Libération Sud
Journaliste, Emmanuel d'Astier de la Vigerie est sans conteste à l'origine de la création et du développement du mouvement Libération-sud.
C'est dès l'été et à l'automne 1940 qu'il noue de premiers contacts en vue de rassembler des personnes partageant un esprit de résistance à l'Occupant, et au régime pétainiste qui s'installe.
C'est ainsi que va naître «La Dernière Colonne», petit groupe auquel participent le philosophe Jean Cavaillès, Lucie Samuel (Aubrac), agrégée d'Histoire et Raymond Samuel (Aubrac), un ingénieur, officier du génie évadé, Georges Zerapha, un financier fondateur de la LICA et de la revue Esprit.
Se fixant comme objectif premier le châtiment de zélateurs de la collaboration, et l'abandonnant du fait de la difficulté de sa mise en oeuvre, la «Dernière colonne» va mettre sur pied une campagne de collage d'affiches - combattant la politique de collaboration de Pétain - dans plusieurs villes de zone Sud (Lyon, Clermont-Ferrand, Vichy, Nice, Marseille, Nîmes).
Cette première action d'envergure, menée en février 1941, conduit à l'arrestation de colleurs d'affiches, dont à Nîmes Bertrande, la nièce de d'Astier. Le groupe doit se disperser et Emmanuel d'Astier entre dans la clandestinité.
En juillet 1941 paraît le premier numéro du journal clandestin Libération, qui diffusera de 10 000 à 200 000 exemplaires (en 1944) ; et les éléments restant de la «Dernière Colonne» vont être à l'origine d'un mouvement de résistance qui va devenir l'un des principaux de la zone Sud : «Libération-Sud» (pour le différencier de «Libération-Nord» en zone occupée).
Par les contacts de d'Astier de la Vigerie avec Léon Jouhaux et Daniel Mayer, Libération-Sud va recruter d'abord dans les milieux syndicalistes ex-CGT et ex-socialistes ; et se tiendra à l'écart du regroupement de «Liberté» et «Libération Nationale» qui donnera à l'automne 1941 naissance à «Combat».
L'année 1942 va être celle du développement et de l'organisation de Libération-Sud, qui se structure dans les diverses régions de la zone Sud et met en place plusieurs services : faux papiers, propagande, circuits de diffusion du Journal, service social, corps francs ; ce dernier secteur se développera avec à sa tête Serge Ravanel.
Libération-Sud fédérera des Résistants venant de différents horizons et qui joueront un rôle important dans la Résistance tels Pascal Copeau, successeur de d'Astier à la tête de Libération-Sud et membre du CNR, Pierre Hervé, futur membre du CNR, Maurice Kriegel-Valiimont, futur membre du Cornac, Alfred Malleret-Joinville, futur chef d'état-major national des FFI, Raymond Aubrac, Yvon Morandat...
Emmanuel d'Astier de la Vigerie