Compagnon de la Libération le 13 mai 1941
Par Olivier MATTHEY-DORET
Extrait de son livre "Les Compagnons de la Libération de la Région R2"
Avec son aimable autorisation.
André Parant est né le 7 mars 1897 à Belfort dans le département du Territoire de Belfort. Dès 1914, alors âgé de 17 ans, il s'engage volontaire au Régiment de Cuirassiers de Saint-Germain pour la durée de la guerre 1914-1918 ; élève Officier de réserve, il terminera ce conflit avec le grade de Sous-lieutenant. Il y gagnera la Croix de Guerre ornée de deux citations. Ensuite, il combat avec le corps expéditionnaire français en Ukraine. Il se rend compte qu'il n'a pas la vocation militaire et quitte l'armée pour rejoindre la vie civile.
Pendant 20 ans, il mène une vie de commerçant sans problème.
Il a le grade de Capitaine de réserve dans les Chasseurs Alpins et démissionne en 1936 du cadre de réserve. En 1939, alors que la guerre est déclarée, il s'engage comme Soldat de 2ème classe. Il monte rapidement les grades successifs et est à nouveau à son grade antérieur (Capitaine). Il commande la 7ème Compagnie du 17ème Régiment de Tirailleurs Algériens. Le 20 mai 1940, André Parant pose lui-même une charge explosive sur le pont de Leuilly (Aisne) ; l'ouvrage d'art saute «au nez» de l'ennemi.
Le 5 juin, il est blessé gravement par deux projectiles ennemis à Vic-sur-Aisne alors qu'il conduisait une contre-attaque désespérée avec ses Tirailleurs, il est emmené à demi-mort au Poste de Commandement du Colonel commandant le 9ème Régiment de Zouaves. Avant de perdre connaissance, il a le temps de rendre compte de sa position face à l'ennemi. Il est hospitalisé à Troyes (Aube) puis est évacué sur Biarritz le 12 juin. Le 18, il entend l'appel du Général de Gaulle, il écourte son séjour de rétablissement et embarque sur un navire polonais en partance pour l'Angleterre. Nous sommes le 21 juin, à Saint-Jean-de-Luz. Il arrive à Plymouth et, après un court stage à l'hôpital, André Parant, Commandant, est présenté au Chef de la France Libre le 14 juillet 1940.
Le Chef des Français Libres lui donne une mission pour le Gabon (former un Bataillon de Sénégalais en Gold Coast -ancien nom du Ghana-). Il y part le 21 juillet 1940. Le navire (l'«Accra») sur lequel est André Parant est torpillé le 26 juillet, il réussit néanmoins à ramener tout son équipage sain et sauf ; il est cité pour sa conduite courageuse , et il regagne Londres. Le 5 août, il repart vers le Gabon (en avion cette fois-ci) et, en août, constitue un Bataillon de volontaires qui sera le futur noyau dur du Bataillon de Marche n°4. Il «remet» son Bataillon au Colonel Leclerc (Compagnon de la Libération en 1941) à Douala le 23 août 1940.
Le 6 septembre, il prend le commandement du secteur de Pointe-Noire (bordure du Gabon). Il s'empare du poste côtier de Mayuma avec dix de ses hommes. Il occupe le poste de Sindara. En même temps, il prend sous ses ordres les troupes venant du moyen-Congo. Il investit la ville de Lambaréné, stratégiquement placée sur la route de Libreviule. Dans cette dernière cité, il rencontre une résistance très farouche. Après un mois de mouvements méthodiques de troupes pour encercler les réfractaires, André Parant reçoit leur reddition. Il est alors nommé, par le Général de Gaulle, Gouverneur de la Colonie du Gabon le 11 novembre 1940.
Par Olivier MATTHEY-DORET
Extrait de son livre "Les Compagnons de la Libération de la Région R2"
Avec son aimable autorisation.