi hebdomadaires à Lille.
Au retour d'une mission de repérage d'un aérodrome dans l'Eure il est arrêté à Paris le 17 septembre 1943, suite à l’infiltration du PC parisien par le service de contre-espionnage allemand. Sa fausse carte d’identité (Robert DARSAC) et des cartes d’alimentation furent découvertes dans les doublures de sa veste. Ceci va sceller son sort, mais la police allemande ne réussit pas à établir sa véritable identité.
Il fut déporté sous le nom de Robert DARSAC par le convoi du 16 décembre 1943 au départ de Compiègne à destination de l’Allemagne. Il fut transféré à la prison de Kehl-Am-Rhein puis à celle de Freiburg-Im-Breisgau (Bade-Wurtemberg).
Le 2 mars 1944, la Gestapo de Strasbourg transmet un dossier d’accusation d’espionnage concernant outre Robert DARSAC, Jean SNEYERS, Marcel FONTENAILLE et Félix JACQUET, au Tribunal de guerre du Reich qui dissocia les dossiers. La procédure "NN" (Nacht und Nebel-Nuit et Brouillard) fut appliquée et Alfred JASSAUD "DARSAC" fut jugé le 9 juin 1944 par le 3e Chambre du Tribunal de guerre, présidée par le juge Karl SCHMAUSER qui le condamna à mort pour espionnage au profit d’une puissance ennemie. Alfred JASSAUD fut interné à la prison de Schwäbisch Hall (Bade-Wurtemberg), dans une cellule individuelle. Le jugement fut confirmé le 26 juin par l’amiral Max BASTIAN, président du Tribunal, et la grâce du Führer refusée le 17 juillet 1944.
Le 18 août, le directeur de la prison fit le tour des cellules pour prévenir les détenus qu’ils allaient être transférés dans la nuit du 20 au 21 août et que leurs affaires personnelles devaient rester sur place. Ils durent remplir une étiquette indiquant leur adresse en France pour les y envoyer.
Alfred JASSAUD et 23 autres codétenus furent conduits en camionnette par groupes de huit, le 21 août à l’aube, à la caserne Schlieffen, à Heilbronn (Bade-Wurtemberg) au champ de tir de Heilbronn. Ils reçurent l’assistance d’un prêtre, refusèrent d’avoir les yeux bandés, et moururent courageusement en criant "Vive la France".
Furent fusillés :
BOYAT Jean |
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DELIRY Pierre |
RIVIERE Gabriel |
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LEMOIGNE Joël |
POULARD Julien |
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LEBRE René |
RAMON Gabriel |
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CAPRAIS Jean Marie |
BONNETAIN Jacques |
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PORTENAR Jean |
RISS André |
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DALLAS Pierre |
TRUMEL Marcel |
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de VILLENEUVE Alain |
SNEGERS Jean Philippe |
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SIEGRIOT Ernest |
de FOUGEROLLES Yves |
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BERNARD Marc |
LEFEBVRE Philippe |
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HERMER Raymond |
DELAGNOLO Ferdinand |
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de VILLENEUVE Yves |
LEMAITRE Pierre |
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JASSAUD Alfred |
Ils furent inhumés dans le cimetière de Sonthein-Neckar et leur dernier vœu fut celui d’être enterrés en France. Celui-ci fut exaucé par le réseau "Alliance" qui rapatriera les corps en juin 1947, à Strasbourg.
Alfred JASSAUD obtint la mention "Mort pour la France" et la mention "Mort en déportation" par arrêté du 7 juillet 1994.
Son nom figure sur le mémorial national des scouts Morts pour la France, à Liévin (Pas-de-Calais).
Alfred JASSAUD repose aujourd’hui au cimetière Saint Pierre de Marseille (Bouches-du-Rhône), dans une tombe familiale.
Il est titulaire de la Médaille de la Résistance avec rosette.
Journal Officiel du 13 octobre 1946. Il a été proposé pour la Croix de la Libération et a également obtenu le « Certificat of Service » signé par le Maréchal MONTGOMERY, en date du 6 mai 1946.
Bernard CRISCUOLO
Comité du Souvenir Français de Marseille