Alias Salard, Corton
Né le 23 octobre 1908, il est le fils de l'écrivain Jacques Copeau, créateur du Théâtre du Vieux-Colombier à Paris, et fondateur de la Nouvelle revue française.
Après des études brillantes, notamment à l'École libre des Sciences politiques, il choisit la carrière journalistique ; ce qui, étant germanisant, lui permit d'être, d'avril 1933 à novembre 1936, correspondant à Berlin des Nouvelles Littéraires et du Petit Journal, poste privilégié d'observation de la période d'établissement du contrôle du parti nazi sur la société allemande et sur le pouvoir politique.
De retour en France, il va être rédacteur en chef du magazine Lu, qui publie des traductions de la presse étrangère. Antinazi convaincu, il va être nommé en 1938 responsable des émissions en langue allemande de Radio-Strasbourg PTT puis chargé de l'ensemble des émissions en langue étrangère de la Radiodiffusion française nationale, établissement créé le 29 juillet 1939 pour coordonner les stations privées et publiques face à la propagande radiophonique allemande ; il créera aussi un service de contre-propagande aux émissions de radio-Stuttgart, poste nazi de langue française où officie le traître Ferdonnet.
Mobilisé en août 1939 et affecté à la radio, il est démobilisé à l'été 1940 et rejoint Lyon, avant de tenter de partir en Angleterre via la Tunisie, puis l'Espagne où il est interné au camp de Miranda. Rapatrié en France en août 1941, il y est condamné à un mois de prison.
De retour à Lyon, il entre à Paris-Soir, replié dans la ville (Les Allemands faisant publier un Paris-Soir collabo à Paris).
A l'été 1942, il est mis en contact avec un ancien journaliste de Vu et Lu : Emmanuel d'Astier de la Vigerie, devenu responsable de «Libération-Sud», et dont il va devenir un proche, assurant son intérim dès l'automne 1942 lors du départ de d'Astier à Londres puis lui succédant à la tête du mouvement à partir de l'été 1943.