12 mai 1920 - 27 avril 2009
Serge Asher est né le 12 mai 1920 à Paris. Sa mère, d'origine tchèque s'était réfugiée à réfugiée à Paris en 1919, après avoir participé au mouvement d'indépendance en Tchécoslovaquie ; la France représentait pour elle le pays des Droits de l'Homme.
Après des études au lycée Louis-le-Grand, il entre en septembre 1939 à l'École Polytechnique.
Après avoir fait confiance comme beaucoup de Français au Maréchal Pétain il entre en avril 1941 dans le mouvement de Résistance du Général Cochet. II rejoint ensuite le groupe des journalistes de la revue Temps Nouveaux et commence son action en organisant des groupes de diffusion de presse clandestine sur Lyon et sa banlieue.
En juin 1942, il se rapproche du mouvement Libération-Sud, dans lequel il assure le secrétariat et éventuellement des missions de protection. Il est rapidement attaché au Comité directeur du mouvement.
Arrêté à Marseille en novembre 1942, il s'évade avec l'aide de policiers et rejoint Lyon.
Le 15 mars.1943, il est à nouveau arrêté, ainsi des résistants lyonnais, parmi lesquels Maurice Kriegel et Raymond Aubrac, et est incarcéré à la prison de Saint Paul.
Il réussit à se faire transférer à l'hôpital de l'Antiquaille et il est libéré avec d'autres résistants par un commando de Libération le 24 mai 1943.
Le 12 juin 1943, il se voit confier les fonctions de chef national des groupes-francs (GF) par la direction des Mouvements unis de la Résistance (MUR), avec un adjoint issu de Franc-Tireur il prend alors le pseudonyme de Serge Ravanel
L'objectif principal des Groupes Francs est de passer à l'action militaire de façon coordonnée en attendant le débarquement des forces alliées.
Arrêté une troisième fois, le 19 octobre 1943, cette fois-ci par les Allemands à Meximieux, il s'échappe en plongeant, de nuit, dans l'Ain.
L'organisation des groupes-francs a réussi des opérations importantes, comme la libération de Raymond Aubrac le 21 octobre 1943 ou encore la destruction du dépôt de munitions allemand de Grenoble le 13 novembre 1943.
En mars-avril 1944, les dirigeants du Mouvement de Libération nationale (MLN) se réunissent à Paris, avec les dirigeants de l'Armée secrète (AS), Malleret, le chef national des maquis, Georges Rebattet, le responsable de l'Action ouvrière Kriegel, et le chef des GF, Serge Ravanel qui est alors désigné comme responsable du bureau Action (3e bureau) de l'état-major national des corps-francs de la Libération (CFL).
Début avril 1944, il est nommé responsable régional CFL à Toulouse par le général Koenig, le 6 juin 1944, chef régional de l'ensemble des forces militaires régionales de la Résistance désormais réunies sous le nom de 'Forces françaises de l'intérieur.
Nommé au grade de colonel FFI il réussit l'unification des organisations régionales.
De concert avec Jean Cassou, commissaire de la République, il coordonne les combats de la libération de la région, du 17 au 24 août 1944, au cours desquels sont faits 13 000 prisonniers et saisi 300000 tonnes de matériel ainsi que plusieurs avions.
Le 18 janvier 1946, il est décoré de l'Ordre de la Libération.
Sa convalescence achevée, suite à un accident de moto dont l'origine à mal été élucidée, il reprend du service dans l'armée qui le déçoit « On n'y aimait pas beaucoup les officiers issus de la Résistance, écrit-il, surtout lorsqu'ils portaient des grades élevés acquis dans les combats ». Il démissionne de l'armée en 1950.
S'intéressant aux techniques les plus diverses il est l'un des créateurs de la télévision grand public, puis il crée l'informatique des Ponts-et-Chaussées, il travaillera également avec le professeur Henri Laborit, grand découvreur en biologie.
En 1981, Jean-Pierre Chevènement le prend dans son cabinet lorsqu'il devient ministre de la Recherche et de la Technologie puis ministre de la Recherche et de l'Industrie.
À la fin de sa vie il prend conscience qu'il faut de nouveau se préoccuper de la Résistance et des valeurs qui ont marqué sa jeunesse telles la fraternité, l'honneur, le don de soi, le sens de l'intérêt général.
II écrit un ouvrage de souvenirs (L'Esprit de Résistance, Editions du Seuil, Paris, 1995), participe à des colloques et à des débats.
Vice-président au Comité d'action de la Résistance (CAR), Membre du conseil d'administration de la Fondation de la Résistance, il crée, en 1993, avec d'autres résistants, l'Association pour des Expositions sur la Résistance Intérieure (AERI) dont le but était la mise en place d'expositions destinées à préfigurer la section « Résistance intérieure » du futur Mémorial national de la Résistance.